MY AMERICAN (WAY OF) LIFE: une fiction documentaire inédite de Sylvain Desmille.




MY AMERICAN (WAY OF) LIFE est une FICTION DOCUMENTAIRE de 60' écrite et réalisée par Sylvain Desmille, co-produite en 2015 par Julie Guesnon-Amarante et Justine Henochsberg DES BATELIERES PRODUCTIONS et LCP-Assemblée nationale, avec la participation de la chaine Toute l'histoire

Ce film a été récompensé par les Etoiles de la SCAM de la SCAM en 2016 (palmarès au lien suivant: http://www.scam.fr/detail/ArticleId/4191/Le-palmares-2016-des-etoiles)







Tous mes remerciements aux journalistes qui ont fait la critique de ce film et permis sa visibilité. 

My American (way of) life a en effet l'objet d'articles dans Télérama, Le Monde, le Nouvel Obs, le Pèlerin,  Ouest France,  La Croix,  télécablesat, média+ et Le Figaro qui avec la note de 17/20 l'a élu meilleur programme toutes catégories confondues (séries, téléfilms, divertissements et documentaires ) pour la semaine du 18 au 25 mai 2015, date de sa première diffusion. Il fut le coup de coeur de France Inter. 

J'ai eu également la grande joie de voir ce film récompensé par le public ( 5/5 étoiles télérama, 4/4 sur Télécablesat, 4/4 sur myCanal, 4,5/5 sur Téléloisir, et 4/5 sur TéléchargementZ. 

Les articles sont visibles ci-dessous. SD.




Bande annonce génériques & film

Bande annonce


Générique début 

Générique fin

SYNOPSIS

Vous ne connaissez-vous pas encore Jeff Stryker ? Et pourtant nous pourrions tous nous retrouver dans son histoire. 

Écrit à la première personne et réalisé à partir d’archives privées ou inédites, My american (way of) life revisite quarante ans de mode de vie et de modèle américain, de la naissance de Jeff Stryker en 1945 à son entrée dans l’âge d’homme, de l’explosion de la première bombe atomique sur Hiroshima jusqu’à la chute du Mur de Berlin en 1989. 

Évènements historiques et histoires personnelles s’entremêlent dans cette fiction documentaire pour brosser le portrait d’une génération à travers celui d’un individu.

Parvenu à l’âge d’homme, Jeff Stryker se retourne sur son passé pour l’observer et le ré-interroger d’un oeil lucide, sans complaisance.

Mais à travers  le parcours de Jeff Stryker, n’est-ce pas aussi de notre propre histoire dont parle ce film ?

D’un côté, les films de famille d’hier et ceux d’aujourd’hui se ressemblent. Ils provoquent une promiscuité d’émotions et suscitent un sentiment de permanence et de proximité.

De l’autre, les grandes problématiques issues des mouvements des années 1960 sont toujours d’une grande actualité, soit que l’on observe une nostalgie pour la société des années 1950 perçue comme l’âge d’or du Rêve américain,  soit que  les néo-réactionnaires contestent et remettent en cause les acquis sociaux et sociétaux réalisés depuis 1945. 

Issu d’une famille de la classe moyenne, Jeff Stryker traduit bien toutes les aspirations, les rêves et les désillusions de la génération du baby boom d’après-guerre, à l’enfance joyeuse et qui, adolescente, a voulu changer le monde avant de s’y résoudre quand elle a basculé dans la maturité.

A travers le parcours de Jeff Stryker, cette fiction documentaire, historique littéraire et poétique, met en évidence le processus qui a permis au modèle américain de muer et muter avec son époque et au fil des générations pour rester toujours une référence et une alternative jusqu’à la chute du Mur de Berlin en 1989.  







QUESTIONS AU RÉALISATEUR.


Pourquoi qualifiez-vous ce film de fiction documentaire ? 

Sylvain Desmille: La fiction documentaire n’est pas un docu-fiction. Il ne s’agit pas ici de reconstituer ni d’illustrer de manière plus ou moins réaliste des saynètes historiques ou de générer de l’image.

La fiction documentaire part des sources d’archives documentaires pour constituer une narration qui rend compte d’un sujet de nature documentaire. 

En ce sens, MY AMERICAN (WAY OF) LIFE  pourrait se rapprocher du roman historique, mais tel que Stendhal le définit dans le Rouge et le Noir: “Un roman est un miroir que l’on promène le long du chemin.” Et s’il fallait poursuivre les rapprochements littéraires, je dirai que ce film s’inscrit dans le courant vériste. Ce mouvement du XIXe siècle hérité du naturalisme liait la représentation de la réalité quotidienne et les problèmes sociaux. Il refusait l’académisme et l’idéalisme qui tendait à générer des stéréotypes et préférait   d’écrire la vérité.

En ce sens ce film est un film historiquement vrai, et je l’ai écrit en ma qualité d’historien de formation: tous les évènements et tous les processus qu’il décrit sont historiquement juste. Mais il ne s’agit pas d’un film d’Histoire au sens classique (successions d’archives et d’entretiens) ni d’un docu-fiction.

En ce sens, je puis tout à fait comprendre que d’aucuns puissent être déstabilisés, dans la mesure où ce film sort des sentiers archi-battus, ou parce qu’ils ont eu le sentiments de s’être faits duper.  Mais là, je le prends pour un compliment. S’ils ont cru que Jeff Stryker existait pour de vrai, s’ils se sont reconnus en lui, s’ils s’y sont identifiés, c’est parce que le personnage de ce film est si réaliste qu’il ont cru à sa réalité...





Diriez-vous que Jeff Stryker c’est vous ? S’agit-il vraiment d’un personnage de fiction ? 

S.D. (Rires) Je ne suis ni Madame Bovary ni Flaubert ! En fait, j’ai cherché à me glisser dans la peau d’un américain de la classe moyenne et de ressentir ce qu’il avait éprouvé au fil de sa confrontation avec les grands événements historiques. Pour ce faire, j’ai essayé de traduire dans mon écriture tout ce que l’Histoire mais aussi la littérature et le cinéma américains m’ont appris. Après, ce film a été écrit comme une fiction: le “je” qui parle a une existence autonome, et il faut suivre la psychologie du personnage. Au début vous écrivez avec un embryon ou une idée de personnages, puis celui-ci grandit, se développe et gagne en autonomie et à la fin, il existe pour de vrai.  Mais c’est un peu le processus de chaque film ? Au début on fait un film - on le construit - et puis, il y a un moment où c’est le film qui se fait lui-même, je veux dire où sa logique l’emporte.

Tout ce retrouve dans le titre du film My american (way of) life que l’on peut traduire à la fois par “la vision que j’ai du modèle américain” et “ma vie américaine”. Le fait que ce soit un Français qui écrive ce film et se mette dans la peau d’un Américain fait sens aussi, car cette distanciation permet de conjuguer objectivité et subjectivité critique. Et je serai très heureux si les Américains étaient persuadés que ce film fut écrit et réalisé par l’un d’entre eux. 

Enfin, si mon héros s’appelle Jeff Stryker c’est que j’avais deux amis d’enfance, l’un qui s’appelait Jeff et un autre Stryker et même s’ils ne se connaissaient pas, et même si nous nous sommes perdus de vue, c’était une manière de leur rendre hommage. Après d’aucuns reconnaîtrons un autre Jeff Stryker, acteur des années 1980, mais il s’agit du pseudonyme de  Charles Casper Peyton...

Mais je le répète, la subjectivité qu’incarne Jeff Stryker se fonde sur une objectivité critique et historique.

Ce film instaure-t-il un genre nouveau ? 

S.D. Franchement je ne sais pas. Le fait est que c’est la nature même du sujet qui m’a poussé à développer cette fiction documentaire. 

Puisque l’American way of life est tout à la fois un mode de vie et un modèle de société, il m’est apparu cohérent et pertinent de la donner à voir et surtout de la donner vivre à travers le parcours d’un américain issu de la classe moyenne américaine. D’abord, l’American way of life a quelque chose d’impalpable et pour éviter d’enfiler les lieux communs il m’est apparu important d’inventer un personnage dont la voix puisse réaliser le lieu commun dans lequel chacun se retrouvera, pour ou contre - peu importe.  Ensuite, il ne s’agit ni d’un héros ni d’un anti-héros et j’espère que la nature impressionniste de son histoire, rendue possible grâce aux archives privées, permettra de réaliser cette proximité de tous et de chacun.  Enfin, il était évident qu’il devait appartenir à la classe moyenne, parce que c’est elle qui a le plus bénéficié de la prospérité économique d’après guerre et contribué à écrire le mythe de l’American way of life.

La nature des archives impliquaient aussi de concevoir ce film comme une fiction documentaire. En effet, les films de familles rendent compte d’histoires individuelles et personnelles. Il était important aussi de trouver une écriture cohérente qui les justifiât pour qu’elles fassent corps avec ce film. 





Ce film est nourri de nombreuses archives inédites et franchement rares voire stupéfiantes  qui lui donnent aussi sa couleur et son grain. Où les avez-vous trouvées ? 

S.D. Vous avez raison de le préciser. La dimension émotionnelle de ce film passe aussi par la nature des archives qu’il met en scène. C’est aussi  la raison pour laquelle il s’agit d’un film 100% archives, montées en cut (il n’y a pas un seul fondu enchaîné dans tout le film). L’intrusion d’un tournage - c’est-à-dire d’images hyper-propres, léchées, à la haute définition d’elles-mêmes et toujours impeccables - aurait brisé le charme de cette matière dont l’usure est aussi un peu la peau de lait à la surface du temps. En ce sens le grain de l’image, ses chaires, ses épanchements et ses lassitudes donnent du relief et j’espère contribue aussi à provoquer le frisson.

Pour être tout à fait précis, c’est après avoir découvert ces archives que j’ai eu l’idée de ce film. Elles proviennent pour l’essentielle des Archives nationales américaines (NARA), y compris les films privés déposées parfois par des anonymes afin de faire témoignage. 

D’ailleurs par certains côtés, à l’instar de ces archives, les héros de ce film sont des anonymes. J’ai veillé en effet à ce que tous les personnages du film apparaissent sans y figurer vraiment. Il existe bien des effets de semblances et de ressemblances, et certains visages réapparaissent ponctuellement à la manière d’un leitmotiv. Mais au final, Jeff, Dave, la mère et le père ont de multiples visages et pourtant on les reconnaît à chaque fois. L’empathie permet cette identification formelle. Le grain de la voix, le grain du texte, le grain des images et celui de la musique tout doit faire sens mais en équilibre, à la fois comme si le film se situait sur le qui-vive comme un funambule la résonance du fil qui se courbe et qui se tend à chaque pas fait.  

Enfin, j’ai d été surpris par la qualité des archives, la construction des plans et des séquences que réalisaient ces personnes privées - en s’inspirant sans doute du cinéma hollywoodien. J’y ai adjoint des archives institutionnelles souvent délaissées - voire honnies par principe - mais en réalité très riches et surprenantes à l’instar de ces films destinés à la formation des agents du FBI, tournés à la fois comme des documentaires et de petites fictions. Et encore, il ne s’agit que de la partie visible de l’iceberg... Nombreux sont encore les films à inventer et à réinventer.


Pourquoi avez-vous choisi d’ancrer ce film entre 1945 et 1989 ? Est-ce à dire qu’il n’y a plus d’American way of life aujourd’hui ? 

D’abord c’est deux dates sont des marqueurs temporels. Ce film aurait été hors sujet s’il avait décrit les origines de la Bombe A ou les causes de l’effondrement du Mur de Berlin. Si j’ai choisi ces dates, c’est parce que la première correspondait à la naissance de Jeff Stryker et de l’American way of life perçue comme une référence internationale (et non uniquement américaine). En 1945, les Etats-unis sortent victorieux de la guerre et plus riches qu’au moment où ils y sont entrés.... Ils sont alors les seuls à posséder l’arme atomique. Ils sont une surpuissance qui entend défendre et imposer son modèle. En 1989, après l’effondrement du bloc soviétique puis de l’URSS, leur grand Ennemi de la Guerre Froide, les Etats-unis semblent à nouveau victorieux: leur modèle est la principale référence. 

Toutefois, il ne faut pas s’y méprendre. S’il s’appuie sur l’Histoire, ce film n’entend pas raconter quarante ans de l’Histoire américaine en 60 minutes. Le sujet est celui de l’American way of life, pas celui du rêve américain mais  uniquement du mode de vie américain qui s’est constitué comme un modèle de société au lendemain de la Deuxième guerre mondiale avant d’être contesté au tournant des années 1960. En fait, il rend surtout compte d’un processus assez unique dans l’histoire. Car l’American way of life des années 1950-70 a évolué avec la génération des enfants du baby boom qui l’ont cristallisé dans les années 1950 avant de se rebeller contre ce modèle au moment de leur adolescence. Pour ce faire, plusieurs conditions historiques devaient être à l’oeuvre: la forte natalité de l’Après guerre a permis à la jeunesse de constituer une force et la prospérité économique lui a donné une autonomie. Le plus fort est que la contestation du modèle américain des années 1950 par la jeunesse a finit par s’imposer comme un nouveau modèle de société au tournant des années 1960 !


Pensez-vous que les Américains se reconnaîtront dans votre film ? 

L’American way of life a cessé d’être une histoire purement américaine depuis que les Etats-unis ont cherché à inculquer leur modèle au reste du monde, au moment de la Guerre froide. Et puis je me méfie de cette tendance actuelle, communautariste, où il faudrait être gay pour parler légitimement d’homosexualité, noir pour parler de l’esclavage,  américains pour parler des Etats-unis. Je préfère le cosmopolitisme. Et d’ailleurs les plus grands travaux historiques sur la collaboration en France ont été le fait de l’école anglo-saxonne. 

Mais comme tout examen de conscience,  ce film risque de faire grincer des dents: la question du maccarthysme ou du racisme restent des sujets sensibles. Mais bon, dire que MacCarthy a développé une terreur politique entre 1950 et 1954 n’est pas dire que  les Etats-unis ont ouvert des goulags, comme une analyste a pu le dire - au risque de remettre en cause toute la crédibilité de ses analyses... 

En fait si le héros développe un certain esprit critique, c’est celui propre à tous ceux qui revisitent leur passé,  avec un regard distancié. Parvenu à l’âge d’homme, et à la manière de Michel Leiris, Jeff Stryker engage un travail sur soi avec toute l’honnêteté qui sied - loin des convenances. J’espère que d’autres s’y reconnaîtront. 









Tous mes remerciements aux journalistes qui ont fait la critique de ce film et permis sa visibilité. 

My American (way of) life a en effet l'objet d'articles dans Télérama (1T), Le Monde, le Nouvel Obs, le Pèlerin (3P),  Ouest France,  La Croix,  télécablesat (Coup de coeur) et Le Figaro qui avec la note de 17/20 l'a élu meilleur programme toutes catégories confondues (séries, téléfilms, divertissements et documentaires ) pour la semaine du 18 au 25 mai 2015, date de sa première diffusion.  Il a été également annoncé comme Coup de coeur dans l'émission de Pascale Clarke sur France Inter.

J'ai eu également la grande joie de voir ce film récompensé par le public ( 5/5 étoiles télérama, 4/4 sur Télécablesat, 4/4 sur myCanal, 4,5/5 sur Téléloisir, et 4/5 sur TéléchargementZ.

En voici  ci dessous les liens ou les articles

Merci à tous, 

Sylvain Desmille.


ARTICLES








































BONUS

Pour ceux qui le souhaitent, vous trouverez ci dessous le lien de la page issue du site de la SCAM où figure la vidéo d'une conférence qui s'est tenue le samedi 5 novembre 2016 au Forum des Images dans le cadre du Festival des Étoiles de la SCAM et en partenariat  avec France Culture, intitulée Des images à remonter le temps, comment raconter les destins collectifs et intimes avec des images d'archives. Avec Catherine Bernstein, Anna-Célia Kendall Yatskan et Sylvain Desmille, interrogés par Perrine Kervran.






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