Nota Bene: pour des raisons de confort, j'ai distingué le Journal de bord médiatique du confinement proprement dit (jusqu'au 31 décembre 2020), désormais au lien suivant: https://sylvaindesmille.blogspot.com/2020/12/jounal-de-bord-mediatique-du-monde-en.html de celui correspondant aux intermezzi qui se trouvent ci dessous (depuis le 1 janvier 2021).
A ce jour, au regard de l'Histoire, le confinement nationale, plus ou moins radical selon l'exigence, plus ou moins tempéré par l'expérience, reste une expérience inédite et une occasion, unique, en cette période de crise, de faire acte d'anthropologue et d'historien, c'est-à-dire d'appréhender le moment présent au regard du temps d'après, d'appréhender l'actualité comme si on devait l'analyser depuis l'avenir à court, moyen, long et très long terme, un peu à la manière d'un correspondant de l'antiquité romaine, Sénèque, Cicéron, Pline l'Ancien, Suétone, qui écrivaient leurs lettres en tenant compte de la durée souvent très importante nécessaire à la transmission de la missive, à son voyage. Dans notre monde du tweet et du courriel, de l'immédiateté considérée comme étant toujours de l'instantanéité, de l'instant sur l'instant, du breaking news, cette démarche peut sembler anachronique et c'est bien parce qu'elle l'est qu'il me semble important de la mettre en oeuvre, d'en faire une oeuvre en soi, tout à la fois examen de conscience (si on est Jésuite) et état de conscience (si on se place dans la lignée d'Hegel à Merleau-Ponty et de la phénoménologie. L'idée est de tenter de discerner une tendance dans tous ces échos tonitruants au moment de leur énoncé et de plus en plus diffus à partir du moment où l'information chasse l'information, la noie et la perd dans le rouleau des vagues constantes.
Ce journal de bord du confinement, ce regard qui n'est que mon point de vue, ne renvoie bien sûr qu'à l'exemple français - en français. Il est à cet égard révélateur de ce que la presse française et francophone a choisi délibérément de mettre en exergue. Il est une abstraction d'une abstraction. Car il s'agit d'une sélection parmi des centaines d'informations lues et donc d'un tri. Pour avoir une vision plus objective, il faudrait mettre cette chronique au regard d'autres regards, du regard des autres, chroniques allemandes, britanniques, américaines, espagnoles, italiennes, chinoises, japonaises, russes, togolaises, argentines, égyptiennes, thaïlandaises... Leurs comparaisons et leurs analyses permettraient de rendre compte d'un certain état du monde en cette période clé.
Cette chronique commence dès lors le 30 octobre 2020 et s'achèvera avec la fin du confinement officiel. J'y collecte les articles de presse sous forme de liens relayant les pages des médias concernés. Les articles en accès libre, démocratiquement accessibles par et pour tous, sont uniquement référencés. Pour les plus pressés ou les plus paresseux, il suffit parfois de lire juste les titres pour avoir l'essentiel de l'information voire son commentaire. L'organisation de cette revue de presse n'a pas vocation à être exhaustive mais en revanche elle a valeur de discernement. Elle se fixe pour objectif non seulement de faire une sélection dans l'actualité du jour - ce que l'on retient, comme signifiant et pas uniquement significatif à très courte échéance - mais aussi et surtout de servir de référence dans le temps, à long terme, une fois que la très grande majorité de ces événements et informations auront été oubliés dans leur grande majorité. Elle est à cet égard un travail d'historien qui se place dans l'après au regard du temps présent.
Alors, bonne lecture,
de jour en jour, au jour le jour
à suivre et faire suivre...
Sylvain Desmille
Soudain,
Oreste, fils du roi Agammemnon assassiné à son retour de Troie par sa femme, la reine Clytemnestre,
soudain ... mais pas soudainement,
soudain mais après maints atermoiements,
après mûres réflexions,
après avoir bien pris et repris conseil,
comme on met à l'épreuve son goût en reprenant du potage,
deux, trois fois, et à chaque cuillère,
quand on remet le couvercle,
soudain, donc,
Oreste lève la hache
et l'abat sur sa mère, comme elle-même l'avait abattu sur le roi,
le soir même de son retour de Troie,
mais sans atermoiement, elle,
sans avoir pris conseil, sans avoir pesé ni le pour ni le contre,
après mûres et mûres réflexions,
Oreste enfonce le poignard dans le ventre de sa mère et l'y laisse
ou alors (les versions diffèrent, car peu importe comment il assassine)
Oreste jette la hache,
mais c'est comme si l'ombre du geste d'Oreste,
soudain,
comme si l'ombre de sa silhouette levant la hache,
était restée collée aux murs du palais
collée sur les parois de la caverne dans laquelle Orste se réfugie,
après avoir réalisé son crime,
réalisé son geste,
réalisé le choix qu'il avait fait
et qu'il réalise soudain
ce qu'il avait fait.
Oreste était- coupable ? responsable ?
Le mot responsabilité vient du latin respondere, qui signifiait « se porter garant » « assumer ses promesses ». Il dérive du verbe latin spondeo « promettre sur l’honneur, prendre l’engagement solennel». Il s’apparente à cet égard au verbe grec σπένδω, à la connotation presque sacrée. Celui-ci est en effet utilisé soit dans un contexte religieux pour désigner l’action, le geste de verser du vin pour « faire une libation » et dans le domaine juridique pour signifier la conclusion d’un traité de paix. La responsabilité désigne à la fois une obligation ou une nécessité morale soit de répondre de ses actes soit de se porter garant de ses actions. Elle fonde soi au regard des autres, au regard de la confiance que les autres ont envers vous. C’est pourquoi, en France, la responsabilité gouvernementale désigne le mécanisme contraignant le gouvernement à démissionner après l’adoption d’une motion de censure par l’Assemblée nationale. C’est pourquoi aussi la responsabilité civile oblige de réparer les dommages causés à autrui. Il s’agit à chaque fois de répondre de ses actes et de se porter garant de ses actions.
De répondre de ses actes.
De se porter garant de ses actions.
D’assumer ses engagements solennels.
De respecter ses promesses.
Le 16 mars 2020, le Président Macron s’adressait pour la première fois aux Français afin de préciser les enjeux et les moyens qu’il entendait mettre en œuvre pour lutter contre l’épidémie de la Covid-19. Le « quoi qu’il en coûte » mis alors en exergue signifiait qu’il prenait l’engagement solennel de tout mettre en œuvre pour gagner la guerre contre le virus - le mettre à mort - et éviter le plus grand nombre de morts possibles. C’est pourquoi il avait choisi, après avoir pris conseil auprès des scientifiques, de placer le pays en confinement strict, c’est-à-dire de limiter les déplacements, de fermer les commerces « non essentiels » et tous les établissements scolaires, pour une durée déterminée et conditionnée à la réduction de l’épidémie et à la mise à mort du virus. La situation catastrophique et la menace sur la vie du plus grand nombre exigeaient la mise en place de ces restrictions forcément temporaires et qui ne menaçaient donc en aucune façon les libertés fondamentales. D’ailleurs, les oppositions ont largement fait usage de leur liberté d’expression pour les critiquer, à l’instar des complotistes (Cf. mon article surLes sans-masque seraient-il des salauds ? Quand Jean-Paul Sartre se rappelle à nous… et celui sur Le Hold-up de Hold-up). De son côté, la mairesse de Paris a tout fait pour les assouplir et qui n’a pratiquement rien fait pour veiller à les faire appliquer. On se souvient de la possibilité qu’elle a offerte au lobby des restaurateurs et cafetiers de bâtir des terrasses supplémentaires sur la voie publique, véritable privatisation de l’espace collectif à des fins individuelles et commerciales, digne des pires politiques économiques néo et ultra-libérales, au risque de menacer la liberté et la sécurité de circulation des piétons, de nuire au plus grand nombre pour le confort de quelques uns d’autant que les restaurateurs et cafetiers ne respectaient jamais la distance minimale d’un mètre entre chaque client, sans être sanctionnés pour autant par les agents de la Mairie de Paris, alors que les bars et restaurants ont été toujours été l’un des principaux facteurs de diffusion du virus, donc de contamination, de mise en danger de la vie d’autrui et de la sur-mortalité liée à l’épidémie).
Le premier confinement - en fait le seul vrai et réel - avait porté ses fruits, et c’est l’honneur de Macron d’avoir tenu ses promesses solennelles. Car si on évoque toujours les restrictions pour les critiquer, les mesures prises alors ont permis de garantir la survie économique d’un très grands nombre d’entreprises (dont beaucoup ont profité de ces aubaines - souvent de manière inciviles et inciviques - le malheur de tous faisant toujours le bonheur de quelques uns). Elles ont surtout permis d’éviter un grand nombre de contaminations donc de morts (on se souvient de la situation critique en Italie, ces images des convois de cadavres évacués par les militaires de Bergame, la nuit) Macron avait pris ses responsabilités et surtout il avait eu le sens des responsabilités. C’est pourquoi, il est objectivement donc honnêtement difficile de contester qu’il a été, à ce moment précis, un président respectable.
100 000 morts en France.
127 000 au Royaume-Uni.
115 000 en Italie.
78 800 en Allemagne.
Aujourd’hui, la France est le deuxième pays de l’Union européenne où il y a eu le plus de victimes de la Covid-19. Sans doute est-elle même devant l’Italie. Car, si l’Italie a toujours dressé un décompte minutieux et respectueux - catholique - de ses morts, selon l’Inserm, le cap des 100 000 morts en France aurait été dépassé depuis plusieurs semaines (On se situerait en réalité entre 120 000 et 170 000 morts).
On se souvient des propos de ceux qui refusaient les restrictions au prétexte que la Covid-19 n’était « qu’une grippette » qui faisait moins de morts que le virus saisonnier.
On se souvient des propos de ceux qui préconisaient de « laisser-faire, laisser aller » le virus, afin de réaliser une immunité collective (véritable application de la doctrine libérale à des fins sanitaires). Ils estimaient que la loi naturelle, celle de la sélection (de la domination) des plus forts et de la mise à mort des plus faibles, était supérieure à toutes les cultures humaines fondée sur le principe de solidarité, de bien commun et du souci de l’autre. Pour eux, leur confort, leur liberté de se divertir, leurs égoïsmes de la répétition et du quotidien importaient plus que tout. Et de toute manière, tant que leur vie n’était pas menacée, ils s’en foutaient que les autres crèvent en s’étouffant. Ils ne pouvaient même pas imaginer qu’ils pussent souffrir d’une situation qui ne les concernaient pas individuellement. Ils voulaient leurs bars, leurs restaurants, et chaque fermeture était perçue comme une atteinte à leur liberté - pas à la liberté, non à leur liberté, personnelle et personnellement.
On se souvient de tous ceux qui voulaient imposer un apartheid générationnel (on enferme les vieux et nous on fait la fête dehors, et qu'importe si on se contamine, puisqu'on n'est pas vraiment malades, on ne risque rien"), quitte à concevoir la nouvelle sociabilité comme un entre-soi par classe d'âges, à la manière des sites de rencontres et des réseaux sociaux sur internet.
On se souvient de ceux qui disaient qu’après tout « les « vieux avaient faits leur temps », qu’ils étaient égoïstes d’empêcher que les jeunes s’amusent, même si c’étaient eux qui diffusaient le virus (l’analyse des taux d’incidence par classe d’âge l’a démontré).
On se souvient de ceux qui refusaient de mettre le masque et des sportifs qui crachaient leur « rébellion » littéralement à la gueule des passants pour les contaminer.
On se souvient de ceux qui répugnaient de mettre (correctement) le masque dans les magasins, dans la rue (des hypocrites, une canette à la main ou une cigarette au doigt), de ceux qui n’ont ni cherché ni voulu faire respecter les protocoles sanitaires (trop contraignants, vraiment ?), de tous ceux que l'on qualifiait "d'irresponsables" mais qui sont les vrais responsables du prolongement de l'épidémie, de la fermeture des cinémas, des musées, de tous les lieux culturels, des magasins dits "non essentiels", de la dettes économiques, tout cela parce qu'ils se considèrent dans leur entre soi et leur quant à eux comme essentiels, leur égoïsme ayant valeur d'essentialisme désormais. On se souvient de tous ces collabos du virus et autres "bons Français de l'an 40" qui se prennent en plus pour des "résistants", hypocritement (comme Macron avait bien précisé dans son premier discours du 16 mars 2020 que "nous étions en guerre" - ce qui était vrai - et qu'il s'agit d'une pandémie, les références à la dernière grande guerre mondiale s'imposent ou du moins résonnent à la manière d'un écho, exactement comme l'expression "vivre avec le virus" rappelle celle de "vivre avec les Nazis" pendant l'occupation de la France et la collaboration de l'Etat français. De plus cette référence - qui reste une posture, j’en conviens, a aussi le mérite de permettre de bien identifier qui est quoi, d’éviter les confusion, et de prendre un mot pour un autre, par exemple de parler de « liberté » quand il s’agit en vérité d’égoïsme. Les résistants de 1940 combattaient pour les autres, pour le bien commun, par solidarité, pas pour défendre, conserver ou faire prospérer leurs intérêts individuels et particuliers comme c’étaient le cas des collabos).
On se souvient de ceux qui refusaient coûte que coûte de fermer les établissements scolaires en prenant hypocritement prétexte de la santé mentale des enfants alors qu’il s’agissait surtout de veiller au confort des parents. Mais ce faisant, ils ont permis aux plus jeunes de se contaminer entre eux, puis de contaminer leurs parents, avec pour résultat, la mort, comme l'attestent les décès de vingt-deux parents d’élèves d’un lycée de Drancy dont les élèves étaient hautement contaminés. Qui est responsable ? Les enfants, oui, directement et indirectement, mais personne ne se soucie pourtant de leur santé mentale. On dira que c’est la faute à pas de chance, que c’est le virus le vrai coupable, que c’est la loi de la nature, les plus forts résistent et les plus faibles, s’ils crèvent, c’est que leur temps était venu. Qui est responsable de la mort de ces vingt-deux parents ? Les professeurs qui n’ont pas dénoncé le non-respect des protocoles sanitaires, la direction qui n’a pas veiller à les faire scrupuleusement appliquer ? Tous les élèves de l’établissement qui se moquaient des gestes barrières parce qu’ils ne se sentaient pas concernés. Le ministre de l’éducation nationale Blanquer, mais aussi la Présidente de la région Ile de France et la mairesse de Paris qui ont refusé de fermer les établissements scolaires sinon en toute « dernière extrémité ».
100 000 morts en France.
Tous, en dernière extrémité.
Mais si le virus est bien l’arme - la balle qui sort du canon - qui est celui qui appuie sur la détente ?
Si le virus est bien la hache d'Oreste...
Mais si on meurt bien du virus qui est responsable de sa transmission, de sa diffusion, de sa propagation, du prolongement de l’épidémie, de sa circulation qui a entraîné les mutations de la Covid-19 et l’apparition des variants. Qui est responsable et qui le sera encore plus bientôt, de la faillite des entreprises liées aux réactivations et prolongement de l’épidémie ?
On se souvient que ceux qui veulent revenir au plus vite à leur vie d’avant et qui, en même temps, sont ceux dont toutes les actions contribuent à faire perdurer la crise épidémique, parce qu’ils ne respectent ni personne ni aucune mesure prophylactique.
On se souvient que ce sont les partis d’extrêmes droites, les néo-fascistes, les néo-nazis, les suprémacistes, Trump et ses partisans aux États-Unis, Bolsonaro au Brésil qui ont refusé et dénoncé (une vieille tradition bien ancrée) le confinement, le port du masque, les gestes barrière au nom de la liberté ! Les néo-nazis en défenseurs de la liberté ! ou plutôt des libertés (ce qui ne signifie pas la même chose). Les néo-nazis comme figures, chantre et héraut - héros qui sait - de la rébellion post-soixante-huitarde ! Les néo-nazis qui cherchent à forcer les portes du parlement allemand (une vieille tradition, bien ancrée). Pourtant, les États et les gouvernements qu’ils ont décrété « liberticides » les laissent librement s’exprimer, manifester, alors qu’eux, à l’inverse, cherchent à tout prix à les faire taire, voudraient qu’ils se taisent, une fois pour toute.
347 000 personnes sont mortes de la Covid-19 et plus de vingt millions ont été contaminées aux États-Unis pendant la présidence Trump. Plus de 350 000 morts au Brésil et désormais les patients atteints par la covid-19 en réanimation sont majoritairement âgés de moins de 40 ans, à cause d’un variant apparu parce que la circulation du virus n’avait pas été ralentie. Mais Bolsonaro refuse toujours aujourd’hui de confiner le pays.
Sont-ils coupables ou responsables ?
On se souvient de la Suède qui avait choisi de ne pas confiner et de privilégier « l’immunité collective » avant de faire marche arrière. Mais trop tard: la Suède n'a pas enregistré autant de décès suite à l’épidémie de la Covid-19 depuis la grande famine de 1869.
On se souvient que Macron a suivi le schéma inverse.
Plus de 100 000 morts en France. Mais peut-être faudrait-il distinguer parmi toutes ces victimes, celles de la première vague - qui sont tombées parce qu’on savait très peu de chose sur ce virus, à cause de la virulence de l’épidémie et de l’absence de traitements sinon perfectibles - de celles des vagues postérieures.
Car très vite, le sens du quoi qu’il en coûte du discours du 16 mars 2020 a changé. Il ne s’agissait plus d’éviter le plus grand nombre de morts possible, mais d’éviter une rupture sociale et sociétale, quoi qu’il en coûte, c’est-à-dire peu importe le nombre de morts. Il était en effet possible de réduire la diffusion du virus donc le nombre de contaminations, donc de malades plus ou moins graves (car il faut songer aussi à tous ceux qui conservent et conserveront des séquelles) avec un nouveau confinement strict qui avait fait ses preuves ou en fermant beaucoup plus tôt les établissements scolaires, mais Macron a refusé de suivre l’avis des scientifiques, et de ne pas confiner. Ce ne fut pas qu’un pari. C’est un choix. Et ce choix le rend responsable de tous les morts survenues parce que les personnes ont été confinés directement ou indirectement. Pécresse et Hidalgo sont aussi et autant responsables, parce qu’elles ont tout fait pour retarder la fermeture des écoles, et pour qu’il n’y ait pas de nouveau confinement. Les morts de Macron sont tout aussi et autant leurs morts.
Mais se sentent-elles-ils responsables pour autant ? En tout cas, ils-elles sont bien malvenu-e-s ceux qui osent proposer des « lieux de mémoires actifs » ou non, pour honorer les victimes mortes de la covid-19 en France ou à Paris, alors qu’ils-elles sont responsables directement ou indirectement, par leur choix, d’un grand nombre d’entre eux. C’est un peu comme si Pétain avait décidé d’établir un monuments aux morts des victimes que la milice et sa police avaient déportées dans les camps de concentration nazis, en espérant ainsi se dédouaner de toutes ses responsabilités directes et indirectes et même passer pour un des ces résistants de la dernière heure (avec émotions dans les yeux et trémolo dans la voix)… Il est important et même crucial - honnête - de rendre hommage aux victimes de la covid-19, car c’est leur redonner une existence autre que chiffrée, statistique les restaurer dans une dignité. En revanche, que ce soit par ceux qui en sont en partie responsables est indigne et ignoble. Le terme « ignoble » vient du latin ignobilis, qui signifiait « moralement bas », « dans la bassesse ». C’est un peu l’inverse de "responsable".
Un peu de décence, donc.
Un peu moins d’indécence.
Rationnellement, j’arrive à concevoir les choix stratégiques, politiques voire électoralistes de Macron (sa logique), Pécresse, Hidalgo… De Bolsonaro, Trump et de tous les partis d’extrême droite « nouveaux défenseurs des libertés », des intégristes religieux (non seulement chez les catholiques - on l’a vu récemment par les célébrations de pâques, mais aussi parmi les orthodoxes juifs en Israël). Il serait honnête qu’ils en acceptent leur(s) responsabilité(s). Il serait important que cette question soit débattue dans un tribunal national et par un tribunal international dans la mesure où les scientifiques les avaient prévenus des conséquences de leurs choix et qu’ils les ont pris sciemment, délibérément, en connaissance de cause. Il importe qu’ils répondent de leurs actes (respondere). Des morts de la Covid-19, mais aussi des personnes qui vont mourir ou qui sont mortes parce qu’elles n’ont pu être soignées et détectées à temps, à cause d’une tension hospitalière trop forte, liée à l’épidémie dont la progression aurait pu être réduite si d’autres mesures avaient prises mais qui ne l’ont pas été sciemment, délibérément. Il n’y a pas de victimes collatérales en l'occurrence. Juste des victimes.
Plus de 100 000 morts en France.
Je me souviens de ceux qui…
Pourtant, c'était juste si facile,
il suffisait juste de mettre correctement un masque,
de garder ses distances
en toute circonstance
de suivre les protocoles sanitaires.
Ce n'était franchement pas terrible.
Pas la mer à boire
ni la fin du monde
ni même le bout du monde.
En tout cas, c'était faisable.
Il suffisait d'accepter de faire un effort, juste un tout petit effort.
Franchement !
Presque rien.
Un geste.
Un petit geste.
Même pas une habitude.
Car si chacun s'appliquait à faire ces gestes, ces petits gestes, ces presque rien, c'était précisément pour qu'ils ne deviennent pas une habitude pour tout le monde.
Juste une attention - une intention aussi.
Juste se montrer vigilant,
respectueux des autres,
tous solidaires !
respectueux du bien commun.
Pas si terrible, non ?
Franchement.
Depuis des années, on invoque le respect,
et maintenant qu'il faut se montrer respectueux,
juste respectueux,
les donneurs leçons sont les premiers à ne respecter
ni le port du masque,
ni les gestes barrières
ni les protocoles sanitaires,
ceux qui exigeait le respect des autres
sont les premiers
à ne pas respecter les autres, tout simplement.
Par souci de confort - de leur confort,
exigence du moindre effort (exigence, pas volonté, car la volonté exige de faire un effort, précisément).
Tout simplement.
Société du confort, de l'acquis, de la facilité, du moindre effort, de la livraison à domicile, des algorithmes qui sélectionnent tout pour vous, à votre image et à vos convenances pour faire croire que vous êtes le centre du monde parce qu'ils vous enferment dans votre propre monde.
Société des Narcissiques.
Société qui ne s'inscrit plus dans un mouvement, mais qui perçoit tout en fonction de son quant-à-soi, comme si l'histoire commençait avec elle-même.
Société des serveurs qui se prennent pour des rois dès qu'ils commandent sur les plateformes de vente par correspondance ou qu'ils donnent leur avis sur les réseaux sociaux.
Société où il suffit d'une application, d'un clic pour asservir et s'asservir.
Société qui fait faire, et qui laisse faire pour ne surtout pas avoir à agir. A répondre de ses actes.
Société des doigts sales à force de s'en laver les mains (mais pas pour lutter contre la covid).
Société du copier-coller, de la compilation, du remake, du retraitement, du plagiat, mais pas de la création, même si tous se prennent pour des artistes ! et plus encore, ils sont persuadés qu'ils le sont, même si, depuis que les lieux culturels sont fermés, on se rend bien compte qu'ils s'accommodent très bien de la situation.
Société du contentement de soi et de l'auto-saisfaction.
Société qui confond le récent avec la nouveauté. Qui n'interroge pas le présent au regard du passé, mais le passé en fonction du présent.
Société des habitudes et des habitués, du conformisme et de la conformité, du stéréo-type. "Ce type, c'est tonton type ?" "C'est mon type". "C'est pas mon type". "T'es pas mon type, dégage !".
Société du typique, pas forcément de l'original (l'originalité n'est pas forcément originale) plutôt de tout ce qui doit être conforme à l'idée - à l'image - qu'on s'en fait ( et confortable, bien sûr !).
Société de l'image, des images, pas des idées - une photo sur instagram vaut tout tous les beaux discours ! mais s'agit-il d'une photo ou d'un cliché?)
Société des clichés, pas des idées.
Société du confort, du confortable, du conformisme, du confort conformiste (Ikea), du conforme (Bon, c'est conforme ?), de la conformité, et surtout, de la mise en conformité.
Société qui refuse toutes les responsabilités, d'en prendre et même d'en avoir.
Société où chacun aime qu'on prenne soin de lui mais dans laquelle tout le monde rechigne à prendre soin des autres.
Société qui perçoit toute demande d'effort comme une menace et une remise en cause de son confort. Et qui crie pour défendre ses libertés alors qu'il s'agit de promouvoir ses égoïsmes.
Société des assis toujours prêts à faire la révolution mais uniquement pour défendre le droit de pouvoir faire leur jogging.
Société sans état d'âme par confort d'esprit.
Société qui préfère toujours le "bon" au "bien'. Qui répètent toujours "Bon, c'est bon ?" sans jamais trop se poser la question de savoir si c'est bien.
Et cela concerne toutes les classes d'âge, tous les milieux sociaux, tous les niveaux d'études comme si la nouvelle ligne de partage opposaient désormais les égoïstes et les altruistes, ceux qui ne respectent pas les autres et ceux qui s'en soucient. Tout simplement.
100 000 morts, aussi simplement.
Je n’oublie pas ceux qui…
Il ne faut pas oublier.
Bien sûr, si tous les "responsables politiques" ne peuvent répondre de leurs choix devant la justice, s'ils s'y dérobent, comme il s'agit d'élu(e)s, il existe toujours comme recours la justice des élections. A cet égard, cette dernière s'est exprimée dans la défaite de Trump à l'élection présidentielle américaine de 2020. Une forme de justice, parlementaire et populaire, est en train de contester Bolsonaro au Brésil. Elle peut et doit s'appliquer en France. En revanche, il faut bien s'entendre sur la manifestation et l'expression précise de cette justice. Car on ne demande pas aux "responsables politiques" de faire leur auto-critique, deproduire des excuses qui les exonéreraient des choix qu'ils ont faits. On ne veut ni de leur repentance ni de leur pénitence. On se moque de les voir verser une larme en public - catharsis de l'émotion stéréotypée, comme un exercice de style typique des mentalités anglo-saxonnes et protestantes. On ne veut pas pas qu'ils fassent bonne figure ni amende honorable - postures de convenance qui en appelleraient à notre bienveillance, le pardon leur ayant été accordé nous permettant de acquitter nous-mêmes de tous nos manquements, de taire notre mauvaise conscience en nous faisant taire par bonne conscience.
En réalité, à la vérité, on veut juste que justice soit rendue. Qu'ils répondent de leurs actes au lieu de garder un silence poli, convenu et salutaire, de connivence et de défiance vis-à-vis de la chose publique (res-publica). On veut juste qu'ils répondent et pas uniquement avec un tweet, comme Trump, systématiquement, ou comme dernièrement Macron (à l'exemple et à l'image de Trump ?) qui s'est juste contenté d'un message envoyé sur unréseau social pour déplorer le franchissement du seuil symbolique des 100 000 morts en France, tweet qui en plus d'être l'expression d'un mépris méprisable témoigne bien de la volonté politique, du choix, de ne surtout pas poser la question de sa responsabilité. Or, on ne veut pas que tous les responsables politiques se taisent pour faire taire, mais qu'ils répondent de leurs actes. On ne veut pas qu'ils cherchent à faire taire les morts, comme s'ils n'avaient jamais existé. On ne veut pas de leur pensée magique virtuelle. On veut qu'il répondent (respondere).
Aux débuts de la démocratie, au Ve siècle avant Jésus Christ, Thémistocle, le vainqueur de Salamine, le pourfendeur des Perses, a répondu de ses actes devant l'assemblée des citoyens d'Athènes. Alcibiade, responsable de la défaite d'Athènes et du massacre de ses soldats en Sicile en a rendu compte. Répondre de ses actes n'est pas seulement l'expression, le fondement de la démocratie mais il est aussi à sa fondation.
Le théâtre en Grèce antique a lui aussi été utilisé comme un moyen sinon de promouvoir la démocratie, du moins de faire prendre conscience au plus grand nombre de ses enjeux, autant pour former le peuple à la démocratie - en veillant à ne pas le formater - que pour l’informer, afin qu’il puisse en juger. La trilogie tragique d'Eschyle, l’Orestie, en est un parfait exemple. Elle raconte la mort du roi grec Agamemnon à son retour de Troie, assassiné par sa femme et l’amant de celle-ci, tous deux tués par le bras vengeur d’Oreste, le fils d’Agamemnon devenu meurtrier de sa mère. Dans les Euménides, dernier volet, le matricide se rend à Athènes où il est jugé, autant devant le tribunal des dieux que celui des hommes. Au terme du procès, Oreste est reconnu coupable d’avoir tué sa mère mais il n’est pas reconnu responsable (car le nomos, la loi supérieure aux hommes et aux dieux, sorte d'Ethique suprême lui imposait de venger la mort de son père assassiné, donc de tuer sa propre mère). Il est acquitté, parce que la notion de responsabilité est supérieure à celle de la culpabilité. Pour les Athéniens, elle revêt une dimension sacrée parce que c'est sur elle que se fonde le pacte démocratique entre citoyens. Factuelle, elle n’est pas une mise en scène factice, ni une duperie hypocrite. Elle importe à chacun:
de répondre de ses actes;
de se porter garant de ses actions;
d’assumer ses engagements solennels;
de respecter ses promesses.
Macron, Hidalgo, Pécresse, les intégristes, les extrémistes, Trump, Bolsonaro (quoique) ne sont pas coupables dans la mesure où ils n’ont pas abaissé la hache d’Oreste. Mais dans quelle mesure ne sont-ils pas responsables ?
Dans quelle mesure ne faut-il pas poser la question de leur responsabilité ?
Les soignants, les médecins sont responsables de la vie. Ils ont tout mis en œuvre et tout fait pour éviter qu’on ait à déplorer un plus grand nombre de morts encore. Car la notion de responsabilité est aussi positive. Ils ont tenu leurs engagements, respecté leurs promesses - leur serment sacré - répondu présents et se sont portés garants de leurs actions.
C’est pourquoi, il serait peut-être bon de les associer aux commémorations des victimes de la covid-19. Cela pourrait avoir du sens. A la vie à la mort.
Enfin, si j’ai tenu à aborder la question du seuil des 100 000 morts en France - toute la chronique que j’ai tenu avait pour but d’éviter d’arriver à ce chiffre - sous l’angle de la responsabilité, c’est parce qu’à travers elle, c’est toute l’enjeu de notre démocratie - de notre rapport à la démocratie de notre conception de la démocratie - qui est en question. Elle s’est imposée récemment à travers le rapport Stora sur la colonisation et la guerre d’Algérie, et le rapport Duclert sur la France, le Rwanda et le génocide des Tutsi.Tous deux posent explicitement la question de la responsabilité française, c'est-à-dire qu’ils montrent la nécessité impérieuse qu’à la France de répondre de ses actes. Honnêtement (ce qui ne semble pas gagné quand on voit la réaction d’un Balladur qui refuse toute possibilité de repentance dans « l’affaire rwandaise », alors qu’on ne lui demande pas d’excuse mais que justice soit rendue, que les responsabilités soient définies, qu’il réponde de ses actes - respondere. On s'étonne dans ce contexte que Macron d'un côté interroge la responsabilité de la France dans le génocide des Tutsis, et en même temps, refuse de questionner sa propre responsabilité dans l'augmentation du nombre de morts de la covid-19 depuis le mois de janvier. Une manière de s'acquitter lui-même, même dans l'iniquité ?
La campagne de la Municipalité de Bordeaux questionnant « si la culture coûte trop cher » ou « si artiste est bien un métier », pose aussi la question de la responsabilité, car ici le second degré a valeur de double sens, que le simple désir de provoquer ne saurait justifier. La question met en doute, crée un doute, le suscite. Cette technique - rhétorique - a d’ailleurs été souvent utilisée par la propagande nazie - preuve que l’art oratoire n’est pas art, que les kits d’éloquence sont avant tout des manipulations.
Le comble de de ce nouveau sophisme, ô combien révélateur de notre contemporanéité, est sans doute le succès que remporte le livre de le l’américaine Sharon Jones,Burn after writing, numéro un des ventes sur Amazon France, sorte de questionnaire de Proust géant, multitude d’interrogations plus ou moins profondes, auxquelles chacun répond en écrivant directement sur les pages. Le lecteur devient le propre auteur d’un livre qui ne s’adresse plus à l’autre mais qui devient le miroir de soi-même, et on le contemple, auto-satisfait, comme Narcisse fasciné par son propre reflet dans la mare aux canards. C’est un pur détournement de la notion de responsabilité. Car celle-ci impose de répondre de ses actes en face des autres, pas de s’auto-légitimer au simple regard et contentement de soi. Et d’ailleurs, le titre même du livre a valeur d’aveu: sitôt que vous avez répondu au questionnaire, brûlez le livre, afin que personne d’autres ne puisse le lire, l’utiliser à charge contre vous. Bien sûr, il ne s’agit que d’un coup, que d’une stratégie d’éloquence, marketinguement ciblé pour complaire surtout aux jeunes, aux femmes, et à tous ceux qui aiment bien s’écouter, se sentir exister, mais le fait qu’il soit devenu très vite un best sellers témoigne du gros malaise dans notre civilisation - sauf à croire bien sûr que les autres ne sont rien d’autres que bons à servir vos intérêts, à n’être que des esclaves de votre confort, un décorum pour votre propre mise en scène - la nouvelle sociabilité ?- une nécessité collatérale dont le but sera de s’en libérer à moyen terme.
J’imagine que certains pour dénigrer le fait qu’on s’attache à évoquer les 100 000 morts de la Covid-19 en France, en rapportant le chiffre à la population globale par exemple, c’est-à-dire en relativisant.
Les victimes ne sont pas à relativiser.
Les victimes sont des valeurs absolues.
Les victimes représentent la somme de chaque mort, qui reste un absolu en soi.
Relativiser les victimes de la Covid-19, chaque victime de la Covid-19, c’est un peu comme si on établissait le rapport entre le nombre des victimes du génocide nazi par rapport au total de la population de tous les pays d’où elles provenait. Pour minimiser le fait qu’il y a bel et bien eu des millions de victimes ( 8 ? 10 millions ? plus ?) dans les camps de concentration et d’extermination nazis.
Relativiser est un moyen de nier sa responsabilité. Et d’ailleurs, ceux qui relativiseront les chiffres sont souvent les mêmes qui refusent d’accorder du crédit à l’épidémie, de voir la réalité - de la concevoir - et qui critiquent les mesures prises. Ceux qui relativiseront les chiffres sont les premiers à agir par égoïsme.
C’est un non sens, car chaque victime fait sens.
L'autre technique va consister à ne pas relever l'annonce des 100 000 morts par les médias. Une manière de "faire taire" au plus vite le constat. De faire silence. De ne pas regarder la réalité en face. De ne pas y répondre, c'est-à-dire de ne pas poser la question des responsabilités. Par mauvaise conscience, ou plutôt parce qu'il remet en cause la bonne conscience et l'auto-satisfaction des Français aussi. Un peu comme en 1945, d'ailleurs, toujours. Parce que ceux-ci n'éprouvent au final que peu d'empathie pour ces victimes qui ne sont que des chiffres, anonymisées, encapuchonnées dans les sacs mortuaires auraient pu dire les anciens Grecs. Ombres sans visage. Trop vieilles. Auxquelles les jeunes ne s'identifient donc pas. Trop "autres" pour les Narcissiques. Trop différenciées, et c'est bien cela peut-être le problème: pas assez semblables pour répondre aux exigences des égoïsmes contemporains (respondere).
L’Italie a rendu un bel et honnête hommage à ses morts de la Covid-19. Le Royaume-Uni a rendu un hommage certes plus british, mais solidaire. Et la France ?
Je n’ai pas envie que les victimes de la Covid-19 soient occultées, méprisées, oubliées. Poussières sous le tapis. Ombres qui ne seraient plus que l'ombre d'elles mêmes. Moins que des riens - puisqu'on leur refuse même d'être cela. Je n'ai pas envie qu'elles deviennent un tabou au prétexte qu’il faudrait présenter un discours moins anxiogène alors qu’à la vérité, il s’agit de ne pas poser la question de la responsabilité du sommet de l’Etat aux simples citoyens, chacun et tous responsables au même niveau. De ne pas poser la question de la confiance. De ne pas révéler le véritable visage de nos contemporains et de la société actuelles. Mais là, il faudrait poser la question de l’éthique actuelle…
Bonne nouvelle ce dimanche ! Les taux d'incidence semblent tous être à la baisse, non seulement d'une manière générale mais aussi en fonction des différentes classe d'âges. Seul le taux de reproduction R est à la hausse.... S'il baisse dans les prochains jours on peut espérer être au début d'une situation de repli épidémique - au début. Celui-cii aurait pu survenir bien avant si les mesures avaient été anticipées, mais bon.... Toute la question désormais est de savoir si la réouverture des écoles va renverser ou non cette tendance, qui, si elle se confirme, devrait effectivement permettre un relâchement des restrictions sanitaires dans environ 4 à 6 semaines. Pour l'été....
Ces cartes montrent la hausse générale des taux d’incidence en France entre le 14 et 16 avril 2021. Cette situation est assez contradictoire avec les bonnes nouvelles annoncées. Mais il est vrai aussi que les chiffes sont eux-même contradictoires, avec une très forte hausse des taux d’incidence hier, suivie d’une très forte baisse aujourd’hui… La hausse des taux d’incidence étaient compensée par un taux de reproduction R plutôt à la baisse (ce qui est une bonne nouvelle) mais voilà, la baisse des taux d’incidences enregistrée aujourd’hui est à relativiser à causse de la hausse du taux de reproduction R (ce qui n’est pas une bonne nouvelle). A cela s’ajoute des taux de positivité des tests de plus en plus haut… Cette cacophonie, ces paradoxes, s’expliqueraient-il par les difficultés de santé publique France à analyser les données ? Ou ces oscillations s’expliqueraient-ellespar le facteur des vacances scolaires, des déplacements de populations ? Peut-on se réjouir d’une vraie tendance baissière, signe d’une réduction - très progressive - de l’épidémie ? et ces grâce aux restrictions supplémentaires ? mais sont-elles suffisantes pour faire chuter les taux (ce qui n’est pas le cas) et permettre un retour « à la vie normale » ?On en est loin (il faudrait que tous les départements soient en vert…) Il semblerait qu’on soit plus d’en une phase d’endiguement de l’épidémie que de réduction. En témoignent aussi les taux d’incidence par classe d’âge, qui restent très élevés (cf. ceux du Val d’Oise), avec toujours la question des 20-29ans qui semblent encore et toujours l’un des Noeud gordien de la diffusion du virus, qu’il va bien falloir trancher.Car ils ne sont pas tant des victimes de la situation que l’un des principaux responsable du maintien de l’épidémie (en attestent leurs taux d’incidence toujours aussi haut). Dans ces conditions, ne faudrait-il pas rationnellement, judicieusement, les contraindre à un confinement strict pour que les taux puissent - enfin - baisser globalement et que toutes les autres classes d’âges cessent d’être prises en otage et puissent retourner à « la vie normale » ?
Situation des taux d'incidence par département au 31/03/2021, c'est-à-dire au moment de la généralisation des mesures restrictives supplémentaires dites aussi "confinement dehors".
Situation des taux d'incidence par département aujourd’hui, au 16/04/2021, c'est-à-dire deux semaines après la généralisation des mesures restrictives supplémentaires dites aussi "confinement dehors ». La situation a globalement empirée. Soit des départements « en confinement dehors » depuis plus d’un mois continuent à être à des niveaux très élevés, soit des départements sont à des niveaux supérieurs à ceux dans lesquels ils se trouvaient avant les mesures restrictives supplémentaires… Faut-il incriminer les « départs en vacances anticipées et autres mises au vert », les délocalisations des « Parisiens » ? ou tout simplement la mise en place de mesures insuffisantes et délibérément inopérantes ? D’autant que les taux d’incidences continuent de remonter après un pallier et une légère baisse. Le nombre quotidien de morts lui continue à osciller autour de 300 décès / jours, à l’hôpital pour l’essentiel, car le nombre de décès en ehpad a lui considérablement diminué grâce à la vaccination. Il s’agit donc de victimes plus jeunes.
Situation des taux d'incidence par région au 29/03/2021, c'est-à-dire au moment de la généralisation des mesures restrictives supplémentaires dites aussi "confinement dehors".
Situation des taux d'incidence par région aujourd'hui16/04/2021, c'est-à-dire quinze jours après la généralisation des mesures restrictives supplémentaires dites aussi "confinement dehors". La situation a globalement empirée, en particulier dans les régions qui avaient déjà dû appliquer les restrictions supplémentaires trois semaines ou quinze jours encore avant - soit une durée à ce jour de plus d'un mois ! S'agit-il d'un nouvel échec de la stratégie de Macron ? qui refuse toute idée de confinement plus strict et qui annonce la réouverture des écoles, des bars et restaurants, des musées alors que la situation est pire qu'au moment où il a pris la parole le 31 mars dernier ?
Les taux d’incidence par classe d’âges confirment la tendance à la hausse généralisée, et donc l’échec de la stratégie délibérément choisie par Macron. A noter la stabilisation à un niveau beaucoup trop haut des taux d’incidence des 10-19 ans. Celui des 20-29 ans au plus haut continue à démontrer que pour réduire l’épidémie et si on veut revenir à la vie normale au plus vite, il est nécessaire d’agir en priorité sur cette classe d’âge, noyau dur de la contamination en France. Une bonne nouvelle: le taux de reproduction R semble se stabiliser en dessous de 1 - mais comme les taux d’incidence remontent c’est à vérifier d’autant le pourcentage de positivité des tests lui augmente très très vite en ce moment. La part des variants dits indéterminés diminue sur Paris, même si elle reste très supérieure par rapport aux autres départements d’Ile de France.
Quinze jours après la généralisation à l’ensemble du territoire français des « restrictions supplémentaires » dites aussi du « confinement dehors », les taux d’incidences ont certes commencé à baisser mais au gré d’une dynamique très lente, sauf pour les classes d’âges les plus jeunes - les 0-9 ans et les 10-19ans - preuve que les établissements scolaires étaient bien l’un des principaux foyers de diffusion du virus et les jeunes des vecteurs de transmissions très actifs. Preuve a contrario aussi que s’ils avaient été fermés bien plus tôt, l’épidémie aurait pu ne pas être hors contrôle, et de nombreuses morts parmi les 100 000 victimes officielles avaient pu être évitées. Certains pari et choix sont vraiment « mortels ». En effet, les taux d’incidence en Ile de France n’ont commencé à vraiment baisser qu’à partir de la fermeture des établissements scolaires, les effets des « restrictions supplémentaires » imposées quinze jours avant ayant été quasi nuls. A noter que les classes d’âges les plus jeunes de Paris ont des taux d’incidence supérieurs aux autres départements d’Ile de France (qui voient en ce moment leurs taux d’incidence ré-augmenter…) et du reste du territoire. D’une manière générale, l’épidémie est nettement plus importante à Paris (qui a pourtant un taux de vaccination très supérieur à la moyenne nationale) que dans les autres grandes villes françaises. Les choix « stratégiques » et surtout politiques (ou plutôt politiciens, à l’horizon des élections présidentielles) pris par la Municipalité, depuis plus d’un an (maintien de l’ouverture des bars et restaurants, création des terrasses sur la voie publique et autres lieux de transmission du virus, refus des reconfinements, refus de la fermeture des établissements scolaires, laxisme voire refus de faire respecter les mesures prophylactiques…) ayant contribué à cette situation, à son prolongement et au report d’un retour à la vie normale tant souhaitée.
Une fois de plus Santé Publique France a livré des données incomplètes. Dès lors, les chiffres n'ont pu tous être actualisés. Ces retards sont de plus en plus fréquents, voire systématiques. Ces informations constituent pourtant la base à l'analyse de la situation.
La carte des taux d'incidence par département montre une amélioration dans certains départements notamment du centre de la France, alors que la carte des taux d'incidence par région montre le maintien d'une situation critique voire une détérioration essentiellement en Ile de France et dans les Hauts de France, malgré des mesures restrictives renforcées bien antérieure au discours de Macron du 31 avril. Certes, les taux dans ces deux régions amorcent une baisse, mais ils conservent des niveaux encore et toujours très élevés, même si la fermeture des établissements scolaires a permis de réduire très rapidement les taux d'incidence des classes d'âges des plus jeunes.
Les taux d'incidence continuent à diminuer en Ile de France ! La nette baisse des plus jeunes entraîne celle des plus de 45-50 ans, signe de la corrélation entre fermeture des écoles et réduction de la diffusion du virus - et preuve qui si on avait fermé les établissements scolaires plus tôt, de nombreux morts auraient pu être évités. La responsabilité de Macron alias Blanquer est totale. Preuve aussi qu'il est impératif de vacciner les profs avant la reprise des cours, au risque sinon de mettre leur vie en danger. A noter que les taux d'incidence des plus jeunes restent plus élevés à Paris que dans les autres départements d'Ile de France... Les taux constamment hauts des 20-29 ans reste problématique et nécessite un traitement spécifique dans la mesure où cette classe d'âge constitue le noyau dur des contaminations. Avec bientôt 100 000 morts en France, il serait temps de faire quelque chose, non ?
Les taux d'incidences semblent amorcer une vraie baisse chez les plus jeunes, preuve que les établissements scolaires étaient bien parmi les principaux foyers de contaminations et de diffusion du virus, et que les jeunes restent des vecteurs épidémiques majeurs. La classe d'âge des 20-29 ans reste celle où les taux d'incidences demeurent constamment et durablement les plus élevés ce qui est problématique.
Proposer une loi sur l'euthanasie lors d'une niche parlementaire était sans doute une bonne chose pour la remettre sur le devant de la scène, et c'est aussi une bonne chose qu'elle n'est pas été adoptée car elle méritait qu'on en débatte bien plus que quelques heures. Car la proposition de loi sur l'euthanasie est de celle qui marque et qui témoigne d'une époque - qui en est un marqueur - à l'instar des projets de lois sur l'interruption volontaire de grossesse et l'abolition de la peine de mort en leur temps. Il est d'ailleurs assez significatif que toutes ces lois majeures - de civilisation - posent la question de la mort légale, du droit à la mort ou non et plus précisément encore de notre rapport à la mort justifiable - c'est-à-dire autorisée ou non par la justice. Et peut-être est-ce précisément l'un des aspects de la loi sur l'euthanasie qui mériterait d'être débattu: qu'est-ce qu'une mort juste - celle qui serait justifiée et / ou justifiable ? - et plus encore à partir de quand l'est-elle ? selon quels critères ? et dès lors qui aurait le droit de les fixer, de les déterminer, d'en prendre la responsabilité ? au nom de quelle autorité ? dans quel cadre ?
Tout cela nécessite de la curiosité, de l'attention, de la clarification, de la compréhension (de se donner les moyens et la volonté de comprendre), surtout pas avec bienveillance (qui implique une relation de subordination et de domination), mais avec compassion et sympathie (qui place tout le monde au même niveau).
Et quoi parle la proposition de loi ? D'euthanasie ? de suicide assisté , de fin de vie ? La presse, les médias, utilisent ces termes comme s'ils signifiaient (représentaient) la même chose au prétexte qu'ils avaient la même finalité, à savoir celle de mettre à mort, car c'est bien de cela dont il s'agit, pas seulement du droit de mourir mais bien de mettre à mort.
Il est important de savoir de quoi on parle, de rappeler les définitions et les étymologies. L'euthanasie vient du grec ancien et se compose de l'adjectif εὖ / eû, qui signifie " bon, bonne" (je simplifie un peu) et du substantif θάνατος / thánatos, qui nomme la « mort » (même si c'et un peu plus complexe...). Dans l'antiquité, grecque, l'euthanasie désigne donc la bonne mort, une mort douce, soit naturelle (dans son sommeil) soit provoquée (comme le suicide de Sénèque). Elle diffère (sans pour autant s'opposer) de la belle mort (kalos thanathos), celle du guerrier tombé au combat, homme de coeur, courageux et valeureux, et que mettent à l'honneur les oraisons funèbres athéniennes ( je vous renvoie aux articles de Jean-Pierre Vernant sur " La Belle mort et le cadavre outragé" https://books.openedition.org/editionsmsh/7734?lang=fr ou de Nicole Loreaux par exemple sur "Le point de vue du Mort" https://po-et-sie.fr/wp-content/uploads/2018/11/57_1991_p67_74.pdf - il n'y a pas à dire, il y avait de la pensée à l'époque). La bonne mort est plutôt du registre de l'intime, et la belle mort est celle qu'il importe de rendre publique, pour son exemplarité. La bonne mort est souvent choisie, alors que la belle mort s'est imposée. La bonne mort pourrait ne pas être forcément une fatalité. La belle mort en est toujours l'expression.
Cette dimension de la belle mort antique, de la mort "héroïque" a perduré jusqu'à aujourd'hui. C'est elle qu'honorent les monuments aux morts des soldats tombés au front pendant la Première guerre mondiale, chair à canon sanctifiée a posteriori (leur "belle mort" se différencie des morts civils, victimes collatérales des combats). C'est elle aussi que mettent en avant les films hollywoodiens. A chaque fois, il s'agit de célébrer la notion de sacrifice patriotique, à l'image de l'équipage de la navette qui se suicide pour faire exploser la comète justeavant qu'elle n'entre en collision avec la Terre dans Deep Impact, ou d'un ancien président américain qui donne sa vie pour sauver la planète d'une invasion alienne dans Independance Day 2.
Au Moyen Âge, du moins dans le monde occidental, chrétien, la belle mort est celle des Saints. Elle se conçoit comme exemplaire et publique, à l'image en premier lieu de la crucifixion du Christ, puis de celle de tous les martyres dont les supplices frappent et marquent les esprits, comme un fer rouge dans la conscience, et éprouvent la foi. La belle mort est cruelle et grandiose. Elle est dialectique. Elle oppose le méchant au juste, le païen au chrétien, le mal au bien.
La bonne mort appartient au registre de l'intime. Elle est celle de ceux qui se sont souciés du salut de leur âme, soit en menant une vie conforme aux dogmes - soit en ayant racheté leurs fautes (via le pèlerinage, la croisade, l'achat d'indulgence, l'extrême onction). Le suicide - le fait de se tuer soi-même, de rechercher sa propre mort - est un crime non seulement contre soi (le suicidé est considéré alors comme un assassin qui se tue lui-même et donc sa mort - le sort fait à son cadavre - doit être celui dévolu à un assassin) mais plus encore contre la volonté divine. Il s'agit d'un acte d'impiété. Car si vous souffrez, c'est parce que Dieu le veut soit pour vous punir soit parce qu'il souhaite vous mettre à l'épreuve et plus encore votre foi.
A la Renaissance, le terme d'euthanasie apparaît dans le domaine médical et désigne l'action par laquelle le médecin accompagne le malade et apaise ses souffrances, le réconforte moralement et physiquement. Il ne s'agit jamais de faciliter sa mort, ni de la tuer pour abréger son supplice, mais bien de l'aider à mourir en réduisant sa douleur et donc en lui fournissant une quiétude nécessaire pour préparer sa bonne mort, c'est-à-dire le "salut de son âme"... L'utilisation du mot grec correspond certes à la pédanterie d'une époque qui conçoit - qui fantasme - la Grèce antique comme l'origine du monde occidental et qui éprouve le besoin de revenir à cette source. Mais il témoigne aussi de la volonté de se distinguer du registre religieux - latin, romain - d'appréhender la mort d'une manière différente, tant sur le plan moral que scientifique. Euthanasie ne sonne pas comme la morte felice, la mort "heureuse" des Italiens et des Romains.
Tout change au XIXe et XXe siècle. L'euthanasie cesse d'être du domaine du privé, de l'intime et revêt une dimension politique perçue comme une forme "de salut public" ayant pour but de tuer tous ceux qui ne correspondent pas à la norme, tous ceux qui sont perçus comme différents, les autres. A cet égard, l'euthanasie est le bras armé des thèses eugénistes. Celles-ci promeuvent d'abord une réduction progressive, puis une élimination "douce" des populations considérées comme "non désirées" car "non désirables", via les stérilisations et les avortements forcés, l'enfermement, la déportation... puis, pendant le Troisième Reich, elles légitiment les assassinats systématiques et de masse (Cf. le programme Aktion T4 visant à "éliminer" les handicapés physiques et mentaux). L'euthanasie participe du programme génocidaire nazi dont il fut l'une des première étapes, comme le rappelle The United States Holocaust Memoriam Museum. La "bonne mort" est une sale mort, ignoble, douloureuse, un crime d'état, une machine de mort destinée à supprimer toute altérité, à produire du semblable, de faire de chacun, de chaque individu différencié le semblable des autres...
Il importe d'avoir à l'esprit aussi cette dimension. Car si une loi doit autoriser l'euthanasie, il importe que la mise à mort qu'elle légitime ne puisse être contrainte, obligatoire, ni qu'un tiers décide de mettre à mort au nom - en vertu - de sa divine ? bienveillance (au prétexte de). Car après tout, les Nazis justifiaient l'euthanasie - leurs crimes - au nom de l'idée du bien qu'ils se faisaient... Ils étaient persuadés qu'ils agissaient pour le bien des Allemands...
Dans son acceptation contemporaine, l'euthanasie désigne l'action d'un individu - un médecin, un conjoint - mettant à mort un autre individu sans que celui-ci ait forcément choisi, pour abréger ses souffrances, physiques et morales, considérées comme intolérables (que ni l'un ni l'autre ne peuvent plus tolérer). La notion d'incurabilité est fondamentale: on met à mort un individu en train de mourir. Il s'agit donc d'accélérer un processus irrémédiable. La mise à mort n'est donc pas l'acte d'un assassin - volontaire, délibéré, mûri et réfléchi, prémédité - puisque la maladie l'avait devancé. Au final, cette définition de l'euthanasie correspond à l'euthanasie vétérinaire, elle aussi ô combien traumatique dès qu'il faut prendre la décision de tuer "pour le bien" de son animal.
En fait, la proposition de loi sur l'euthanasie devrait moins autoriser l'euthanasie que de permettre à chacun de définir son choix a priori et en conscience, en le signifiant dans un registre national, comme cela existe par exemple pour les dons d'organes. Tout le problème est de définir le degré de douleur et de souffrances qu'on est prêt à accepter ou à subir avant d'autoriser son euthanasie. Si on accepte ou non l'acharnement thérapeutique, de rester dans un état végétatif, un coma prolongé, ou si l'on croit ou non à la possibilité d'une vie après une mort cérébrale... Cela impose à chacun de s'interroger sur la mort et sur sa mort, de donner les instruments et la matière intellectuelle, de forger une culture de la mort.
La question se pose moins pour les personnes qui ont conscience du processus qui aboutit à leur mise à mort. L'euthanasie équivaut ici à la définition de la Renaissance: d'accompagnement, de soutien, d'apaisement, de réconfort. Elle est déjà pratiquée de fait dans les établissements de soins palliatifs, et on ne reconnaîtra jamais assez le dévouement, la force d'âme des soignants qui œuvrent dans ces structures et qui maintiennent des liens d'humanité, le lien d'humanité, en sachant que tout est perdu. Ils méritent tout notre respect, et sans doute plus.
En fait, tout devient plus problématique quand dans la proposition de loi sur l'euthanasie on y inclut le suicide dit assisté. En quoi consiste-t-il ? A offrir un environnement, un cadre, les moyens nécessaires à une personne pour qu'elles puissent se suicider sans avoir à redouter de se rater ou à souffrir ? S'agit-il de mourir confortablement, adverbe qui cristallise le souci de mourir sans avoir peur de la souffrance dans la mort, et que l'on retrouve dans l'expression de mourir dans "la dignité" (au delà de la peur de la mort) (signe d'un passage d'une société "de bien-être"" à une société "du bien être", à une société du "confort" actuelle ?). S'agit-il de demander à un tiers de vous tuer à votre place ? Comme les médecins qui appuient sur le bouton qui injecte la solution létale dans les veines du condamné à mort ? S'agit-il de se tuer confortablement ? Le suicide assisté est très présent dans les récits de l'antiquité. Sénèque se fait ouvrir les veines après avoir reçu l'ordre de se suicider par Néron. Ce dernier, déchu, demande à un de ses esclaves de l'aider à se suicider... Les stoïciens - romains - vantent eux aussi le suicide. En fait, dans le suicide assisté, la question qui mériterait d'être posée concerne surtout le statut du tiers. Est-il un accompagnant ? un assassin qui ne le serait pas pour autant ? un exécuteur ou un exécutant ?
En 1982, Claude Guillon et Yves Le Bonniec avaient publié Suicide, mode d'emploi, livre qui avait fait polémique, au point d'avoir été interdit suite au vote d'une proposition de loi sénatiorale réprimant toute "provocation au suicide". Pour ses auteurs, il s'agissait de lever le tabou du "droit à la mort".
Près de quarante ans plus tard, ce sont des députés qui proposent une loi devant autoriser l'euthanasie et réglementer ce "droit à la mort".
Cela en dit long sur les changements de sociétés qui sont en train de s'opérer.
Certes, il serait facile de compulser des témoignages de personnes ayant été confronté à ce type de choix, de jouer uniquement la carte de l'émotion, du sentiment et donc forcément des bons sentiments, de terroriser par les sentiment pour marteler et faire passer le message. Et bien sûr, la souffrance d'un proche est d'autant plus inacceptable qu'on a toujours voulu la croire inconcevable. C'est pourquoi il est important de donner sinon de la profondeur du moins du temps à la discussion de cette proposition de loi.
Aussi j'espère que vous pardonnerez la longueur de ce texte qui tend juste à mettre en perspective un questionnement contemporain comme la suite - logique ? - d'un processus historique. Il était en fait important, pour moi, de retrouver des repères à partir desquels il est possible de développer une analyse, une réflexion. De s'interroger. J'ai été surpris de voir dans la presse la superficialité des articles journalistiques concernant cette proposition de loi (à lire en 3 minutes chronos, comme cela est désormais indiqué en tête...) (je ne fais pas référence à Houellebecq...).
Au même moment où la proposition de loi était débattue, Santé publique France annonçait qu'on venait de passer le cap des 98 000 morts. Dans un silence de mort (médiatique). Peut-être que la presse attend les 100 000 pour faire une opération spéciale. Mieux vaudrait qu'on évite d'arriver à 100 000 morts, non ?
Mais c'est intéressant, cette dimension contemporaine, française ? , du rapport à la mort. D'un côté on discute de l'autorisation de laisser tuer, de se faire tuer et de l'autre on refuse d'appréhender les morts de l'épidémie.
Je me permets enfin de dire tout cela que je suis plutôt partisan du suicide quand il s'impose.
Peut-être d'ailleurs est-il temps d'y songer sérieusement.
C'est vraiment une époque intéressante, pleine d'enjeux et de déconstructions, que celle qui se révèle actuellement. Une époque formidable ?
Leur décrue des jours précédents avait apporté une lueur d'espoir, mais les taux d'incidence repartent à la hausse, en particulier en Ile de France. Il va falloir suivre l'évolution des prochains jours pour voir si on a vraiment atteint un pic ou si on n'est pas en train de développer un nouveau pallier - signe que les "restrictions supplémentaires" n'ont pas été suffisantes ou trop tardivement mises en place ou suffisamment appliquées. Quid également des vacances scolaires ? Malgré les vaccinodromes, le taux de vaccination journalier n'évolue pas plus vite que celui du mois précédent.... L'ouverture de la vaccination aux plus de 55 ans est une bonne chose, mais quid de leur réaction si on leur propose le vaccin AstraZeneca ?
Entre la carte publiée hier et celle aujourd'hui on observe une nette décrue des taux d'incidences un peu partout en France, sauf en Ile de France, même si dans cette région aussi la tendance est baissière. La rapidité de cette baisse s'explique certes par les mesures restrictives supplémentaires comme le couvre-feu à 19 heures partout sur le territoire (mais on remarque que dans la vingtaine de départements qui l'avaient appliquées avant, la baisse sur les taux d'incidences reste très limitée, signe qu'il faut donc trouver une autre explication) et surtout - surtout - par la fermeture des établissements scolaires, qui ont toujours été un foyer et un facteur de propagation épidémique contrairement à tout ce qu'avait soutenu mordicus Blanquer. Sans son psycho-(di)rigisme, et la soumission de Macron à son ministreles taux auraient pu baisser depuis bien longtemps et on aurait pu éviter un nombre de morts très important (en partie - surtout - dû à la transmission par les plus jeunes).
La baisse des taux d'incidence des plus jeunes - suite à la fermeture des établissements scolaires - entraîne celle des classes d'âges supérieures. Cette baisse des plus jeunes tend cependant à se ralentir - sommes-nous en train d'atteindre un palier ? et donc l'attitude de ces classes d'âge pendant les vacances va avoir un rôle déterminant d'autant plus que les taux restent très élevés, en particulier pour les 10-19 ans.
Les variants dits indéterminés continent de progresser très rapidement sur Paris (38% du total) alors qu'ils restent très minoritaires en banlieue (entre 8 et 10%). Pourquoi ? C'est une bonne question que visiblement personne ne se pose car il n'y a aucune réponse officielle....
Il importe d'analyser les données en valeur relative et absolue....
Bonne nouvelle ! Les taux d'incidence des plus jeunes - les 0-9 ans et les 10-19 ans - commencent à baisser nettement, grâce à la fermeture des établissements scolaires, preuve que les écoles et les jeunes sont bien des acteurs majeurs de la contamination et de la diffusion du virus de la Covid-19. La baisse de leur taux d'incidence devraient mécaniquement entraîner celle des classes d'âges plus élevées - celles de leurs parents - car ils sont un facteur de contamination dans les familles (y compris les plus jeunes, qui ont transmis le virus de la crèche à la maison). Preuve aussi que c'est bien parce qu'on avait fermé les établissements scolaires lors du premier confinement que la vague épidémique avait pu être contenue. Dès lors, si les protocoles sanitaires et si les gestes barrières et port du masque sont bien respectés, on devrait voir assez vite la baisse épidémique s'accélérer.
Après un léger recul, les taux d'incidence repartent à la hausse en Ile de France, sauf à Paris où ils restent stables, peut-être suite au départ massif des "Parisiens" vers les provinces depuis le week-end de Pâques. Le reflux à Paris concerne en effet surtout les 20-29 ans, classe d'âges qui, en revanche, voit ses taux d'incidence augmenter dans les départements frontaliers avec la capitale. Les taux d'incidence des 10-19 ans semblent se stabiliser, tendance qui pourrait se confirmer et s'amplifier grâce à la fermeture des établissements scolaires.
Le film consacré à Madame Claude est au final plutôt décevant en partie à cause de l'interprétation du rôle principal, en partie (et conjointement) des partis pris du scénario et de la réalisation. Il s'agit plus d'un portrait fantasmé, "revisité" à la manière d'une chanson dans the Voice, "modernisé" mais au point de ne plus rien à voir avec la figure originale. Au risque d'être un contre-sens ? Madame Claude n'est en fait qu'un prétexte pour évoquer des problématiques contemporaines mais elles sonnent faux, car rapportées sans prendre la peine de les inscrire au regard du contexte de l'époque et surlignées avec des gros sabots (le second rôle du film est vraiment pitoyable à force d'être dans la posture, la caricature, la gosse ficelle). Un film de bons sentiments, mais sans aucun sentiment, de bonne conscience mais sans état de conscience, d'états d'âmes mas sans âme. Moraliste à force de faire la morale (comme une maîtresse, mais d'école). Un film ni vraiment féministe (Madame Claude ne l'était pas) ni vraiment féminin, mais avec que des femmes (les personnages masculins - tous et toujours négatifs - sont traités en palimpseste ou filigrane, présents mais juste pour servir de faire valoir et de contre-points, c'est dommage car ils jouent mieux). Un film fait par des femmes et sans doute surtout (uniquement ? )pour des femmes, mais dont la femme "Madame Claude" est singulièrement absente.
Nota Bene: les reconsitutions du Paris XVIe arrondissement des années 1970 sont assez réussies, même s'il s'agit plus d'un Paris tel qu'on se le représente aujourd'hui, tel qu'on se l'imagine, mais comme tout le film n'est qu'un décor(um) fantasmé, cela marche (après, il n'y a pas non plus de grande différence entre le Paris XVIe des années 1970 et celui d'aujourd'hui... en tout point ? )
Le ministre italien de la culture vient de décréter la fin de la censure cinématographique mise en place par Mussolini et toujours opératoire après 1945, sans doute pour complaire aux sacro-saints-voeux de l'Église. Mais il ne s'agit pas d'un abandon total et absolu de la censure au profit d'une liberté d'expression totale et absolue - anarchique. Nous sommes au XXIe siècle et celle-ci ne saurait être ni tolérable ni tolérée. En fait, la censure officielle (expression d'un certain catholicisme) est remplacée, précise le Ministre, par "un système "d'autorégulation", c'est-à-dire, d'auto-censure (manifestation d'un certain protestantisme). Il s'agit de veiller à n'attaquer ni à ne blesser personne, de respecter les sensibilités c'est-à-dire les susceptibilités de chacun, à se montrer bienveillant c'est-à-dire complaisant, de se soumettre à la règle de la bonne conscience, c'est-à-dire des bons sentiments, quitte à feindre, de manière hypocrite. Autrement dit de veiller à ne pas énoncer ni dénoncer ni faire valoir une altérité qui, parce qu'elle émet une contradiction ou propose une différence, pourrait susciter un malaise dans la civilisation, c'est-à- dire, mettre à mal notre bien aise.
En fait, ce qui est intéressant dans la décision du Ministre italien de la culture, d'ailleurs très poliment saluée - car abroger la censure - toute censure - c'est bien en soi - c'est le paradoxe qu'elle fait apparaître au regard de la société actuelle. La censure fasciste et post fasciste se fondait sur une interdiction, voire une suppression, de ce qui ne convenait pas au pouvoir en place. Cela signifiait donc que pour couper, interdire, il existait ou avait existé dans l'œuvre quelque chose qui justifiait cette interdiction. Ce quelque chose incarnait une liberté d'expression, qu'il existât ou plus. La censure s'imposait toujours a posteriori. Comme le coup de ciseaux, elle s'effectuait après coup. Donc, cela impliquait que quelque chose de l'ordre de la liberté d'expression avait bel et bien existé, sinon on n'aurait pas éprouver le besoin de le censurer. Le nouveau "système d'autorégulation" entend quant à lui régler le problème a priori, avant même que le quelque chose ne surgisse, ne soit émis, ne soit même pensé, intuitivement. Et effectivement, quand la question de savoir qui est apparu le premier de l'œuf ou de la poule devient trop problématique (on dit qu'elle "donne mal à la tête", aujourd'hui), le mieux est de tuer la poule dans l'œuf.
Le terme même "d'autorégulation" est intéressant, car il montre que c'est au système lui-même d'agir en lui-même, par lui-même, pour lui-même, de manière malléable et mobile, au gré des forces intérieures, des avis et des opinions. Il s'agit là encore d'une manifestation d'une conception plus anglo-saxonne de faire le droit. Celle-ci se fonde sur la coutume, et valide officiellement les transformations à partir du moment où elles existent officieusement mais couramment dans les faits. Le concept de régulation nécessite à l'inverse l'intervention d'un tiers, d'une autorité, d'une transcendance, d'une verticalité. L'autorégulation est horizontalité. La régulation met en avant le politique et la politique - comme praxis, intervention. L'autorégulation considère que les choses s'imposent d'elles-mêmes et que les problèmes se résolvent d'eux-mêmes - et qu'importe si c'est par la violence sociale, physique, la domination du plus fort et la loi de la jungle. La régulation se fonde sur l'idée de culture et se réfère au culturel. L'autorégulation met en avant le pouvoir - la force - de la nature profonde. La régulation a pour tenant et aboutissant la démocratie. L'autorégulation est l'expression et la manifestation du démocratisme.
Cette divergence pourrait être un des vrais enjeux des prochaines élections.
En tout cas, elle pose question quand on apprend cette semaine que ies Lavrijsen, la traductrice de La Divine Comédie de Dante chez éditeur néerlandais Blossom Books a décidé de son propre chef de retirer le nom de Mahomet de la liste de ceux que Dante avait choisi de faire figurer dans ses Enfers. Et au nom de quoi ? "Pour ne pas blesser inutilement" nos contemporains, se justifie-t-elle. En fait, il ne s'agit pas tant de refuser de stigmatiser les "Musulmans" que d'évacuer toute discussion, contradiction, en tuant la poule (le problème) directement dans l'œuf. Et ce même si le texte de Dante n'avait jamais fait polémique jusqu'à présent. Peut-être par peur de "représailles" fantasmée, d'être l'objet d'une attaque terroriste parce qu'elle aurait osé laisser le nom de Mahomet dans le texte de Dante, ies Lavrijsen a décidé de (auto)censurer le texte de Dante, de l'auto-réguler. De se soumettre au diktat des terroristes et des intégristes avant même qu'ils ne lui demandent de "se taire" et de supprimer le nom de Mahomet de la liste des Maudits par Dante (c'est-à-dire par l'époque de Dante). Elle a choisi de se soumettre au Diktat alors qu'il n'avait même jamais été émis. Et ce au nom de la bienveillance, de la bonne conscience, des bons sentiments... Elle choisit de traduire Dante comme s'il écrivait La Divine comédie aujourd'hui, selon l'esprit de notre époque.
Mais là où sa lacheté est aussi une profonde malhonnêteté intellectuelle, c'est que la traductrice fait le choix de conserver le nom des papes, des meurtriers de César et des homosexuels dont le destin aux enfers ne pouvait visiblement pas blesser les croyances d’autrui, selon elle. Mais bon, il y a une logique à considérer que les gays méritent de brûler dans les bûchers infernaux et à sauver Mahomet... Et si sa bienveillance envers Mahomet n'exprimait en réalité sa profonde aversion pour les homosexuels qui d'après elle méritent bien d'être suppliciés dans la mesure où elle ne les retire pas du Livre.
L'auto-régulation imposerait-il le deux poids deux mesures ? Serait-elle hypocrite et malhonnêtepar nature ?
Une autre polémique littéraire, liée là encore à un problème de traduction, a défrayé la chronique de ce début de semaine. Plusieurs maisons d'édition européennes ont été accusées d'avoir osé fait traduire les poèmes d'Amanda Gorman, dont la jeunesse et le bagou très étudié avaient éclairé la cérémonie d'investiture de Joe Biden, par des traducteurs et traductrices blanc(hes)s. Comme s'il fallait être Noir (et jeune ?) pour traduire une jeune poétesse noire. Et s'agit-il seulement d'une question de couleur de peau ? Car si aux Etats-Unis "être noir" dépasse la couleur de peau (il s'agit aussi d'une condition d'humanité), en quoi un traducteur francophone "noir" serait-il plus habilité et légitime de traduire Amanda Gorman qu'un traducteur "blanc", ou "asiatique", ou catholique" ou "musulman", à moins de croire que le statut et la condition des Noirs est partout le même dans le monde qu'aux Etats-Unis. Mais il faudrait aussi inclure les critères socio-économique, culturels et religieux dans le choix du traducteur le plus apte - c'est -à -dire autorisé. Cela signifie aussi qu'on ne croit plus à la valeur de la Langue comme possibilité d'ouverture transcendant tous les critères limitatifs ni comme facteur de dialogue entre les différences. Cela signifierait-il aussi à terme que seules les jeunes filles, noires, appartenant à la bourgeoisie américaine auraient le droit de lire Amanda Gorman, car elles seules pourraient la comprendre vraiment ?
En fait, cette folie du monde contemporain est déjà opératoire. Ce tri, cette sélection, cet entre soi, ce communautarisme absolu constitue le principe et le moteur des réseaux sociaux qui analysent toutes vos données pour sélectionner des informations et des publicités, anticiper vos envies, de manière à ce que tout vous corresponde au mieux. Leurs algorithmes autorégulent les données pour vous complaire.
Les taux d'incidence marquent le pas en Ile de France, et on observe même une légère décrue, du moins pour les classes d'âges supérieures à 40-50 ans car ils demeurent encore très haus et même parfois en hausse pour les plus jeunes, en particulier les 10-19 ans partout en Ile de France et les 20-29 ans en Seine Saint Denis. Il va falloir attendre quelques jours pour savoir s'il s'agit d'une véritable tendance baissière - ce qui serait une bonne nouvelle - ou s'il s'agit d'un phénomène ponctuel lié aux départs massifs des Parisiens dans les autres régions françaises dont les taux d'incidence d'ailleurs ne baissent pas ou ont même tendance à augmenter (bien qu'il soit trèst difficile de savoir si ces hausses sont liées ou non à l'arrivée des "Parisiens").
La part des variants dits indéterminés continuent sa hausse spécifiquement à Paris où elle dépasse désormais les 30%...
Même situation qu'hier - voir ci-dessous - sauf que les taux d'incidence des 10-19 ans continuent à monter. La hausse s'accélère et est spectaculaire pour les 20-29 ans, avec un taux de 1010 en Seine Saint Denis.
Même constat qu'hier - voir ci-dessous . La part des variants dits indéterminés ne cesse de croître à Paris. Elle représente plus de 28% des cas positifs désormais à Paris.
D'un côté, la copie de la chanson Marine, interprétée par Amel Bent, Camélia Jordana et Vitaa - réi-nterprétation, "modernisée" (ré-arrangée, mais avec des "petits arrangements entre amies"), avec "sensibilité", "émotions" et pleine de "bons sentiments"...
De l'autre, la version originale de 2004, écrite et interprétée par la chanteuse Diam's, avec force, lucidité, colère - rationalité - et conviction, sur et dans le vif du sujet. En fait les deux versions témoignent de tout le travail et autre opération de communication opérés par Marine Le Pen entre 2002 et aujourd'hui pour dédiaboliser son parti politique, en faire une ré-interprétation, modernisée, plus "sensible", plus polie (policée et aux coins arrondis) soucieuse de se placer du côté de "la bonne conscience", de mettre en avant "ses bons sentiments", sur la scène médiatique du moins (Cf le débat entre Marine Le Pen et Darmanin). D'une certaine manière la version de Diam's rend compte du Front national ( Diam's fait front au Front), et celle, plus policée du trio Amel Bent, Camélia Jordana et Vitaa correspond plus au Rassemblement national (d'ailleurs les trois chanteuses se rassemblent autour de ce titre qu'elle ré-interprêtent à leurs manières un rien maniérées - contre-pied en pied de nez, seul moyen de faire "moderne" aujourd'hui). Peut-être serait-il bon de s'attacher plus au texte de Diams qu'aux effets de vocalises de la triade, moins au formalisme contemporain qu'au fond toujours d'actualité ? A vous de voir.
Les taux d'incidence ne cesse de progresser, preuve que les mesures de restrictions prises n'ont pas d'effets, même de ralentissement. Les taux des 0-9ans sont ceux qui augmentent le plus proportionnellement, même s'ils restent moindre que les autres. C'est d'ailleurs surtout le cas à Paris, alors que, paradoxalement, en Seine Saint Denis, département où les taux sont les plus élevés de France, le taux des 0-9 ans progresse moins relativement à celui des autres classes d'âge. La classe d'âges où les taux sont et restent les plus élevés concernent les 10-19 ans avec un taux de 931 en moyenne en Ile de France, de 918 à Paris et de 1016 dans le Val de Marne !!!! département où la hausse est la plus rapide et la plus importante à ce jour, bien plus qu'en Seine Saint Denis. Il semblerait que dans ce dernier département les taux amorcent un plateau, ce qui serait encourageant car la pression hospitalière dépasse les 109% dans le 93....
La part des variants dit indéterminés continue sa progression à Paris, alors que la variant anglais est très nettement majoritaire dans les autres département. Il m'est impossible de trouver des informations expliquant cette spécificité parisienne...
Action ou vérité ? Ce jeu de la bouteille qui tourne, toujours en vogue parmi les adolescents du monde entier - il est très populaire en Asie - n'oppose pas tant l'action à la vérité, qu'il signifie que l'on préfère supporter un gage quel qu'il soit, plutôt de de mentir, comme si la Vérité mise en parallèle à l'action imposait de respecter, quoi qu'il en coûte, une certaine éthique, d'être forcément honnête. Entièrement et presque entitairement, un peu comme si le principe d'entité transcendait celui d'identité souvent confus et mis à mal à l'adolescence du moins. Car à dire vrai, il serait facile de mentir en prétextant dire la vérité, surtout à une époque où la fake news s'appréhende comme un mensonge tout aussi révélateur d'une vérité en soi. Pour soi. De l'entre-soi (entre vous et moi). D'un état. D'un état d'âme ou d'un état mental ? A moins que ce que l'on appelle état mental n'est qu'un synonyme pour signifier ses états d'âme, sans avoir à le dire tel quel ?
Action ou vérité ? Les témoins de la mort de George Floyd pleurent au procès, car à l'heure de dire la vérité et rien que la vérité, ils doivent bien reconnaître qu'ils n'ont rien fait... pour éviter la mort de George Floyd. Seraient-ils pour autant innocents de n'avoir rien fait à partir du moment où celui qui a fait est en passe d'être condamné ? L'absence d'action et de réaction fait éclater sa vérité. L'absence de culpabilité des témoins les fait (se) culpabiliser. Car certes ils n'ont rien fait mais c'est aussi parce qu'ils n'ont pas réagi qu'ils sont responsables non directement mais indirectement de la mort de George Floyd quand bien même le vrai responsable est le policier Derek Chauvin. Ils sont déchirés entre leur bonne conscience et leur mauvaise conscience, et parce que l'Amérique les regarde en train de dire qu'ils ont regardé le spectacle de la mort de George Flyod sans rien faire, alors ils pleurent.
Ils pleurent de n'avoir rien fait.
De n'avoir rien pu faire. De n'avoir rien su faire.
Faire quoi ?
Mais il y a une différence entre agir et réagir. Entre être à l'immédiateté de l'évènement, et avoir assez de distance pour prendre la mesure de l'évènement.
En Birmanie, nous regardons la junte massacrer les populations civiles dont des enfants (44 à ce jour selon un décompte provisoire). Le Conseil de Sécurité de l'ONU condamne, unanimement, en spectateur. Les pays occidentaux condamnent cette atteinte à la légalité électorale et les tirs à balles "réelles" contre les manifestants pro-démocratie. Et nous condamnons, nous aussi, par principe, du moins pour ceux qui ne détournent pas les yeux parce qu'ils ont mieux à faire (on a toujours mieux à faire: jouer en ligne à tuer des rebelles, s'occuper des gosses, d'autant que maintenant que les écoles sont fermées... ces profs tout de même, tous des fainéants...).
Nous regardons la junte birmane massacrer les populations qui résistent au nom de la démocratie, sans rien faire, mais pas sans rien dire. Mais dire, est-ce faire, pour autant. Les paroles sont-elles vraiment des formules magiques de nos jours ? On voudrait y croire. Les réseaux sociaux voudraient nous le faire croire. Et déjà on voit d'aucuns commencer à qualifier les manifestants pro-démocratie de "rebelles". Sans doute pensent-ils que cela fait plus "jeune", plus rock. Mais les manifestations pro-démocratie ne sont pas des rebelles. Ce sont d'ailleurs les militaires qui les appellent ainsi. Les militants pro-démocratie ont remporté les élections, et c'est la raison pour laquelle que les militaires se sont rebellés et ont fait le coup d'Etat. Il faut faire attention à ce que l'on dit, surtout quand on confond dire et faire, il importe d'arrêter de faire dire ce qui n'est pas la vérité.
Action ou vérité ?
Action et vérité ?
Nous regardons la junte birmane massacrer, sans rien faire, et sans même l'excuse d'avoir été stupéfaits, tétanisés par la violence et la banalité de ce spectacle, comme le furent sans doute les témoins de la mort de George Flyod. Mais allons-nous pleurer ? Au moment de reconnaître que nous n'avons rien fait, allons nous admettre cette vérité ? Sans doute pas, il suffira de jeter la pierre sur la junte birmane. De les rendre responsables et coupables pour éviter d'avoir à se rappeler comment nous avons agi et pas agi plutôt que d'avoir à reconnaître cette vérité. Pour ne pas avoir à culpabiliser.
Alors, à chaque fois que je vois ces rares images, de nouvelles informations en nouveau décompte, de jour en jour, je pleure.
Par avance. Non par innocence.
Et presque par impatience, je veux dire avec cette impatience de me dire que ces massacres, cela va bien s'arrêter un jour.
Que l'on va bien finir par agir ? Non ?
Non.
La bouteille tourne sur l'aiguille de la montre, de plus en plus vite, comme précipitée par sa propre force d'attraction...
Action ou vérité ? Lors de son discours du 31 mars 2021, Macron n'a presque pas évoqué le nombre des morts en France - "bientôt 100 000", dit-il, comme une évidence mais sans regret. Car à la différence du procès de Derek Chauvin, il n'y a aucune image des "caméras de surveillance" pour montrer chacune des morts des "bientôt 100 000" victimes de la Covid-19 (96 308 à ce jour, chiffre déjà dépassé ce jour). Certains décès auraient pu être évités si on avait agi à temps. Chacun en soi, chacun pour soi, chacun pour l'autre, et chacun comme tous les autres.Pas dans l'entre soi ni le quant à soi. Mais est-on prêt à entendre cette vérité ?
En ces fêtes de Pâque(s) me revient un passage de L'espèce humaine de Robert Antelme, qui reste un auteur phare et un maître en état de conscience, du moins pour moi, et depuis mon adolescence, peut-être parce qu'il ne cesse d'interroger le lien entre action et vérité:
"C'est Vendredi saint.
Un homme avait accepté la torture et la mort. Un frère.
Il parlait d'amour, et on l'aimait. Les cheveux sur les pieds, les parfums, le disciple qu'il aimait, la face essuyée.......
On ne donne pas les morts à leur mère ici, on tue la mère avec, on mange leur pain, on arrache l'or de leur bouche pour manger plus de pain, on fait du savon avec leur corps.
Ou bien on met leur peau sur les abat-jour des femelles SS. Pas de traces de clous sur les abat-jour, seulement des tatouages artistiques.
" Mon père, pourquoi m'avez-vous..."
Hurlements des enfants que l'on étouffe. Silence des cendres épandues sur une plaine."
La comparaison entre la carte des taux d'incidence d'hier avec celle d'aujourd'hui montre la rapidité avec laquelle l'épidémie se propage en France. La hausse continue des taux d'incidence en moyenne en Ile de France démontre aussi l'inefficacité des mesures "plus restrictives" dites "du confinement souple" ou "du confinement dehors" prises voilà un mois et leur échec national à venir. Car ces dispositions choisies par Macron n'ont permis ni d'enrayer la hausse des taux d'incidence ni de réduire la pression hospitalière qui atteint ce jour des niveaux records. Mais comme les autorités ne font rien pour veiller au respect des gestes barrières, des protocoles sanitaires et surtout du port du masque, on va assister à une augmentation du nombre des victimes de la Covid-19, morts directements imputables aux choix délibérés des mesures prises ainsi qu'aux comportements volontairement "irresponsables" (mais juridiquement responsables) de ceux qui contribuent à la circulation du virus, et que les autorités nationales et locales encouragent finalement en ne les décourageant pas ou jamais tout à fait.
Les taux d'incidence par classe d'âges éclairent sur les conséquences de cette circulation non maîtrisée de l'épidémie actuellement. Les taux chez les plus jeunes, les 0-9 ans ne cessent d'augmenter - 347 en moyenne en Ile de France, 345 à Paris et 359 en Seine Saint Denis - signe que d'autoriser les assistantes maternelles à exercer alors que tous les établissements scolaires sont fermés est une très mauvaise idée, voire une ineptie (même si, en même temps, le gouvernement a précisé que s'il les "autorisait , il déconseillait aussi de donner les enfants à garder à ces assistantes maternelles" - ce "couac" illustre surtout les divisions fondamentales qui existent entre d'une part Macron, le toutou de Blanquer (comme tout dans l'attitude de Blanquer le laisserait entendre, un peu comme le Tartuffe de Molière ?) et d'autre part le premier ministre Castex). Les taux d'incidences des 10-19 ans continuent leur progression exponentielle, mais là encore, comme rien n'est fait ni des parents ni des autorités pour réduire leurs rencontres là encore en dehors de tout respect des règles sanitaires, il va être difficile d'endiguer la circulation du virus. Si l'intention cachée est de faire une "immunité collective par classe d'âge" en laissant les jeunes s'auto-contaminer - au risque de prolonger l'épidémie et de faire apparaître de nouveaux variants - il faudrait non seulement isoler arbitrairement les plus âgés (parce qu'ils ne sont toujours pas vaccinés) mais aussi isoler tout aussi arbitrairement les jeunes (qu'ils n'aient plus aucun contact avec les autres classes d'âges), autrement dit créer un apartheid générationnel dans la société française, car si les jeunes ne sont pas isolés, ils diffuseront encore plus le virus parmi des classes d'âges non vaccinées. C'est d'ailleurs ce que les chiffres du jour démontrent. En Seine Saint Denis, le taux d'incidence des 60-69 ans bat des records, car non seulement ils ne sont pas encore vaccinés mais ils sont en plus contaminés par les classes d'âges les plus jeunes comme le démontre le différentiel temporel entre la hausse du taux d'incidence des plus jeunes et celui des 50-69 ans désormais en première ligne.
La carte du 02/03/2021établissant les niveaux des taux d'incidence en France sur une semaine montre une augmentation exponentielle, preuve d'une circulation intense du virus qui explique les hausses de contaminations, de cas présentant des symptômes graves et donc la saturation des hôpitaux. Elle démontre surtout que les nouvelles mesures visant à renforcer des restrictions ont été prises bien trop tard, à l'approche d'un pic, alors qu'il eût fallu les établir au début de la hausse pour tenter de l'enrayer au moins haut et au plus vite. Ce retard a dors et déjà provoqué de nombreux décès dont certains auraient pu être évités sans une circulation aussi intense de la Covid-19. La pression hospitalière actuelle va entraîner une surmortalité mécanique des patients Covid et non Covid, victimes collatérales. A cela s'ajoute toutes les conséquences liées aux reports des actes chirurgicaux. Tout cela aurait pu être en partie évité. Le "quoi qu'il en coûte" macroniste concerne désormais le nombre de morts. Il est passé à 300 par jour en moyenne. On dénombre - on déplore ? - plus de 96 000 victimes de la Covid-19 à ce jour en France.
Alors qu'on avait pu espérer avoir atteint un palier ces derniers jours concernant les taux d'incidence en Ile de France, ceux-ci repartent à la hausse, dans des proportions et avec une accélération des plus inquiétantes, en particulier chez les plus jeunes. Le taux d'incidence des 0-9 ans bat des records, à 352 en moyenne en Ile de France, 341 à Paris et 363 en Seine Saint Denis ! ce pourquoi il aurait été logique et indispensable de suspendre l'exercice des assistant(e)s maternel(le)s ou de l'autoriser en fonction des taux d'incidence par classe d'âge au niveau de chaque département.... En tout cas, en Ile de France, parce qu'aucune mesure claire n'a été prise les concernant, les 0-9 ans constituent un facteur aggravant dans la circulation du virus. Le bénéfice-risque est encore plus négatif concernant les 10-19 ans dont les taux s'emballent complètement avec à nouveaux des records, 923 en Ile de France, 926 à Paris, 1005 en Seine Saint Denis !!!!! C'est à ce jour la classe d'âge qui contamine le plus et qui propage le plus l'épidémie. C'est également celle qui respecte le moins les gestes barrières - il suffit d'assister à une sortie de collège et surtout de lycée pour s'en rendre compte. Les 20-29 ans resent encore un facteur de risque avec des taux d'incidence de 824 en moyenne en Ile de France mais un palier semble se dessiner et avoir été atteint. Il doit être confirmé les jours prochains.
Regarder est-ce agir ? A partir de quand doit-on réagir, cesser d'être spectateur ? N'agissons-nous pas, n'avons-nous pas agi vis-à-vis de l'épidémie comme les témoins de la mort de George Floyd qui n'ont ni agi, ni réagit. Qu'est ce que les images de "vidéo surveillance" présentées lors du procès de Derek Chauvin montrent de notre contemporain, démontrent de notre capacité à agir et dévoilent de nous mêmes ? New Security Video Shows Events Leading Up To George Floyd's Arrest | NBC News
Les taux d'incidence restent très et trop élevés en particulier chez les 10-19 ans. Ils sont en revanche en hausse chez les 0-9 ans, augmentation qui devrait être jugulée très vite, au niveau des maternelles. A noter toujours le très haut niveau de contamination des 40-49 ans en Seine Saint Denis avec un taux d'incidence de 990, classe d'âges en partie contaminée par les enfants et dont les contaminés développent actuellement le plus de symptômes, parfois si graves qu'ils nécessitent une hospitalisation.
Bonne nouvelle, les taux d'incidence ont amorcé une baisse en moyenne Ile de France sauf pour celui des 0-9 ans, en hausse. A noter qu'à Paris, le taux des 0-9 ans est stable alors que celui des 10-19 ans augmentent à l'inverse de ce qui se passe dans les autres départments. S'agit-il d'un effet retard ? ou d'une spécificité liée à la part sans cesse croissante des variants dits indéterminés à Paris ?
Comme tous ceux qui ont cessé d'être étudiants, les polémiques concernant l'UNEF m'ont beaucoup surpris. Le syndicat étudiant s'était toujours inscrit à gauche, à l'ombre projetée des idées des Lumières et dans l'obédience du parti Socialiste. Ces valeurs étaient celles de la République et de l'universalisme, de la tolérance et du progrès social. L'UNEF était associé à la Marche des Beurs pour la reconnaissance de leur intégration dans la société française, du pareil au même respect, c'est-à-dire sans qu'on les présente comme différents. Il était lié à Touche pas à mon pote, contre le racisme et toutes formes de discriminations, c'est-à-dire n'importe quelle forme de discrimination. Certes, le souci carriériste de ses dirigeants qui utilisaient le syndicat comme marche pied pour ensuite faire parti des cadres du parti Socialiste, quitte à renier les idées de leur jeunesse - realpolitik oblige - avaient contribué à le discréditer. Les slogans d'antant s'étaient convertis à la langue de bois. Et puis, c'est vrai, je m'en rends compte aujourd'hui, l'UNEF était peu à peu sorti des actualités médiatiques. On en parlait de moins en moins, et lorsqu'on l'évoquait, c'était déjà presque à titre posthume, historique, pour dire que le syndicat perdait de plus en plus d'influence au gré des élections.
Je ne reviendrai pas sur la question des groupes de parole non mixte. C'est une affaire complexe. La non mixité est une donnée fondamentale de la société antique grecque, mais perçue comme négative: les femmes restaient entre elles, au gynécée, et n'intervenaient pas dans la sphère publique. Dans la société bourgeoise, il était de bon ton que les femmes, après le dîner en commun, se retirent entre elles, pour parler entre elles, de leur problèmes, tandis que les hommes allaient discourir sur les affairessérieusesdu monde au fumoir - un barreau de chaise dans la bouche, déjà tout un symbole et un fantasme. La non-mixité n'était pas là encore un indice de libération ni sexuelle ni sociale. La non-mixité entre filles et garçons à l'école a également été considérée comme archaïque. La non-mixité dans les tâches ménagères, dans les emplois au prétexte qu'une femme ne "pouvait être ceci ou cela" par convenance et par principe a été condamnée par les féministes. La non-mixité était d'une certaine manière un symbole et un instrument de la dictature du patriarcat.
La problématique change au début de la révolution sexuelle des années 1970. Comme souvent, faire la révolution consiste à inverser les paradigmes de stigmatisation. En transformant par exemple l'insulte pour en faire un emblème de fierté. Ainsi, de même que les groupes de paroles féministes se sont développés, il a existé des groupes de parole entre gays - du FHAR - et lesbiennes - les Gouines rouges, qui oeuvraient aussi dans les mouvements féministes. Ces groupes n'étaient pas réservés qu'aux homosexuels mais comme les hétéros les méprisaient au mieux, les gays se retrouvaient entre eux de facto - et pas forcément dans l'entre soi. En fait, ces groupes de paroles témoignaient de l'homophobie ambiante, du rejet de l'autre par les autres. Il a fallu attendre les années 1990 pour que des interractions se manifestent, comme lors des gay pride. Cela aurait été sans doute plus rapide si les hétéros et les gays avaient dialogué avant. Cette non-mixité est aussi à l'origine des ghettos homos, considérés comme des espaces de liberté, c'est-à-dire où il était possible de ne pas subir l'homophobie ordinaire à l'extérieur. Il s'agissait de quartiers préservés certes mais à la manière des réserves indiennes. D'un entre-soi joyeux mais aussi un peu par certains côtés victimaires. Le but était à terme de faire en sorte que ces espaces non-mixtes (qui ont chassé aussi tous ceux qui n'étaient pas gays" s'intègrent et qu'on ne ne cesse plus de différences. Ce qui est advenu à New York, San Francisco et Los Angeles et d'une certaine manière à Paris aussi.
En fait, les groupes de parole non mixtes s'inscrivent dans un processus de crise. Ils regroupent des victimes. A cet égard, les groupes de victimes des attentats permettent de partager des expériences uniques, compréhensibles seulement de ceux et celles qui les ont subies. Il importe que ces groupes restent transitoires, c'est-à-dire qu'à terme ils permettent à chacun de réintégrer le groupe des tous, qu'ils développent un processus de libération et non d'enfermement. De résilience et non de complaisance. Ils ne doivent pas avoir pour but de créer des victimes ni de la victimisation, mais de les en libérer. Les groupes de parole non mixte des alcooliques anonymes ont pour vocation de libérer leurs membres de ce qu'ils considèrent eux-même comme une dépendance. Le but d'un groupe de parole est de rendre indépendant à terme chaque membre jusqu'à ce que le groupe n'ait plus la nécessité d'exister.
Instrumentaliser les groupes de paroles au nom de telle ou telle idéologie voire pour justifier telle ou telle idéologie, créer des problèmes au lieu de les résoudre, dénoncer une réalité qui n'existe pas pour qu'elle advienne est une autre affaire. Les groupes non-mixtes doivent-ils être un moyen pour permettre à l'universalisme de se réaliser, ou une manière d'imposer les communautarismes comme une fin en soi est un autre débat.
Les groupes de parole entre gay et lesbiennes ont vite tourné court: les préoccupations des femmes qui aimaient les femmes et surtout pas les hommes n'avaient que peu à voir avec celles des hommes qui n'aimaient que les hommes et qui n'avaient trop rien à faire des femmes parce qu'elles ne les intéressaient sexuellement pas. Peut être que s'il y avait eu des "bi" de part et d'autre cela eût pu être un peu différent, mais non. Quoi qu'il en soit, si le dialogue a tourné court, il a permis de créer un lien. Ce qui n'est déjà pas mal. En revanche, quand les groupes de parole restent dans l'entre-soi, ils conduisent soit à des guerres intestines liées souvent à des questions de pouvoir, soit à des radicalités qui visent à nier l'autre, c'est-à-dire à faire des victimes des bourreaux. La haine des hommes aux relents gendrocidaires de la part de certaines féministes s'inscrit dans ce processus. Personnellement, je préfère tout ce qui réunit et unit, tout ce qui engendre un dialogue, un questionnement, un raisonnement, un éclairage, une compréhension, même et surtout avec contradiction. Tel est d'ailleurs le fondement de notre démocratie: instaurer un débat et fondé sur la réalité de la majorité ou non.
En fait, ce qui m'a profondément gêné dans cette polémique autour de l'UNEF n'est pas tant le sujet de la question que les réponses données pour l'objectiver. D'un côté Pulvau demande aux Blanc en l'occurence de se taire, mais il pourrait en aller ainsi des gays dans une réunion d'hétéros et inversement, des jeunes dans un groupe de vieux (et inversement), des patrons das un syndicat d'ouvrier (mais les acquis sociaux auraient-ils été possible ?). Ce type d'interdiction est une atteinte à la liberté de parole, assez problématique lorsqu'on prétend à se faire élire et qu'on a été une "journaliste". Elle est symptomatique d'une époque où chacun veut donner son avis et est persuadé que tous les avis se valent ( Trump Trump Trump). Le problème c'est que dans ces conditions chaque avis est totalitaire puisque perçu comme sa propre totalité/unicité - est un discours totalitaire - et que le débat, la contradiction, le dialogue n'est plus possible puisque chacun estime qu'il a a priori raison. Donc, il ne peut plus avoir tort. On ne se réunit plus qu'entre personnes ayant le même avis. Il n'y a plus de dialogue mais une suite de monologues qui font sens car il font nombre et qui exclut tous ceux qui pourraient le(s) contredire. Et tel est bien l'argument avancé par Adrien Liénard dans sa réponse au Huffington post: "Pour les femmes, dit-il, par exemple, elles ne veulent pas que des hommes viennent relativiser ce qu’elles vivent et souhaitent éviter que leur parole soit remise en question." En réalité, le but est de rester dans l'entre-soi, de refuser tout espèce de contradiction, tout dialogue, tout ce qui pourrait "remettre en question" les affirmations... Autrement dit: "si tu n'es pas d'accord avec moi, tu n'as qu'à te taire ou je te ferai taire rassure toi". Cela me rappelle la Chine qui a décidé de manière unilatérale de supprimer la démocratie à Hong Kong.
Cela me rappelle aussi la définition du complexe de Dieu, "cette une croyance inébranlable caractérisée par des sentiments de capacités personnelles exceptionnelles, de privilèges ou d'infaillibilité. Une personne avec un complexe de Dieu peut refuser d'admettre la possibilité d'erreur ou d'échec, même face à des preuves irréfutables, des problèmes insolubles ou des tâches difficiles ou impossibles. Une personne avec un complexe de Dieu est aussi très dogmatique dans son point de vue, ce qui signifie que la personne parle de ses opinions personnelles comme si elles étaient incontestables.Quelqu'un avec un complexe de Dieu peut n'avoir aucun respect pour les conventions et les exigences sociales, et peut réclamer des privilèges spéciaux".
Et forcément qui dit comple de Dieu dit l'Hubris, ce sentiment de démesure qui conduit à l'aveuglement et à la malédiction des dieux. Mais peut-on encore utiliser des références tirées de l'antiquité grecque ? Un groupe de "chercheurs" américains affirme que tous nos problèmes de racisme viendraient de l'antiquité... parce que les statues sont blanches... (même si,en fait, elles étaient peintes). Et tous ceux qui ne sont pas de leur avis doivent se taire !
26 051 morts en France (entre le 14/01 et le 30/03/2021) depuis le choix de Macron pris au mois de janvier, ou comment "la Voix de Blaquer" est passée du "quoi qu'il en coûte" pour sauver des vies, au "quoi qu'il en coûte" c'est-à-dire "peu importe le nombre de morts", quitte à ce que les conséquences décisions prises tuent ( "Il faut savoir prendre des risques.... On est trop rationnel", autrement dit, et s'il y des connards qui crèvent, même si c'est à cause des décisions que j'ai prises, c'est donc de leur faute, car ils n'avaient pas qu'à crever.)
Les taux d'incidences ne cessent d'augmenter. On observe une hausse d'environ 30% en une semaine chez les 0-9ans en moyenne en Ile de France. Les classes d'âges les plus contagiuses sont les 10-29 ans et sans doute à l'origine des contaminations des 30-49 ans. A noter les disparités entre Paris et le reste de la banlieue, qui pourrait s'expliquer par la part beaucoup plus importante à Paris des variants dits indéterminés (30% plus importante qu'en banlieue) comme s'i existait une disparité voire une discrimination sociale y compris chez les variants, avec d'un côté un variant anglais pour les pauvres et de l'autre des "variants indéterminés" pour les riches. Toutefois, si ces derniers semblent être moins contagieux ils risquent de s'avérer plus infectieux. Et si parmi ces "variants indéterminés" se développent le variant "français" dit "Henri Mondor", ce dernier constitue une menace car il rend les vaccins inefficaces. Quoi qu'il en soit, la circulation intense du virus donc la croissance épidémique est un facteur à l'apparition de nouveaux variants comme on le voit en ce moment en France.
Le complexe de Dieuest une croyance inébranlable caractérisée par des sentiments de capacités personnelles exceptionnelles, de privilèges ou d'infaillibilité. Une personne avec un complexe de Dieu peut refuser d'admettre la possibilité d'erreur ou d'échec, même face à des preuves irréfutables, des problèmes insolubles ou des tâches difficiles ou impossibles. Une personne avec un complexe de Dieu est aussi très dogmatique dans son point de vue, ce qui signifie que la personne parle de ses opinions personnelles comme si elles étaient incontestables.Quelqu'un avec un complexe de Dieu peut n'avoir aucun respect pour les conventions et les exigences sociales, et peut réclamer des privilèges spéciaux.
L'évolution des taux d'incidences régionaux sur les quatre derniers jours et celle en fonction des classes d'âge montrent l'échec "du confinement dehors" ou du "confinement qui n'est pas un confinement" et de toutes les dernières "mesures de freinage"prises par la Voix de Blanquer, alias Macron. Cet échec a été amplifié par toux ceux qui ne respectent pas systématiquement les gestes barrières, port du masque et protocoles sanitaires. Ils sont les vrais responsables de la diffusion du virus, de la propagation et du prolongement de l'épidémie, du nombre croissant de cas graves et de plus en plus jeunes, du nombre croissant de morts. Fermer les collèges et lycées ok, mais si c'est pour que les parents laissent les "jeunes" dehors et que ceux-là ne prennent pas toutes les mesures pour veiller à ce que ceux-ci respectent les gestes barrière ne permettra pas de réduire les conséquences de l'épidémie. Leur irresponsabilité les rendra responsables du nouveau nombre de malades et de morts. Voir à ce propos l'intervention dans Quotidien de Jean-François Timsit, chef du service de réanimation de l'hôpital Bichat (Replay TF1)
Même tendance que les jours précédents sinon que l'on observe une petite différence dans le niveau de progression entre Paris et la banlieue. S'expliquerait-elle par la différence de % entre la part du variant anglais et celle dite des variants indéterminés ?
La carte indique le nombre de classes fermées avant la mesure du "on ferme la classe dès le premier cas". Il fallait encore au moins trois cas pour fermer une classe. Ni Macron, le larbin de Blanquer, Ni Pécresse, la voix de la raison de Blanquer, ni Hidalgo surtout, la très grande voix des émotions de Blanquer, ni Blanquer, l'auto-voix de Blanquer qui prouve que Blanquer a toujours raison ne voulaient reconnaître qu'il existait bien un problème en Ile de France.
Evolution des taux d'incidences régionaux sur les trois derniers jours.
Les taux d'incidence continent leurs progressions exponentielles et semblent totalement hors de contrôle. En tous cas les "mesures" prises sont sans effet en Ile de France. C'est un échec. Le taux d'incidence s'envolent chez les 10-19 ans à 822 en moyenne en Ile de de France, 842 à Paris !! 930 en Seine Saint Denis !!!! A noter le record absolu des taux d'incidences pour la classe d'âge des 40_49 ans en Seine Saint Denis: 1010 !!!!! C'est dans cette classe d'âge que se trouvaient les 20 parents morts des élèves du Lycée Eugène Delacroix de Drancy. La hausse du taux d'incidence des 10-19 ans expliquerait-elle celle des classes d'âges de leur parents, contaminations oblige ?
Le variant anglais reste largement majoritaire. A noter toujours cette spécificité parisienne: pourquoi la part des variants dits indéterminés progresse-t-elle encore ?
Je me souviens, lorsque nous étions confrontés à un début d'épidémie dans un camp de réfugiés aux abords des frontières laotiennes et cambodgiennes des dispositifs que l'on mettait en place, un peu comme s'il s'agissait de réflexes automatiques, pour circonscrire la maladie - parfois avant même de l'avoir spécifiquement identifié - et surtout empêcher sa diffusion et sa propagation. La question du bien commun l'exigeait d'autant plus que nos ressources médicales étaient réduites. il était crucial de ne jamais franchir un seuil, qui correspondait en fait à un point de non retour. Et c'est au nom de ce même bien commun que les réfugiés appliquaient scrupuleusement les consignes et directives. Jamais ils ne nous seraient venus à l'esprit de les qualifier de "restrictions". Restreint-on ce qui assure votre survie ? Non Car de même qu'il est indispensable de respecter la posologie d'un médicament et de suivre scrupuleusement un traitement pour guérir d'une maladie, de même il importe d'appliquer les mesures et gestes prophylactiques qui mettront fin à une épidémie. Ce ne dure après tout qu'un temps. A moins de vouloir la faire perdurer de rechute en rechute.
J'ai toujours gardé à l'esprit cette expérience depuis le début de l'épidémie de la Covid-19. Et j'avoue avoir été plusieurs fois tétanisé par la colère à voir comment les Français se comportaient, le plus souvent en enfants gâtés, égoïstes, narcissiques, uniquement inquiets de leurs intérêts individuels et personnels (il faudrait dire "personnalisés", réseaux sociaux et GAFA oblige). Les choix, décisions, paris des politiques, de tout bord, au pouvoir ou non, étaient encore plus incompréhensibles. Car si lorsqu'il apparaît un virus est effectivement un tueur, il devient très vite une arme à partir du moment où les décisions prises se révèlent incapable de juguler sa diffusion et le nombre de contamination - un peu comme s'il s'agissait d'une réaction en chaîne atomique. Si au début on peut admettre qu'il est difficile de sauver des vies, en revanche, à partir du moment où des personnes meurent alors qu'on aurait pu éviter leur contamination, c'est qu'on les tue. Volontairement et délibérément. Car ce n'est plus la simple "faute à pas de chance". C'est parce que certains n'ont pas appliqué les gestes barrières et les protocoles sanitaires que des personnes sont mortes, directement ou indirectement - en bout de course de l'effet papillon.
Plus de 93 000 personnes seront mortes ce soir, ce 24 avril 2021, en France. Et ce qui est inquiétant, c'est qu'on a mis des traitements bien plus performants et efficaces qu'au début de la pandémie....
Les chiffres s'affolent complètement.Les taux d'incidence en révèlent l'amplitude et les responsables. Les disparités dont ils témoignent apparaissent de plus en plus comme des discriminations sociales.
Les Britanniques, les Américains ont fait des cérémonies d'hommage aux victimes de la covid-19. Une manière de ne pas les représenter comme des abstractions.
Pas les Français.
93 000 morts et comme si ceux qui sont décédés n'avaient jamais existé. Comme si on refusait de les voir, de les entendre.
93 000 morts abstraits.
Cela rappelle les victimes des génocides. Celui perpétrés par les Nazis, celui perpétré par les Khmers rouges, celui perpétré par les Hutus. Il ne s'agit pas de faire une comparaison, malvenue. Mais il existe en revanche une similitude dans l'oubli des victimes des génocides, en tant que corps, en tant que personnes. Les victimes des génocides sont appréhendées souvent en tant que nombre, en valeur absolue. Parfois, au mieux, elles intègrent une liste de noms, qui fait sens parce qu'elle fait nombre. Parfois, les victimes existent à travers les traces - les fiches - établies par leurs bourreaux, à l'instar des Khmers rouges au Cambodge. Parfois, il ne reste que le souvenir qu'en ont les survivants, comme au Rwanda.
Je ne sais pas si c'est le fait du hasard, mais les pays qui ont eu plus à coeur de tout mettre en oeuvre pour contenir et réduire l'épidémie sont aussi ceux qui ont connu des génocides. Peut être parce qu'ils ne considéraient pas les morts comme des chiffres, des données, des abstractions - un mal nécessaire (rappelons nous tous ces propos sur "les vieux ont fait leur temps", "laissons vivre les jeunes... et donc, sous-entendu, mourir les vieux"...), pour mieux les oublier ? et ainsi ne pas avoir trop de compte à rendre, au prétexte de ne pas "culpabiliser" les populations, quitte à les rendre complices? Israël, le Cambodge, le Rwanda ont tout mis en oeuvre pour réduire les pertes humaines. Car pour eux, les morts ne sont pas des abstractions.
Au Cambodge, pays parmi les plus petits et les plus pauvres, on ne déplore en un an qu'une seule victime de la covid-19. Les Cambodgiens respectent les consignes et les protocoles sanitaires. Ils portent le masque.
Au Rwanda, l'épidémie est circonscrite. Le nombre de cas par jour est de 67. Les Rwandais respectent les consignes et les protocoles sanitaires. Portent leur masque.
On n'arrête pas de vouloir tout juger, estimer avec le prisme de l'émotion, le diktat des sentiments opposés à l'analyse rationnelle, un peu comme on oppose nature et culture, (alors que le sentiment, le sensitif, la sensation et les émotions sont des composantes et des variables de la raison, et que le terme même de culture s'inscrit dans la prise en compte des processus naturels), mais on est incapable de la moindre compassion (qui impose, il est vrai, la présence et la reconnaissance de l'autre, le lien à l'autre, le souci des autres).
C'est aussi la raison pour laquelle je ponctue ces mails avec le nombre de morts. Pour ne pas les oublier tout à fait. Pour rappeler que même dans les souvenirs désormais ils furent des corps. Ils furent des vies. Tout autant que celles de ceux qui sont responsables de leur mort.
93 000 morts non abstrait(e)s.
J'avoue que parfois la colère et même plus, le dégoût que j'éprouve en analysant tous ces chiffres pèsent sur ma poitrine, m'empêchent de respirer. C'est ce qui arrive aux malades de la covid. Ce n'est pas une belle mort.
Peut-être que les gouvernements occidentaux auraient dû faire appel au HCR qui a toujours très bien su gérer ce genre de crise(s) sanitaire(s).
***
Plus de 94 000 victimes de la Covid 19 en France.
Près de 900 morts en une journée.
4766 patients en réanimation en France, et ce malgré tous les traitements mis au point depuis un an, toutes les avancées réalisées (on imagine le chiffre de malades hospitalisés, de morts si on était toujours au même point de départ de l'épidémie...).
Près de 42 000 contaminations hier.
Des taux d'incidences qui s'affolent chez les plus jeunes, avec des niveaux jamais atteints, 800 pour les 10-19 ans à Paris (soit le taux le plus élevé par rapport aux autres classes d'âges).
Les estimations, modèles et projections établis par les scientifiques en janvier avaient prévu et prévenu cette nouvelle crise épidémique, hors de contrôle.
Entre le moment où Macron a pris la décision ferme, volontaire, délibérée de ne pas confiner et aujourd'hui on dénombre 24 353 morts de la covid-19 en France. Son choix a été validé encore dernièrement par Hidalgo (qui voulait en plus ouvrir au plus tôt les bars et les restaurants alors qu'ils ont été depuis le début l'un des principaux lieux de contamination) et Pécresse (qui n'a rien fait pour réduire la densité des voyageurs par rame, contribuant à faire des métros et rer des vecteurs de diffusion du virus, en plus d'accroître le caractère anxiogène et le sentiment d'insécurité).
Combien parmi ces 24 353 morts auraient pu être évités si toutes les mesures avaient été prises, de confinement ou pas, en tout cas si on avait veillé à faire respecter efficacement tous les gestes barrières, les distanciations physiques, le port du masque, les protocoles sanitaires (dans les écoles, et surtout dans les écoles privées...) ? Le pédagogisme n'était qu'une forme de laxisme, une prime accordée à la complaisance et à l'arrogance. Certes Macron et les chiens de la voix de son maître, certes Hidalgo-Pécresse sont responsables de cette situation, mais aussi tous ceux qui n'ont pas voulu respecter les mesures sanitaires les plus élémentaires, c'est-à-dire les plus vitales.
Voilà un an, le "quoi qu'il en coûte" présudentiel avait pour ambition de réduire au maximum le nombre de morts. Aujourd'hui, le "quoi qu'il en coûte" signifie "peu importe le nombre de morts".
Mais peut-être que le temps des hypocrisies est terminé ?
Dans ces films, Bertrand Tavernier dénonçait les hypocrisies:pendant la Régence dans Que la fête commence, dans l'Afrique colonisée dans Coup de Torchon.
Un rapport de chercheurs français met en évidence les responsabilités accablantes de la France dans le génocide rwandais. Responsabilité de Mitterrand (des Mitterrand). Responsabilité du gouvernement Balladur. Responsabilité de tous les Français qui ont élu et Mitterrand et donné la majorité à la Droite au Parlement. La démocratie consiste à ne pas rejeter la faute sur les dirigeants du moment mais à reconnaître les erreurs. Alors certes, les Français n'ont pas tué directement les Tutsis, mais ils ont une part de responsabilité réelle dans leur génocide. Et même si tous vont dire qu'ils n'y sont pour rien, ils ont bel et bien le sang d'un million de personnes, de femmes et d'enfants sur les mains.
Le péril démocratique, c'est l'hypocrisie. Et pourtant, notre époque semble par certains côté bien hypocrite.
Mais peut-être, le temps des hypocrisies est-il terminé ?
La dessine Coco sort un livre magique Dessiner encore.
En Italie, les commémorations de la mort de Dante, voilà 700 ans (il me semble que c'était hier) mettent sur le devant de la scène sa Divine comédie, poème qui sonne comme un renoncement à toutes les hypocrisies - et qui résonne encore aujourd'hui: pour preuve, les super paquebots de croisières sont désormais interdit d'entrer à Venise...
Les taux d'incidence continuent leur hausse exponentielle en Ile de France. Elle concerne en particulier les jeunes. Avec un taux de 835 !!!, les 10-19 ans enregistrent des niveaux records à Paris, il grimpe à 901 en Seine Saint Denis (les pauvres...) On dit merci qui ? On dit Merci à Macron-Blanquer (en réalité, Macron n'est que la voix de son maître Blanquer) et à Hidalgo-Pécresse. On dit merci à toutes les associations de parents d'élèves qui défenfdent plus le confort et les intérêts des parents que ceux des élèves, et ce de manière assez hypocrite, au nom des élèves, un grand merci aussi à tous les directeurs des établissements scolaires qui n'ont ni respecté ni fait appliquer les protocoles sanitaires ou qui contournent les principes du ministère (avec l'approbation de celui-ci) pour garder les classes en groupe entier et donc qui vont à très court terme devoir les fermer au premier cas déclaré.... , et merci à à toutes les Pastorales qui ont tenu à ne rien changer depuis janvier et qui ne veulent rien changer au nom de pâques pour bien contaminer tous les élèves...
Cartes montrant la progression de l'épidémie en France en confrontant les niveaux d'incidences entre le 26 mars et le 27 mars 2021, entre avant-hier et hier. Mais bon, pour Macron "tout va bien je vais bien". Près de 24 500 morts depuis son "pari", mais il a déclaré ce jour dans le JDD, qu'il avait eu raison de ne pas suivre les projections des scientifiques ni l'avis des médecins. Non, mais, hein, euhhh, quoi, non mais ! Carabistoulle ! C'est qui l'patron ?
Le complexe de Dieuest une croyance inébranlable caractérisée par des sentiments de capacités personnelles exceptionnelles, de privilèges ou d'infaillibilité. Une personne avec un complexe de Dieu peut refuser d'admettre la
possibilité d'erreur ou d'échec, même face à des preuves irréfutables,
des problèmes insolubles ou des tâches difficiles ou impossibles. Une
personne avec un complexe de Dieu est aussi très dogmatique dans son
point de vue, ce qui signifie que la personne parle de ses opinions
personnelles comme si elles étaient incontestables.Quelqu'un avec un complexe de Dieu peut n'avoir aucun respect
pour les conventions et les exigences sociales, et peut réclamer des
privilèges spéciaux.
Le complexe de Dieuest une croyance inébranlable caractérisée par des sentiments de capacités personnelles exceptionnelles, de privilèges ou d'infaillibilité. Une personne avec un complexe de Dieu peut refuser d'admettre la possibilité d'erreur ou d'échec, même face à des preuves irréfutables, des problèmes insolubles ou des tâches difficiles ou impossibles. Une personne avec un complexe de Dieu est aussi très dogmatique dans son point de vue, ce qui signifie que la personne parle de ses opinions personnelles comme si elles étaient incontestables.Quelqu'un avec un complexe de Dieu peut n'avoir aucun respect pour les conventions et les exigences sociales, et peut réclamer des privilèges spéciaux.
Le complexe de Dieuest une croyance inébranlable caractérisée par des sentiments de capacités personnelles exceptionnelles, de privilèges ou d'infaillibilité. Une personne avec un complexe de Dieu peut refuser d'admettre la possibilité d'erreur ou d'échec, même face à des preuves irréfutables, des problèmes insolubles ou des tâches difficiles ou impossibles. Une personne avec un complexe de Dieu est aussi très dogmatique dans son point de vue, ce qui signifie que la personne parle de ses opinions personnelles comme si elles étaient incontestables.Quelqu'un avec un complexe de Dieu peut n'avoir aucun respect pour les conventions et les exigences sociales, et peut réclamer des privilèges spéciaux.
Le taux d'incidence témoigne une fois de plus que l'épidémie en Ile de France est devenue complètement incontrôlable car incontrôlée, en particuliers chez les jeunes. Les 10-19 ans ont ce jour le taux d'incidence par classe d'âges le plus élevé à 770 en Ile de France. Il bat même un record à 808 à Paris, niveau jamais atteint par les autres classes d'âges - preuve d'une catastrophe sanitaire totale, mais bon, Hidalgo comme Blanquer tenaient à laisser coûte que coûte et quoi qu'il en coûte les écoles ouvertes (surtout pour des raisons de "confort", pour que les enfants ne gênent pas les parents qui télétravaillent ou qui prennent un "apérofestif" avec des potes vers 15 heures, au parc situé juste à côté de l'établissement scolaire, comme cela, ça laisse plus de temps pour profiter de se retrouver à l'air, conformément aux ordres de Macron, avant d'aller chercher les enfants à l'école, les uns en se plaignant d'un télé-travail qui leur permet de faire tout de même des apéros en pleine journée et les autres en argumentant sur les vertus de "la pédagogie en présentiel" (parce qu'en fait ils n'assument pas trop, au fond, d'avoir à s'occuper des gosses en permanence, pour le ludique, jouer à la dînette, ok, pour faire la maîtresse d'école, non ! - le petit "personnel" pédagogique et autres Deliveroo de l'Education nationale sont là pour ça, non ?, en tout cas c'est ainsi qu'Ils les considèrent, il n'y a qu'à entendre comment Ils leur parlent), allez, cool, tchin-tchin ! Telle fut cette scène de la vie parisienne à laquelle j'ai assisté avant-hier, qui pourrait être drôle car représentative, mais pas quand l'hypocrisie absolue ne prend même plus la peine de relativiser la posture de se prendre au sérieux - ça rappelle Hidalgo, future canditate des Bobos parisiens, et rien que des Bobos parisiens ? - telle sera sa question - à la présidentielle française ? ). Par voie de conséquences, les scolaires déclarés positifs obligent tous les membres de la familles à se déclarer cas-contacts. Nombreux déclenchent des symptômes graves pouvant nécessiter un séjour à l'hôpital. Dans le 93, les taux d'incidences sont devenus irréels: 884 pour les 20-29ans, 925 pour les 30-39 ans (ceux qui ont des enfants qui les contaminent), 948 pour les 40-49 ans ( ceux qui se retrouvent à l'hôpital parce qu'ils ont été contaminés par les jeunes comme en témoignent le taux de pression hospitalière de 153% en Seine Saint Denis). On est en présence d'un processus de réaction en chaîne, de type atomique - dans lequel chaque élément, chaque personne, percute et est percuté par un autre élément.
La souche dite classique, correspondant à la" Première vague" ne représente plus que 6% des cas de contaminations. Elle disparaît au profit des variants qui sont apparus préciséent parce que la diffusion et la propagation du virus n'avaient pas été circonscrites, comme c'est le cas aujourd'hui en France (le même processus est en train de se produire en Inde, sur la base d'une nouvelle mutation non de la souche classique mais des variants entre eux, les rendant encore plus dangereux). A noter sur Paris la part beaucoup plus importante des variants dits indéterminés, + 10% part rapport aux autres départements environnants. Cette spécificité mériterait d'être analysée.
Concernant les taux d'incidence en Ile de France tout va de pire en pire, signe que l'épidémie est devenue hors de contrôle, comme les projections établies par les scientifiques au mois de janvier l'avaient annoncé. Comme Macron a choisi de ne pas confiner, tous les scénarii les plus pessimistes sont en train d'être confirmés. A noter la hausse exponentielle et fulgurante chez les plus jeunes. Le taux d'incidence des 0-9 ans à triplé en l'espace de moins d'un mois (voir plus bas dans ce blog). Il était de 109 à Paris et est passé aujourd'hui à 330. Pour les 10-19 ans, il était de 352 le 3 mars 2021 et atteint le chiffre record de 768 aujourd'hui à Paris soit nettement au dessus de la moyenne régionale (qui est de 738, soit +44% en une semaine). Et après, Blanquer va soutenir mordicus (forcément) que les établissements scolaires ne sont ni des lieux ni des facteurs de contamination... Les taux d'incidence pour le 0-9 ans sont un peu plus faibles en Seine Saint Denis, sans doute parce que les parents font plus attention à leurs enfants qu'à Paris, question d'éducation. En revanche, les taux d'incidences y battent tous les records avec des taux de 857 pour les 20-29 ans et de 901 pour les 30-39 ans !!!! Pour tous ces résultats en hausse, il convient de remercier Macron (Véran-Blanquer, les voix de leur maître), Hidalgo (dont toutes les prises de position ont conduit à cette situation) et Pécresse ( par omission autant que par action: comme les écoles, les transports en commun sont des facteurs de contaminations, si on en avait augmenté la fréquence des métros et rerpour réduire la densité de passagers par rame, ceux-ci auraient eu moins peur de prendre les transports en commun et la fréquentation n'aurait pas chuté, raison qui sert de prétexte à Pécresse pour réduire le trafic, donc augmenter la densité, donc accroître le sentiment anxiogène de vulnérabilité, cette sensation d'être pris en otage, d'autant que trop nombreux sont les usagers à ne pas porter de masque... d'où une fréquentation moindre...)
Partout en Ile de France, la souche classique ne représente plus que 6% des virus de la Covid-19 qui y circulent. A noter la part de plus en plus importante des variants dit indéterminés (soit brésilien soit sud-africain) sur Paris, encore plus infectieux que le variant anglais, qui est désormais partout le virus majoritaire.
La nouvelle carte des taux d'incidence par départements montre la propagation de l'épidémie de la Covid-19 en France, avec des taux records. On notera les hausses très rapides dans les départements où les "Parisiens" sont allés se "réfugier" pour éviter "le confinement-qui-n'en-est-pas-un" A titre de comparaison, puisque les Français aiment bien comparer (enfin, uniquement quand cela les arrange, soit pour se vanter soit pour mépriser soit pour trouver une excuse comme un gamin à l'école qui justifie sa mauvaise note en se comparant à ses camarades qui ont eu la même ou une plus mauvaise, démarche assez symptomatique d'une immaturité psychologique signe d'une certaine carence ou déficit de mentale, non ?), le taux d'incidence en moyenne nationale en Allemagne est de 108 contre 313 en France... et c'est parce que le taux a dépassé le seuil de 100 que le gouvernement allemand a maintenu et renforcé les restrictions. Le confinement allemand que méprisent Macron et son gouvernement a permis de contenir l'épidémie avec un seuil d'incidence contenu dans une marge entre 50 et 100. Il a permis de réduire considérablement le nombre de morts. Lundi 23 avril 2021, l'Allemagne déplorait 75 255 décès (rapportés à une population globale de 83 millions d'habitants) contre 92 935 en France (mais rapportés à une population beaucoup plus réduite, de 67 millions d'habitants - c'est bizarre, mais le gouvernement français, et certains "journalistes" oublient toujours de relativiser les chiffres en rapportant le nombre de morts à la population globale, mais bon, c'est vrai que les Français aiment bien comparer les chiffres... quand ça les arrange, quitte aussi à les entendre à leur manière pour leur faire dire ce qu'ils veulent, par omission.
Les taux d'incidences dépassent les seuils critiques en Ile de France. Ils concernent désormais toutes les classes d'âges, même si les disparités de niveaux permettent également d'identifier les principaux responsables de la diffusion, de la transmission, de la propagation et du prolongement de l'épidémie, et par voie de conséquence de l'augmentation du nombre de personnes devant être hospitalisées malgré tous les progrès en matière de traitements réalisés depuis un an précisément pour éviter cette hospitalisation. Ils sont surtout responsables de l'augmentation du nombre de morts (rappelons nous cette enquête sanitaire américaine réalisée il y a un an qui démontrait qu'une réunion de 50 personnes qui ne respectaient pas les protocoles et restrictions sanitaires ni les gestes barrières entrainait de facto, directement et surtout indirectement, la morts de 7 à 8 personnes, et cela avec la souche classique du virus, pas avec celles des variants...). Les classes d'âges hors de contrôle sont celles des 10-19 ans, avec un taux d'incidence moyen en Ile de France de 685 !!!! (684 à Paris !!!! (hausse exponentielle) et 789 en Seine Saint Denis), preuves que les gestes barrières ne sont plus respectés et signe d'un gros problème dans les collèges et lycées.... Les classes d'âges les plus dangereuses, d'autant qu'elles sont dites "responsables" concernent les 20-29 ans (avec un taux d'incidence de 710 en moyenne en Ile de France, de 641 à Paris et de 827 en Seine Saint Denis) et dans une très légère moindre mesure les 30-39 ans avec un taux d'incidence moyen en Ile de France de 707 (618 à paris et 865 !!!! en Seine Saint Denis). Les taux ne baissent vraiment qu'après 60 ans mais en restant au dessus de 250 tout de même. Rappelons que pour revebir en situation "normale" il faudrait que les taux se situent ente 0 et 10/30 maxi et en tout cas toujours être en dessous de 50... Cette situation s'explique par les décisions de la triade politique Macron-Hidalgo-Pécresse (un peu moins Pécresse, il faut le reconnaître, mais depuis seulement depuis deux jours) qui entendent "responsabiliser les Français" autrement dit rejeter la faute sur eux si nécessaire mais aussi par des Français égoïstes et immatures par nature qui refusent de se montrer "responsables" mais dont le non respect du port du masques et le refus des gestes barrières et des protocoles sanitaires (qu'ils appellent à dessein et faussement "restrictions") sont bien responsable de la propagation, du prolongement de l'épidémie et du nombre de morts (je le rappelle sans cesse, parce qu'il faut le rappeler sans cesse, hélas, vu le manque d'honnêteté intellectuelle et la fuite en avant dans le déni - dont les chiffres actuels ne sont que le résultat). Le risque, c'est qu'au prétexte de trouver des voies médianes, des concensus à tout prix, c'est-à-dire à n'importe quel prix (comme Hollande), de vouloir contenter tout le monde, les décisions prises provoquent les résultats inverses, divisent et opposent les populations, les classes d'âges les unes aux autres. Les disparités territoriales dans la vaccination témoignent de discriminations sociales (qui rappellent les revendications des Gilets jaunes). Le fait de vouloir privilégier telle classe d'âge contre telle autres (les jeunes contre les vieux) est contraire aux principes républicains de fraternité, d'égalité et de liberté. Tous ces clivages motivés par des préoccupations égoïstes accroit le mécontentement général, encourage les séparatismes, les intérêts communautaristes, menacent l'esprit de concorde, l'idée de bien commun et la solidarité citoyenne. Ils rappellent aussi toute la politique de Trump fondé sur le principe de divisions. Ils nourissent les idéologies du"Rassemblement" national dont la stratégie n'est pas de rassembler mais d'opposer les uns aux autres et de jouer sur tous les fronts. A un an des élections présidentielles, toutes les décisions prises semblent l'avoir été pour renforcer l'extrême droite. Certes, quand la vaccination va se généraliser - à condition que la propagation actuelle ne crée pas un nouveau variant qui la menace - tout va s'apaiser, au point de réduire toutes les fissures ? de soigner les séquelles à plus ou moins long terme ? C'est un peu dangereux, non ?
L'Ile de France représente un tiers des contaminations journalières. Le choix de Macron-Hidalgo/Pécresse : ne pas confiner, ne pas faire respecter (sanctionner) les gestes barrières ni protocoles sanitaires
La courbe du nombre de personnes en réanimation montre une augmentation constante - absence de plateau. Elles dépassent très largement le pic du mois de janvier. Ce trend acutuel résulte de la volnté de Macron-Hidalgo-Pécressede ne pas confiner en janvier. Un tiers des patients covid en réanimation meurent en moyenne. Ces décès résultent autant du virus que de la volonté et des choix politiques qui ont permis vore favoriser la propagation de l'épidémie.
Il existe une corrélation entre la hausse des taux d'incidence et l'essor du variant anglais. A noter cependant la part très importante sur Paris des variants dits indéterminés, c'est-à-dire soit brésilien soit sud africain, moins contagieux mais plus infectieux.
Nota bene. C'est étrange, mais depuis que les chiffres s'emballent, de plus en plus de "problèmes techniques" empêchent le site gouvernemental "Santé publique France" de livrer les données journalières... Et quand il est en mesure de le faire, il ne prend même plus la peine d'actualiser la page de son site.... On se demande dès lors d'où sort le chiffre de + 14 000 publié hier par Le Figaro ? C'est une fake news. Le "journaliste" de Ouest France s'est contenté quant à lui de faire un copier-coller du chiffre publié la veille et concernant le nombre de contaminations du dimanche... sans même s'apercevoir... avant d'indiquer plusieurs heures plus tard que "le bilan de Santé publique France avait été pertubé ce mardi 23 mars 2021" sans même que le journal s'excuse de son erreur, de sa fake news. Pourtant les vrais chiffres, certes plus qu'alarmants, existent... Je les donne ci dessous.
Carte des taux d'incidences en France au 23/03/2021. Le seuil d'alerte critique absolue nécessitant "normalement" un confinement strict est fixé à 250 au niveau européen (l'Allemagne réagit elle dès qu'il dépasse 50). Cette carte ainsi que les tableaux d'incidence départementaux par classes d'âges démontrent aussi que le choix politique, volontaire, intentionnel, prémédité et délibéré de Macron, Pécresse et Hidalgo (pour le Grand Paris et l'Ile de France) de refuser tout confinement strict est la principale cause de cet emballement, de la propagation, de la diffusion et du prolongement de l'épidémie. Certes, à terme, la vaccination va sinon éradiquer du moins mettre en veille la Covid-19 (mais pour combien de temps), sauf si la multiplication exponentielle des contaminations entraine une nouvelle mutation du virus encore plus infectieux et résistant, voire réfractaire aux vaccins, comme ce fut le cas en Angleterre. S'agit-il d'un nouveau pari, encore ? Fait-on de la politique sur des coups de tête ou en se cabrant comme une tête de mule ? En tout cas, pour l'heure et jusqu'à parvenir l'immunité collective qui sera possible si on vaccine 80% de la population (et non plus 60% , variant anglais oblige), les choix politiques pris tuent. Directement et indirectement. Les victimes mortes après ces choix ont été tuées aussi à cause de ces choix. Les personnes qui ont développé des maladies graves et qui risquent d'en garder des séquelles à plus ou moins l'on terme sont aussi victimes de ces choix politiques. Le virus de la covid-19 a été à l'origine un tueur, il est devenu une arme : les choix politiques, ceux qui ne respectent pas les protocoles sanitaires (dans les écoles, magazin, entreprises), qui ne mettent pas ou mal le masque y compris en extérieur, qui ne respectent pas les distances de sécurité surtout en recevant chez eux des tiers sont désormais les tueurs. Tous sont les vrais responsables de l'épidémie, ils en sont les vecteurs et les causes de toutes les conséquences qu'elle provoque. Ce sont eux qui la prolongent et qui empêchent le retour à la vie normale.C'est à cause d'eux que la santé mentale des population est fragilisée.
Les taux d'incidence par classes d'âges montrent l'ampleur de la crise épidémique actuelle. Il est en croissance exponentielle en particulier chez les plus jeunes, jusqu'à présent assez épargnés (en fait, parce qu'ils étaient peu testé jusqu'à ce que les tests antigéniques réalisés dans les écoles prouvent que les enfants sont (étaient) bien des super-contaminateurs - le taux d'incidence se situe autour de 300 - 300 !!! - pour les 0-9 ans en moyenne en Ile de France soit près du double que les taux enregistrés la semaine dernière.... ). Elle est particulièrement dramatique (spectaculaire diront certains) chez les 10-19 ans ( 658 à Paris, 773 dans le Val de Marne, 776 en Seine Saint Denis !!!!). Les taux s'affollent complètement chez les 20-39 ans à plus de 600 sur Paris, plus de 700 dans le Val de Marne et plus de 800 en Seine Saint Denis !!!! Il y a une corréalation directe entre ces taux d'incidence et la pression hospitalière enregistrée (97% à Paris, 158% en Seine Saint Denis), preuve que ce sont bien ces classes d'âges qui diffusent le virus et contaminent les autres. Ces chiffres expliquent aussi le rajeunissement des malades de la Covid, hospitalisés ou non, developpant des symptômes graves pouvant entraîner des séquelles à long terme. A noter que plus le variant anglais est présent, plus les hausses sont exponentielles.
Je prends la peine de transmettre toutes ces chiffres afin de donner une vue d'ensemble rationnelle et complète de la situation, en confrontant tous les indices et non en en sélectionnant quelques uns pour leur faire dire ce que d'aucuns aimeraient qu'ils donnent à penser pour justifier telle ou telle politique, tel point de vue ou telle prise de décisions. La réalité est qu'il a fallu déterminer une nouvelle couleur tellement les taux d'incidence sont devenus élevés, preuve que la situation est hors de contrôle. Il s'agit des meilleurs indicateurs, les plus justes, pour se rendre compte de l'évolution de l'épidémie et de son processus, pour déterminer quelles sont les classes d'âges qui le transmettent le plus et sur lesquelles il fest vital d'agir pour réduire la diffusion du virus et ses risques de nouvelles mutations, au risque sinon de rendre vains tous les efforts et sacrifices accomplis, et de prolonger encore et encore la pandémie, avec à moyen terme des disparités entre pays "sains" et des pays qui restent des sources et des propagateurs de contaminations. Car ces chiffres sont aussi les conséquences - le résultat - de décisions politiques, de choix et de pari. En témoignent la différence de stratégies entre unTrump qui a contribué à accroitre l'épidémie de manière exponentielle aux Etats-Unis et le Président Biden qui la réduit tout aussi rapidement. En témoigne en France la différence entre le confinement de mars 2020, qui avait permis de juguler l'épidémie - et le confinement qui n'est pas un confinement de mars 2021.
Ces graphiques issus du site Covidtracker permettent de voir la corrélation qui existe entre les taux d'incidence et le nombre effectifs des contaminations. C'est d'autant plus important que, si la souche dite première ou "historique" du virus ne développait pas de symptômes ni de maladie grave, les variants se révèlent quant à eux beaucoup plus infectieux. Les personnes positives sont de plus en plus jeunes (17-35 ans) à être de plus en plus malades même si elles ne sont pas hospitalisées pour autant, les risques de séquelles(neurologiques) à plus ou moins long terme et/ou de symptomes récurrents s'accroissent quantitativement et qualitativement.
Ces graphiques et cartes montrent d'une part que les projections établies les mois précédents - dès janvier - étaient justes et qu'elles se réalisent actuellement. Il aurait été préférable de les faire mentir en mettant en oeuvre des stratégiies sanitaires de barrages. Or, le "président épidémiologiste" comme le surnomment ses coutisans a fait le choix volontaire et délibéré de ne pas en tenir compte. Sa décision, au lieu de réduire le nombre de morts, a tué. Car si le virus a été voilà un an un attaquant, il est désormais devenu une arme qui tue si un assassin décide d'en faire usage ou non. Au lieu de réduire la circulation du virus, la décision politique (applaudie par Ségolène Royal, Hidalgo (qui a fait pression pour) et Pécresse) l'a accélérée, faisant reculer de facto le retour à la "vie normale", à la réouverture de toutes les économies ( culurelles, de restaurations...) au risque aussi de produire de nouveaux variants et donc de rendre l'épidémie récurrente, preuve d'une absence de vision politique à long terme. Ces chiffres et cartes démontrent aussi des disparités sociales, surtout en matière de vaccination, et en particuliers en Ile de France, entre les départements riches (comme paris) qui semble jouir de certains privilèges et les départements pauvres (comme la Seine Saint Denis qui a l'un des taux de vaccination parmi les plus faibles de France alors qu'il a le taux d'incidence le plus élevé). Ces disparités seraient-elles le signe d'une discrimination ? assassine ? car avec un taux de pression hospitalière de 153%, le laisser-faire-laisser-aller conduit à laisser mourir, à faire tuer directement ou indirectement. Mais bon, rassurons nous, le gouvernement annonce le déploiement de 35 vaccinodromes par les pompiers et l'armée (Huffington post), prochainement...
Le taux d'incidence augmente globalement par classes d'âge jusqu'à 50 ans. Il s'élève de manière constante chez les 0-9 ans pour atteindre 194 en moyenne en Ile de France ( 173 à Paris, 213 en Seine Saint Denis). En revanche, on assiste à une croissance exponentielle en l'espace de deux jours chez mes 10-19 ans. Le taux est désormais de 501 en moyenne en Ile de France( soit 10 fois le seuil d'alerte qui est fixé à 50 et 2 fois le seuil critique absolu devant normalement déclenché un confinement strict qui est fixé à 250). Le taux des de 445 à paris et de 546 en Seine Saint Denis. Ces taux témoignent d'un net relâchement plutôt surprenant et donc très significatif d'une classe d'âge qui faisait pourtant partie des meilleurs élèves dans l'application des gestes barrières et le respect des protocoles sanitaires. Il s'explique en partie la cacophonie suite aux dérégulations gouvernementales sous prétexte de nouveau confinement, l'absence de contrôle et de sanctions. En revanche, pas de surprises concernant les 20-29 ans: leur taux d'incidence s'envole à 608 en moyenne pour l'Ile de France - 676 en Seine Saint Denis !!!! Il reste très supérieur à 500 pour les classes d'âges de 30 à 49 ans.
Après la Chute du Mur de Berlin, dans les années 1990, les idéologies ont cessé d'être des repères. Les communismes avaient montré leur échec (en témoignaient l'implosion de l'URSS et la conversion de la Chine à l'économie capitaliste la plus primitive et la plus sauvage - tout en massacrant les étudiants pro-démocratie) L'ultra-libéralisme s'était certes imposé de facto, mais par nécessité plus que par prosélytisme, sans convaincre tout à fait. C'est une époque où soit on préférait fuir le centre politique des villes pour investir les lieux désaffectés, désertés et battre la campagne de rêve en rave, sans point fixe ni attache sinon son clan et soi-même soit au contraire on se renfermait dans l'entre-soi, dans son identité, au risque de faire du principe d'identité (reconnaissance et adhésion à la ressemblance, combat et négation de tout ce qui paraît différent) une mise en abîme des égoïsmes. D'un côté, les technos (ceux des premières raves, rien à voir avec les teuffeurs actuels), inclusifs et joyeux, fuyaient littéralement la réalité (et peut-être auraient-ils pu changer le process s'ils ne s'étaient pas contenter de la fête pour la fête, mais non). Ils dénonçaient la dialectique du pour et du contre - plus qu'ils ne s'en libéraient ? - en tout cas s'en lavaient les mains. De l'autre les rappeurs ne se déterminaient qu'en fonction du pour et du contre, parfois, emportés par l'emphase, les rimes et l'hybris, en fantasmant leurs dénonciations. Mais il faut dire aussi que tous étaient revenus des belles Marches des beurs des années 1980, sans lendemain, des associations comme SOS racisme qui au lieu d'oeuvrer pour le bien commun étaient devenues des antichambres et marche pieds destinées à faciliter des carrières politiques personnelles et à manipuler la langue de bois. Les gouvernements et présidents de la République successifs, peu importe la tendance politique, géraient surtout avec pragmatisme la situation. Les lois se démultipliaient pour répondre aux crises en vertu des nécessité de communication ( mais dire est-ce agir ?) sans jamais être appliquées - et même promulguées - au risque de ne jamais traiter les problèmes de fond, dans le fond. La fin des idéologies avait imposé la RealPolitik comme modèle et système.
N'est-ce pas en train de changer ? L'idéologie est-elle en train de revenir en force ? En tout cas, il y a bien quelque chose dans l’air du temps présent. La manière dont on aborde l’Histoire est symptomatique. Les Anciens la concevaient comme cyclique. Les Modernes comme linéaire. Désormais, elle est rétroactive: on ne l’appréhende plus qu’au regard des considérations (moins morales que moralistes) imposées par la situation, au gré de l’actualité, au présent et à présent. Auparavant, on tirait des leçons de l’Histoire, désormais on fait la leçon à l’Histoire - en oubliant que l’Histoire s’est aussi et toujours l’histoire de l’Histoire. Parce qu’on la soupçonne de n’avoir pas dit toute la vérité, on l’accuse d’avoir menti. Toute omission est sa condamnation. Même si souvent c’est par inculture, paresse, parce qu’on n’a pas pris la peine de tout lire qu’on la condamne… On lui impose de se convertir aux considérations d’actualité, aux avis et aux opinions, au diktat du contexte ( mais sans jamais faire l'effort de la contextualisation). Au risque d’en remettre moins en question qu’aux oubliettes des pans entiers, décrétés non idéologiquement correct, comme le Christianisme l’avait fait avec les dieux anciens pour imposer son totalitarisme du dieu unique ? Comme La Warner l’a fait en supprimant de son catalogue Pépé le Putois.
La cancel-culture qui se déploie rappelle Savonarol. Elle est le fait aussi bien des moralistes que du pouvoir Chinois, de Poutine que de la junte en Birmanie. Ceux quiaccusent la crise sanitaire de limiter les libertés sont les mêmes qui veulent tout interdire, tout régenter. Les groupuscules néo-racistes et néo-nazis se déclarent défenseurs des libertés individuelles… Au prétexte du démocratisme ambiant, on empêche les élèves plus méritants de pouvoir progresser… car s’ils veulent quitter leur communauté, c’est donc qu’ils seraient des traîtres… Le XXIe siècle serait-elle en train de restaurer la société d’ordre de la royauté ? Mais de l’autre côté, les mêmes qui tiennent ce discours refusent qu’on leur applique une carte scolaire favorisant la mixité sociale…Défendre les pauvres, oui, mais à condition qu’ils restent entre eux. Le taux de vaccination à Paris - 7,95% - dépasse la moyenne nationale - 6,32% - mais en Seine Saint Denis il chute à 4,35%... alors que c'est le département qui a le taux d'incidence le plus élevé. Pour ne plus mettre en danger les populations, certes prolétariennes, il serait logique - Realpolitik oblige, ou juste souci des autres - de confiner au moins le week-end, sinon toute l'Ile de France en tout cas Paris où se rend une partie des populations de banlieue. Or Hidalgo, Pécresse et Macron s'y refusent, par pragmatisme ou par idéologie (il ne faut pas stigmatiser les populations du 93 ni remettre en cause le confort et la qualité de vie des Parisiens - surtout - qui, de toute façon, ont moins de chance de mourir que "le Grand Paris"). En fait, jusqu'à présent, la crise épidémique s'était focalisée sur les classes d'âges, parfois en les opposant les unes autres autres alors que les relations de causalités démontrent qu'elles sont solidaires. Il semblerait que depuis "le pari' de Macron elle met en évidence aussi des discriminations en fonction des classes sociales (métro bondés allant et revenant des lieux où le taux d'incidence est parmi le plus élevés de France - dix fois le seuil critique !!).
Déni de réalité, hasard signification ( lapsus) ou juste "la faute à pas de chance" (par incompétence): en raison d'un "problème technique" Santé publique France n'a pas publié les chiffres du 18/03/2021 (ont-ils donc si mauvais ? ) alors que c'est maintenant qu'il est scientifiquement important de les connaître pour établir des références et voir comment évolue l'épidémie avec le confinement light, ses effets ou non.
Les taux d'incidence sont en nette augmentation et concernent toutes les classes d'âges, en particuliers les plus jeunes. En une journée, le taux des 0-9 ans est passé de 179 à 194 en moyenne pour l'île de France (il est de 213 pour la Seine Saint Denis et de 223 le Val de Marne) - preuve que les enfants se font autant contaminés qu'ils sont eux-mêmes des contaminateurs... Les chiffres s'envolent pour les classes des 10-19 ans (501 en moyenne en Ile de France, 546 pour la seine saint Denis, 554 dans le Val de Marne !) et plus encore chez les 20-19 ans (608 en moyenne en Ile de France, 553 pour le Val de Marne, 676 pour la Seine Saint Denis). Ils sont ceux qui favorisent le plus la circulation du virus et donc ses risques de mutations. En fait on passe sous la barre des 500 (soit 10 fois le seuil critique) qu'à partir de la classe d'âge des 50-59 ans. Même s'ils restent très - trop élevés - les taux refluent à partir de 70 ans, preuve que la vaccination fonctionne (pour les plus âgés) et que les personnes s'aut-confinent et réduisent au maximum leurs déplacements pour éviter de se faire contaminer. C'est pourquoi, s'il fallait établir des confinements en fonction des classes d'âges, ces tableaux démontrent qu'il faudrait confiner en priorité les classes de 10 à 59 ans qui si elles développent moins des maladies graves - exigeant une hospitalisation - sont celles qui accélèrent la circulation, la diffusion et donc la propagation de l'épidémie, et qui retardent le retour "à la vie normale", d'autant plus que si elles ne sont pas hospitalisées, cela ne signifie pas que ces populations ne développent pas des pathologies handicapantes dont on ne sait pas - faute de recul - les conséquences à plus ou moins long terme ( sur le plan neurologique, notamment)
On mesure ici l'impact des variants, en particuliers anglais. Si les variants expliquent la "Troisième vague" actuelle, c'est parce que la circulation du virus était intense et non contrôlée que la souche première a pu muter. Il est d'ailleurs révélateur que le variant dit anglais (et suédois) ou brésilen sont apparus là où la circulation du virus était intense à cause de la non application délibérée et du non respect volontaire des protocoles sanitaires, de l'absence du port du masque, de l'ouvertures des bars et des restaurants... C'est ce qui explique aussi l'essor épidémique actuel dans les seize départements. La densité de population (facteur aggravant), les dispositions de concentration (réduction des transports en commun), le non respect des protocoles ( dans les établissements scolaires, les lieux de travails) , incivilités favorisé par leur non sanction et l'égoïsme sont les principaux facteurs qui ont permis au variants de se développer quantitativement et qualitativement ( le variant anglais est 64% plus infectieux que la sourche classique). A noter la part de plus en plus importante des variants dit indéterminés ( il s'agit souvent de variants soit brésiliens soit sud-africains dont on a pas fait un séquençage précis faute de moyens techniques et à cause des coûts).
Quand on analyse tous ces chiffres, on peut comprendre - on doit entendre - aussi le ras-le-bol, le désarroi, la lassitude, l'exaspération et la colère suscité par le sentiment (la sensation) de profonde injustice de tous ceux qui ont tout bien respecté, qui ont fait attention aux autres, qui se sont montrés bienveillants, et à qui on afflige un troisième confinement alors que ceux qui en sont responsables le critiquent et dénonce cette situation. Car le virus est moins responsable que ceux qui contribuent à l'entretenir, à le faire circuler. L'épidémie se serait effondrée sur elle-même si tout le monde, à égalité, et fraternellement, avaient respecté les consignes élémentaires et en aucun cas liberticides (comme c'est le cas dans un camp régi par l'ONU / HCR frappé par une épidémie). D'ailleurs, on est obligé d'utiliser plutôt le mot épidémie et non plus celui de pandémie, car de plus en plus de pays (en Afrique, en Asie) sont parvenus à contrôler le virus grâce à la responsabilisation et à la responsabilité des populations. Comme l'épidémie n'est plus générale on ne peut donc plus parler de pandémie. En France, les responsables sont ceux qui refusent toute responsabilisation et responsabilité. Les responsables sont ceux qui ne portent pas le masques (ou qui, hypocrites, utilisent tous les prétextes pour ne pas les porter comme boire, manger et fumer dans la rue ou le métro...), qui ne respectent pas les distances de sécurité, qui se moquent (au sens propre et figuré) des autres, prennent des faux airs de pétasse outragées (je ne mets pas le masque parce que Je le vaux bien - non mais hein, t'as vu mon maquillage - moi moi moi ? , plissent des yeux comme une caillera de banlieue qui cherche à marquer son petit territoire, son "espace vitale", genre battle de regard et touche-pipi de domination/soumission - le genre à racoler: "Non ,mais, hein, heuuu, le respect, quoi ! " à condition qu'il soit unilatéral car eux, ils ne respectent ni les autres, ni personne ni rien (qu'eux-mêmes) et qui se posent (posture) en donneur de leçon ! . C'est à cause de cet égoïsme, de ces égoïstes, que l'épidémie s'accroît et perdure, que le retour "à la vie normale" est repoussée ainsi que la réouvertures des lieux culturels. Et si tous ceux qu'on n'entend pas, toutes les personnes de bonnes volonté qu'on méprise même parce qu'elles pensent collectif, inclusif au nom du bien commun fondaient 150 ans plus tard une nouvelle Commune du Grand Paris ?
Les niveaux d'incidence augmentent encore, mais plus spécifiquement en fonction des classes d'âge en particulier chez les plus jeunes, les 0-9 ans (il grimpe à 202 en Seine Saint Denis et est de 179 en moyenne en Ile de France) Les plus hauts niveaux concernent toujours les 20-29 ans (qui ne respectent pas en permancence les gestes barrières ni le port du masque pour une grande partie d'entre euxvoire la majorité) ainsi que la classe d'âge des 30-39 ans les entreprises restent parmi les principaux lieux de contamination)? A noter que si d'une manière générale les taux d'incidence décroissent à partir de 40 ans, ils restent à un niveau très élevé voire croissent encore jusqu'à 70 ans en Seine Saint Denis.
Les taux d'incidence ne cessent d'augmenter à Paris et en Seine Saint Denis, en particulier chez les plus jeunes. Il grimpe désormais à 162 pour les 0-9 ans à Paris (le seuil critique s'établit à 50) et à 192 en Seine Saint Denis. Il est de 459 à Paris et de 529 en Seine Saint Denis pour les 10-19 ans. Mais c'est surtout la catégorie des 20-29 ans qui reste de loin la plus problématique. Leur taux d'incidence s'envole à 534 à Paris et à 650 en Seine Saint Denis. Même surenchère pour la classe d'âge des 30-39 ans, avec des taux en hausse, à 455 à Paris et 625 en Seine Seint Denis. Il est vrai aussi que ces classes-d'âge sont celles qui respectent le moins les protocoles sanitaires, les gestes barrières, le port du masque et qu'elles sont donc responsables de la propagation du virus, de l'augmentation des patints en réanimations, des morts de la Covid-19 mais aussi de toutes les fermetures économiques maintenues à cause de la virulence épidémique, à l'instar des pouvoirs publiques qui ne les sanctionnent pas et qui, donc, eux-aussi participe au maintien et au développement de l'épidémie (il faut voir ce qui se passe dans le XVe arrondissement de Paris...)
Les taux d'incidences par classe d'âge montrent bien la progression continue en Ile de France qu'on enregistre chez les plus jeunes (0-9 ans). Il est désormais de 140 (au lieu de 121 en début de semaine), le seuil critique étant toujours fixé à 50... Le taux grimpe à 161 en Seine Saint Denis !!! D'une manière générale, on observe de très grandes disparités en Ile de France entre la Seine Saint Denis (93) et les autres départements (en particuliers avec Paris). Si le taux d'incidence des 20-29 ans - classe d'âge qui contamine le plus - a encore grimpé à 504 en Ile de France (soit dix fois le niveau du seuil critique !!!!) il est de 609 dans le 93 ! Il est de 596 contre 457 pour les 30-39ans . Il augmente pour les 50-59 ans dans le 93 (à 535) alors qu'il diminue normalement dès qu'on dépasse 50 ans partout ailleurs. En conséquence, il ne faut pas s'étonner de voir le taux de tension hospitalière atteindre des sommets dignes des début de la pandémie, à 138% quand il est déjà au plus haut en Ile de France à 96% En revanche on devrait s'interroger de savoir pourquoi le taux de vaccination en Seine Saint Denis est si faible, et par rapport à Paris ( 4,35% contre 7,95%) et par rapport à la moyenne nationale (6,32%). Cette disparité est-elle une discrimination ? Au regard de ces chiffres, un confinement du 93 devient une question de sécurité et de santé publique, mais qui impliquerait aussi de confiner l'île de France ou tout du moins Paris, vue les relations économiques et des flux de circulations des populations via les transports en commun qui existent entre les deux départements. Il s'agirait pourtant d'une mesure de solidarité qui serait aussi un geste fort démontrant que les personnes des banlieues défavorisés ne sont pas des sous-citoyens, ni des laisser pour comptes. Ce serait l'occasion de restaurer le lien républicain. Mais cela, ni Hidalgo, ni Pécresse, ni Macron ne le veulent... (et on n'entend pas non plus Audrey Pulvar sur cette question...) Paris c'est Paris et la banlieue, franchement, en plus le 93... Cela signifierait-il que pour eux, les populations du 93 peuvent bien se contaminer, ils ne feront rien que de déplorer la situation, de s'en émouvoir,avec beaucoup de colère, de tristesse dans la voix, mais bon, l'Ile de France ne va tout de même pas se confiner, Pariris ne va pas devoir se confiner pour ces gens-là, solidaires ok, mais uniquement à vice et jamais à versa(après tout, ils ne respectent aucun des gestes barrières, ils refusent de porter le masque, les jeunes comme les vieux et plus ils considèrent, dit-on, que "c'est une maladie de Blancs qui ne tue que les viocs", alors rien à foutre") elles peuvent mourir, peuvent bien crever, après tout ce sont des pauvres et des remplaçables (en tout cas, tant qu'on peut les remplacer pour nettoyer les bureaux et les rues des Parisiens (les plus vaccinés, eux), tant) qu'il y aura des livreurs Deliveroo et Uner Eat, alors "tout va bien, je vais bien"). La question qui se pose cependant est de savoir dans quel mesure nous sommes en train d'assister à l'émergence traitement social de l'épidémie, c'est-à-dire non plus en fonction des classes d'âge mais en fonction des classes sociales (avec d'un côté les Parisiens, privilégiés, et de l'autre les pauvres, discriminés car appartenant au prolétariat). D'où aussi la volonté de Hidalgo et Pécresse de protéger - de privilégier - les dominants contre les dominés (les contaminateurs / contaminés). Et si l'épidémie de la Covid-19 était en train de raviver l'idéologie de la lutte des classes ?
Le discours de Foïs m'a rappeler la campagne publicitaire de Benetton en pleine crise épidémique du SIDA qui présentait des bras tatoués "HIV POSTIF": les uns pouvaient la lire comme une exigence de tatouer les malades, acte qui rappelait les tatouages imposés par les Nazis dans les camp, les autres comme une dénonciation de toute forme de discrimination. La provocation - inclusive - était à double sens, de manière à contenter tout le monde. L'ambiguïté n'aurait dû contenter personne. A vous de juger
Juste.
Parce que le palmarès s'inscrit dans un corntexte particulier - celui de la reconnaissance des minorités, des femmes et de la valorisation de leur visibilités - il y aura toujours un doute à ce demander si les césars ont été décernés pour la qualité réeelle et pertinente des acteurs récompensés ou par idéologie, par souci de bienveillance? C'est dommage pour elles et eux car ils et elles méritaient cette récompense et c'est assez méprisant de laisser planer ce flou "artistique"? Pour ma part, je préfère qu'on récompense la valeur de l'artiste et non par principe. Je préfère l'éthique au moralisme. Je préfère la "Free Culture " à la "Cancel Culture". A vous de voir.
Le taux d'incidence en Ile de France chez les plus jeunes (de 0 à 9 ans) a encore augmenté (+7 points en une journée...).Le taux d'incidence des 20-29 ans devient critique, à 486 soit près de 10 X le seuil critique. Le niveau des 30-49 ans reste très très élevé. Celui des 50-59 ans est en hausse ( ce sont ceux qui appartiennent à cette classe d'âge qui meurent dans les services de réanimation)
Le taux d'incidence chez les enfants de 1 à 9 ans en Ile de France est haut plus haut depuis novembre 2020 et le plus élevé de France, avec un taux de 121 (le seuil critique est de 50) ! Il atteint le niveau record de 486 pour la tranche des 20-29 ans ( soit près de 10 fois le seuil critique) et de 440 pour les 30-39 ans (ce sont les personnes de ces deux catégories qui se regroupent, sans masque ni distanciation physique sur les quais de Seine entre autres...)
Et si changer le monde - le sens de l'Histoire (car le monde ne change pas tant qu'il nous change, nous contraint à changer, par impératifs et nécessités) - ne consistait pas à se positionner a contra (en reproduisant la chaîne sans fin du pour et du contre, au risque à terme de finir par défendre les valeurs et principes contraires à ceux pour lesquels on avait combattu initialement ?) mais à en modifier le processus intrinsèque et si faire la révolution ne consistait pas à faire le contraire, c'est-à-dire à se positionner toujours au regard et en fonction de l'adversaire, mais à le transcender, en révisant les rouages - le système diraient certains ? A rester partisan de ses convictions profondes (l'humanisme, la liberté, non pas fondées sur son conforts et ses égoïsmes mais sur le souci de l'autre et du bien commun, de l'individu dans le collectif, de l'universalisme contre l'idée même de discrimination...), à être juste - juste juste - sans chercher à prendre parti sinon au terme d'une réflexion fondée sur l'analyse, et jamais a priori- pour peu que l'esprit des Lumières nous oblige à rester "clairvoyant" (et à condition d'interroger en permanence la raison et les raisons de notre clairvoyance, ses motifs et sa sincérité). La liberté - et j'entends presque par là, l'honnêteté, l'éthique - implique et impose cette rigueur - cette exigence ? - cette mise à l'épreuve des états de conscience (et certainement pas de la bonne conscience) cette nécessité de voir de la surface au plus profond et sous tous les angles en veillant à ne jamais se complaire dans ses certitudes.
En ce sens, ce début de semaine fut intéressant et révélateur. Et si tous nos maux contemporains (nos mots) avaient pour origine le problème de la Justice à ne pas être juste, ou perçue comme juste. Justice légale, justice sociale, justice qui n'applique pas la présomption d'innocence et qui ne sanctionne pas assez fermement au point que les victimes ont l'impression d'avoir été blessées une seconde fois, justice qui rend ses jugement au regard de soi et plus au regard de tous, justice des humbles qui ne serait pas celle des puissants, justice qui ne punit pas les incivilités et qui renforce ce sentiments d'impunité parmi les élites politiques, sentiment d'injustice de ceux qui appliquent les protocoles sanitaire face à ceux qui refuse de les respecter (ce manque de respect) sans être sanctionné (par des agents qui passent sans rien faire ni rien dire peut-être parce qu'eux mêmes ne les respectent pas, en partie...). La frustration française, le sentiment de déclassement proviendrait-elle de cette carence et de ce défaut de justice ? Aux États-Unis, le président Biden est en train de changer la donne, au nom de la justice.
C'est à l'aune de cette exigence qu'il faut entendre la condamnation de Sarkozy, qu'il faut aussi interroger toute la campagne médiatique invoquant comme dans l'éditorial du Figaro un "malaise dans la démocratie". Mais non, il s'agit au contraire d'une preuve de démocratie (la création du PNF restera peut-être l'un des actes majeur de François Holland), et à travers toutes ces vieilles techniques des beaux discours, ce dévoilement des hypocrisies, peut-être même est-on au seuil d'un changement de processus, qui fait écho à tout ce qui se passe en matière de condamnation de violences et d'agressions sexuelles, de viols, de remise en cause salutaire des diktats patriarcaux et religieux... Peut-être que cette rupture dans le processus porte en soi une vraie révolution ? à condition qu'elle ne devienne pas elle-même a contra et ne substitue un pouvoir à un autre pouvoir en le plagiant, au risque que la fin des diktats n'imposent une autre dictature et que la morale de l'histoire ne se transforme en moralisme, la liberté en conformisme ... A moins que pour changer le processus il faille aussi en finir avec la morale et instaurer l'éthique ?
Il y a peut-être quelque chose encore d'une naïveté enfantine, adolescente (mais vieillie) à se dire que nous sommes peut-être à un de ces petits moments - diffus - de l'Histoire où il est en train de se passer vraiment quelque chose - en tout cas, où il y a tous les ingrédients pour... - et "en même temps" (ça va faire plaisir à Macron) ou tout peut devenir vraiment pire et pour longtemps. Même si la flammèche frétille, elle éclaire toute la nuit...
Taux d'incidence à Paris (le seuil d'alerte critique est fixé à 50) : il évolue entre 352 pour les 10-19 ans à 403 pour les 20-29 ans et il se situe en moyenne autour de 383 jusqu'à 50 ans (puis il chute pour les classes d'âges supérieures). On voit bien dès lors qui contribue à la propagation du virus... Contrôler l'épidémie, c'est réduire sa circulation, donc réduire les interactions sociales surtout en phase d'hypercroissance comme actuellement. Donc, ne pas tout mettre en oeuvre pour réduire ces interactions et ne pas veiller à faire appliquer les protocoles sanitaires (et ne pas les appliquer), c'est volontairement et délibérément faire le choix de prolonger la situation de crise, de repousser le retour à la vie normale, de fragiliser toujours plus l'économie au risque de provoquer une crise sociale (mais c'est peut-être l'objectif, élections oblige) et mettre encore un peu plus en péril les plus fragiles( idem, ça rapporte des voix). En un sens, il s'agit soit d'une volonté politique soit d'une stratégie politicienne - au moins la crise aura eu le mérite de démontrer qui est quoi...
Les zones où on observe une montée en puissance des contaminations sont également celles où les vaccinations sont les plus faibles... Le nombre des décès s'amplifient - avec 2000 morts en moyenne par semaine - dans un silence et une indifférence générale - complice - comme dans les années 1940 où personne ne voulait voir / savoir ? D'ailleurs, à partir de quelle moment doit-on cesser de parler de morts pour les qualifier de victimes ? A partir du moment où on tri les malades et donc où on les condamne à mort ? quand on cesse d'accepter les patients de plus de 75 ans en réanimation pour faire tomber les statistiques d'occupation des lits ? Quand les personnes âgées qui voudraient se faire vacciner ne le peuvent pas parce que toute la stratégie se concentre sur les EHPAD (qui enregistrent un mois de retard)? et qu'au final, seul 15% des personnes de plus de 75 ans ont été réellement vaccinées à ce jour en France (pas dans les autres pays européens) ? Et pendant ce temps, aux Etats-Unis, le Président Biden se félicite du succès de son programme de vaccination commencé en janvier après sa prise de pouvoir et qui a déjà 15 jours d'avance ! Et pendant ce temps, la Chine commence à vacciner les moins de 3 ans... Concernés ou non-concernés, discriminations, passe-droit, pari perdu ou bien gagné, il faudra bien un jour rendre des comptes, comme à Nuremberg en 1945 ? Santé mentale ou malaise dans la civilisation ? Impuissance réelle ou fantasme de surpuissance ? Les jeunes canadiens sont accrocs au viagra de contre-bande, c'est la nouvelle tendance: une manière pour les mecs de compenser dans leur froc les diktats castrateurs des féminismes ? A Berlin, jambes écartées comme les bobeaufs, les militantes féministes répliquent au "manspreading". Brouhaha des réseaux sociaux, des chamailleries politiques entre Pépère et Mémère... Et puis cette nouvelle du décès de Philippe Jaccottet, avec qui j'ai été un temps en correspondances, comme une bulle de silence et une lumière, la certitude d'une lumière dans la nuit qui s'avance. Ce qui importe, ce n'est pas tend de voir le bout du tunnel, mais de savoir se tenir dans le tunnel.
Ironie tragique: les Parisiens "solidaires et responsables" samedi 27 et dimanche 28 février sur les quais de Seine, mais bon au dessus des quais, Hidalgo a laissé s'implanter de très nombreux bars "click & collect" (conformément aux desiderata du lobby des bars et restaurants ? ). De temps en temps, un bateau de la police passait pour faire des annonces rappelant la nécessité de respecter les protocoles sanitaires et gestes barrières, Ah Ah Ah.
Moutons de Panurgie ou crime à la Covid-19 en bande (dés)organisée ?
On voit comment la Mairie de Paris veille à faire respecter la distanciation physique d'au moins 2 mètres et à faire respecter le port du masque pourtant obligatoire. Alors comment croire désormais Hidalgo sur sa faculté de gestion ? Comment entendre son "hyporhèse" de confinement de la capitale quand elleest incapable de fermer les quais et de gérer les incivilités dans Paris ?
Cartes des vaccinations réalisées en France par département (1ère et seconde injection): c'est étrange, mais les départements les moins vaccinés sont aussi ceux où les contaminations nouvelles sont les plus forte et où la circulation des variants s'accélère, hors de contrôle: serait-ce donc ça le "Pari' de Macron ?
Un article de 20 minutes - non, pardon, un "shot" comme ils disent (attention à l'abus d'alcool) qui résume bien et la France et la politique française, et sa publicité par les médias.
Pretend It's a city, pas seulemet une lettre d'amour et plus qu'un cri d'amour à New York, une réflexion sans fard ni hypocrisie sur notre contemporain
La République d'Obey pleure désormais: larme de crocodile ? ou larme versée pour annoncée sa propre fin ? Bonne-conscience hypocrite ou état de cobscience cynique ?
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