CRITIQUE DE ICI SONT LES DRAGONS, "1917" MISE EN SCÈNE D'ARIANE MNOUCHKINE / THÉÂTRE DU SOLEIL par Sylvain Desmille©

 


Cette critique se développe autour de deux axes. Le premier - le constat - renvoie aux impressions sur le vif du sujet, pendant et juste après la fin de la représentation. Elle correspond à un ressenti, pas toujours positif. Mais il faut se méfier des ressentis ( sans non plus s’en défier ). Il importe en fait de les interroger et de les analyser. Et telle est l’objet de la seconde partie. Cette réflexion a commencé alors que je rejoignais à pied la station de métro Château de Vincennes. Le théâtre de la Cartoucherie se situe dans les Bois alentours, et j’ai toujours préféré marcher à l’aller comme au retour, même si un bus réservé aux spectateurs fait la navette. Au delà du motif, cette réflexion m’a permis de comprendre le ressort du premier ressenti, de le déconstruire. J’ai inséré dans le corps de la critique des digressions, mais précisément parce qu’elles se sont inscrites comme des rouages de cette réflexions. Elles n’ont d’autres intentions que celle de montrer comment s’opère une prise de conscience. Certaines constituent des sentiers partant du chemin principal et ouvrant sur des paysages au loin. D’autres sont plus des rues traversières, les pierres d’un gué à franchir. On peut aussi les passer sous silence.


Lien extrait sur ARTE



ET D’ABORD, LE CONSTAT 

mais il faut toujours se méfier des ressentis



« 1917: la Victoire était entre nos mains » - premier volet de la nouvelle trilogie Ici sont les dragons, mis en scène par Ariane Mnouchkine et le Théâtre du Soleil à la Cartoucherie de Vincennes - souvre sur un extrait dun discours de Vladimir Poutine justifiant linvasion russe en Ukraine et qualifiant le régime de Kiev de nazi... Cest la seule référence à l'actualité contemporaine dans ce spectacle. Pourtant celui-ci est né de la colère d'Ariane Mnouchkine et de la dramaturge Hélène Cixous, contraintes d'avoir dû rester spectatrices c'est-à-dire impuissantes quand, ce 24 février 2022, les chars russes foncent vers Kiev…


Ici sont les dragons serait-il un moyen de ne pas se contenter de subir lHistoire, en tenant de comprendre comment on en est arrivé là ? Il sagit moins de formuler des causes que de mettre en scène un processus en faisant la lecture de lhistoire, un peu comme un historien analysant des documents pour les mettre en résonance et en perspective. 


11 septembre 2001, le monde assiste au spectacle des deux tours du World Trade Center frappée de plein fouet par deux avions détournés pour commettre cet attentat. En boucle et en boucle. 25 avril 2011, après des mois de contestations et de manifestations, à l’écho et à l’écoute du Printemps arabe (en Tunisie et en Egypte) les chars de Bachar-el-Assad ouvrent le feu sur les opposants au régime syrien. Le monde assiste au spectacle de cette guerre civile.  7 octobre 2023, les terroristes du Hamas perpétuent le pire massacre antisémite en Israël. Le monde assiste à ce spectacle  puis à l’attaque de Gaza par l’armée israélienne. Trois dates parmi des centaines et des milliers d’autres.


Le terme latin spectaculum, étymologie directe de notre mot « spectacle », dérive du verbe spectare  qui implique une action longue ou sur le long terme, autrement dit non pas jeter un simple coup d’oeil, mais regarder longtemps ou souvent. C’est pourquoi on retrouve cette racine dans notre mot « instrospection ». Dans le monde antique, spectaculum désigne à la fois ce qui attire le regard et la représentation donnée à voir à un public. Il existe un lien de réciprocité.  Le mot se trouve à la racine des mots « spectateurs » et « téléspectateurs ». Aujourd’hui, ce qui caractérise une chaine info télévisuelle d’un journal télévisé classique est sa capacité à transformer chaque information en spectacle, et peu importe sa nature.


On retrouve la même origine dans les autres langues latines et germaniques. Spettacolo en italien, espectaculo en espagnol et portugais, Spektaklel en allemand. en anglais, spectacles (pluriel de spectacle) désigne aussi « les lunettes ». 


Quand nous vivons l’histoire, contemporains de l’évènement, nous en sommes en réalité plutôt des spectateurs. L’Histoire se subit au même temps qu’elle s’invente. Elle se ressent plus qu’elle ne se comprend. C’est une dimension importante, et j’ai souvent essayé de rendre compte de ce point de vue dans mes films, y compris au sein du pouvoir ( cf. Le jour où la terre s’arrêta,  1962, la crise des missiles de Cuba) . Le propre de l’historien est de redonner du sens, en adoptant un point de vue omniscient ( mais rarement omnisciences, sauf à développer une  anthropologie historique ), en prenant de la distance et de la hauteur. Il existe à cet égard une correspondance entre la posture de l’historien et du spectateur. Et ce n’est pas un hasard si l’Histoire comme matière et comme science se développe à la même époque que le théâtre comme genre, tragique et comique. L’Athènes du Ve siècle avant Jésus-Christ fut aussi celle de la mise en place du régime démocratique. C’est à ce moment que les  philosophes questionnent la part du moi en chacun, interrogent et ce faisant  donnent corps font prendre conscience à, l’individu spectaculum, celui qui regarde la représentation commune et qui se regarde en soi en même temps qu’il est collectivement regardé. D’où l’architecture des théâtres antiques, de forme conique, dans lesquels chacun et tous fixent un même point - la scène - et qui permettent à chacun de voir tous, de faire corps au corps du tous (et non de la totalité), individualisé, solidaire et collectif. Raison pour laquelle, les premières assemblées démocratiques ont tenu à siéger dans des hémicycles rappelant les théâtres antiques.


Spectaculum. 


Car le spectacle se structure en grande partie sur des extraits de livres, de correspondances, lus comme tels, au risque dapparaître comme un montage de textes, souvent intéressants et pertinents en soi, mais qui narrivent pas à faire corps - à prendre, comme on le dit dune mayonnaise. C’est un peu comme si Ariane Mnouchkine et sa dramaturge Hélène Cixous donnaient au spectateur tous les éléments pour le rendre acteur / actif, lui donner à réfléchir pour le faire réfléchir, lui faire prendre conscience de tout ce qui se joue, les correspondances et les perles qu’elles enfilent en guise de lien, mais sans que le spectacle apporte lui-même un souffle, propose une vision en dehors des points de vue mis en scène de manière somme toute assez objective, comme le ferait un historien.  Et effectivement, au final, on a limpression dassister à une sorte de cours dhistoire live voire à une mise en scène dune page Wikipedia, avec la curieuse sensation que le spectacle aurait pu être produit par une intelligence artificielle peut-être à cause des artifices de la mise en scène.


Brecht encore…


Ariane Mnouchkine utilise tous les ressorts de la distanciation brechtienne ( Verfremdungseffekt ), principe associé à ce que la dramaturge allemand appelle le théâtre épique. Doù la présence dune comédienne jouant le rôle de la metteuse en scène, double / dédoublement, évocation du théâtre dans le théâtre et du théâtre en train de se faire ( le workshop en guise de déconstruction / reconstruction)? Tous les procédés dits de reculs sont convoqués à la manière de cas d’écoles, comme ladresse directe aux spectateurs afin de solliciter leur implication tout en leur rappelant en permanence « quils sont au théâtre ». On notera aussi les changements à vue ( systématiques, mais reposant aussi, bulle dair dune concentration exigeante - cest bien et cest bienvenu), ou encore les lectures des textes (cités comme sils étaient lus même sils sont aussi interprétés )… Ou encore les variations entre plan large et les zooms ( close up ). Au point de transformer la mise en perspective en mise en abîme ?  Car à force, trop de distanciation tue la distanciation. Lintention de Brecht avait été de bousculer la perception passive du spectateur en créant des perturbations pour lui rappeler que tout ce quil voit est illusion, en veillant à ce que le public ne sidentifie jamais avec les personnages. Et en ce sens, le pari brechtien est totalement tenu par Adrianne Mnouchkine, et il lest si bien qu’à force d’être tenu à distance, on arrive à se sentir exclu du spectacle. Pourtant, le but du théâtre brechtien n’était pas de rompre le lien entre la scène et la salle ( Brecht nest pas Artaud) et moins encore de rejeter les spectateurs hors du theatrum mundi. Il sagissait de transformer lantique croyance en lidentification en nouvel état de conscience individuelle et collective. Ici, à force de tirer sur la corde, le fil dAriane seffiloche de plus en plus au fur et à mesure du déroulement / déroulé du spectacle. 


et encore…


Dautant plus que la metteuse en scène rajoute de nouveaux procédés de distanciation Une grande partie du spectacle est surtitré. Peut-être par souci de vérisme, Mnouchkine tient à ce que les Russes parlent russe, les Anglais langlais, les Allemands lallemand (enfin, par n’importe quel allemand m’a-t-on fait remarqué, un allemand dont le phrasé rappelle celui des années 1950, comme celui des films de Sissi impératrice, qui n’a rien de contemporain - afin de coller à l’époque mise en scène et pour créer un effet de distanciation supplémentaire avec la nôtre ?) Mais comme il est difficile pour les acteurs de s'exprimer dans une langue qui n'est pas la leur comme s'il s'agissait de leur langue natale, tout le spectacle est en play-back. Ariane Mnouchkine transforme cette limite en  un choix artistique - esthétique - sauf que les voix off ne sont pas synchrones avec le jeu des acteurs. On est plus dans la performance que dans le théâtre. Mais peut-être agissent-ils ainsi à dessein, par souci de distanciation ? au nom de la guerre contre le réalisme déclarée par Brecht ? 


Certains dentre eux sont  affublés de masques-têtes,  grosses têtes, à limage de ceux qui avaient la grosse tête - Kerensky, Lénine, Staline, Trotsky entre autres - qui se prenaient la tête au risque aussi de prendre celles des autres. Blablabla. Une manière aussi de signifier que les acteurs de l'histoire - les grands hommes de l'Histoire pour reprendre l'expression hégélienne, convoqués sur scène, en seraient les marionnettes, géants des carnavals allemands, belges et dunkerquois ? Là encore il sagit dun procédé de recul, sauf que ces grosses têtes donnent plus limpression à laune du contexte actuel de nous retrouver dans un film danimation en 3D - un peu comme le Tintin de Spielberg - un univers du deep fake ou un jeu video. 




Le théâtre contemporain doit-il devenir une sorte de metaverse ? d’espace second dans lequel tous les comédiens seraient interchangeables et remplaçables à loisir et à dessein, selon le fait du Prince - après tout, qu'importe leur jeu / leur je quand il suffit de leur faire porter un masque et de leur dire de mimer ce que la voix off professe - un peu comme les acteurs marionnettes du Puy du Fou ou des parcs d’attractions américains. Les comédiens s’activent en permanence mais, à première vue, l’alchimie ne fonctionne pas. La précipitation ne produit pas de précipité. Le souffle épique s’étouffe dans les aller-retours incessants. 


L’esprit de troupe ( militaire) en lieu et place de l’esprit de troupe ( théâtrale ) ? Et c’est bien d'ailleurs ce monde là que veulent voir advenir les Elon Musk, les Mark Zuckerberg, les artisans de l’IA et tous les libertariens. Un metaverse dans lequel les individus seraient suridentifiées car surnarcissisés ( Face ) mais afin d’en faire des variables aléatoires ré-ajustables ( book ). Et effectivement, les réseaux sociaux,  flattent le narcissisme de chacun afin de déconstruire leur individualité, et de remplacer l'être pensant ( l'effort )  par un facteur consommant ( le confort ). Après tout à quoi cela sert-il d'apprendre, de lire, de comprendre, d'écrire, de démontrer, de réfléchir, quand on nous prédit que l'IA va s'occuper de tout, en mieux, plus vite, en plus efficace ( sept jours sur sept, vingt-quatre heures sur vingt-quatre), en moins cher surtout. A quoi cela sert-il dans ces condition d'exister à partir du moment où l'IA existe pour nous ?   


J’avais l’impression au contraire que le propre et l’ambition du théâtre contemporain était de constituer une résistance, un état en résistance vis-à-vis de de monde virtuel, l’humain (les comédien.ne.s et le spectacle vivant) contre les algorithmes, la réalité ( brechtienne ) contre l’irréalité, la conscience contre la croyance afin de faire advenir une prise de conscience politique et pas d’établir un simple constat. 


Les têtes des héros de l’histoire sont aussi celle de ses monstres, de ses ogres,  les « grands hommes » tels que Hegel les définit dans sa Phénoménologie de l’Esprit ( 1807 ). Sur le plateaux, leurs grosses têtes les distinguent de tous ceux qui subissent leurs décisions, à savoir le peuple, leur peuple, les autres comédiens. Blablabla. 


Les têtes sont aussi une référence, un clin d’oeil un peu trop appuyé - façon film muet, Charlie Chaplin ou Bister Keaton - aux masques du théâtre grec de l’Antiquité. Sauf que dans le théâtre grec, le but du masque était de faire advenir soi à l’autre, de faire en sorte que l’acteur fasse corps avec son personnage (ce principe d’altérité renvoie d’ailleurs à celui de sacralisé défini par Dumézil). Le masque grec est une empreinte, celle de l’autre dans laquelle l’acteur se glisse, chair à glaise. Le masque est un procédé grâce auquel l’acteur se donne à voir ( spectaculum )   comme autre car s’il devient l’autre aux yeux des autres, ce n’est jamais en soi mais de manière métaphorique et transitoire ( sinon à mourir avec son masque sur scène - et c’est bien la raison pour laquelle les personnages des tragédies antiques meurent et se tuent hors champ, en coulisse). Le masque grec n’est en rien un maquillage. Grâce à la transmutation du masque, la voix de l’acteur grec devient exactement celle de son personnage - comme l’écrit rejoint le dit - et ce faisant l’acteur cesse d’exister. Il devient la parole. Mais cette altérité est dangereuse car elle met en place un autre espace. Ce pourquoi il est important de la circonscrire c’est-à dire dans définir l’espace. Tel est la vocation du masque, à l’origine en terre cuite, comme les Images des dieux depuis le néolithique.


Les grosses têtes nous signalent qu’ici sont les dragons. ’expression date du moyen-âge. « Hic sunt dracones » désignait les territoires non connus ( terra incognita ) des  cartographes, donc a priori, dangereux ( car non conquis ) et sauvages ( car non convertis au christianisme ), démoniaques et magiques. On pensait que c’étaient là que se trouvaient toutes les créatures des temps anciens, mythologiques, les dragons et les centaures, les elfes et les sylphes. Les informaticiens, eux, l’utilisent pour indiquer des sections complexes, labyrinthiques et obscures du code source, du fait de son essence même - (il correspondrait  au coeur caché de la matrice dans la trilogie Matrix ). Pourquoi Ariane Mnouchkine a-t-elle choisi d’appeler ainsi sa trilogie ? Serait-ce pour signifier que la scène du théâtre est une des dernières Terrae incognitae ou que les dracones que redoutaient tant les Anciens sont les Grands hommes des Temps modernes, avec leur grosses têtes de marionnette ou de géant de carnaval ? Peut-être. En fait le titre est aussi peu clair que le propos de 1917. Et les grosses têtes sont le contraire des masques grecs de l’antiquité. Blablabla.


Telles étaient mes impressions au sortir du premier volet d’Ici sont les dragons ( Ariane Mnouchkine préfère parler d’époque - ce qui doit être plus juste quand on connaît la suite de la trilogie, mais tel n’est pas le cas des spectateurs aujourd’hui ). Personnellement, je m’attendais à tellement mieux - sans savoir à quoi - comme si pour les soixante ans du Théâtre du Soleil Ariane Mnouchkine allait frapper les esprits pour les soixante années à venir.  Les trois coups comme un grand coup ! Mes illusions attendaient à ce que « 1917 » soit au XXIe siècle ce que 1789 avait été au XXe siècle.   Mais ce ne fut pas le cas.  Un peu comme si « 1917 » était l’inverse de 1789, son inversion - en particulier en ce qui concerne la convocation de la Parole. Au final,  Ici sont les dragons  fait très - terriblement - XXe siècle. Les procédés brechtiens ressemblent à des procédures voire à des postures. Et celles-ci radotent plus qu’elles ne résonnent. Le souffle est court - post covid oblige ? L’épique enfile les perle comme la contine Pic et pic et colégram ( Am tram tram  / instagram ?). 


Et puis…


Et puis, c’est aussi ça le grand’oeuvre du théâtre, son travail alchimique, organique, surtout chez et grâce à Mnouchkine, ces pulsations de la conscience qui reprennent vie, quand le processus brechtien débarrassé des procédés opère.



Lien video Poutine 


LA SUITE


Et si le sens de l’histoire mis en scène par Mnouchkine n’était pas celui de la fin de l’histoire, mais d’une histoire, celle de la démocratie ( parfois instrumentalisée à des fin politique ) et plus encore de la République ( d’un idéal et non d’une idéologie ), d’une volonté de changement par la transformation ?  Et si nous étions en train d’assister à un  grand saut en arrière au prétexte d’un grand bon en avant ? Le retour du XIXe siècle au XXIe siècle - là en Argentine sous le régime de Javier Milei, aux Etats-Unis avec le retour de Donald Trump au pouvoir ? Fin des acquis sociaux et à travers eux d’un mouvement collectif, résurgence de l’individualisme exacerbé par les réseaux sociaux. Un monde pire que celui du XIXe siècle, car à l’époque la connaissance était encore une valeur et non un ensemble de données tournant en rond et sur elles-mêmes pour constituer leur propre attraction, mue par la nouvelle force algorithmique ?  Un monde où l’entre soi a des allures de surmoi réduit à sa plus simple expression : l’instance morale convertie à la théorie du surhomme comme chez les libertariens. Un monde où le face à face n’est jamais un face aux autres mais dans lequel chacun se produit à son Image et à sa ressemblance. Un monde où on retraite, recopie, en s’appropriant tout sans rien créé pour autant. 


Remake de MacCyver, de Code Quantum, de Batman et de Spiderman, de King Kong et de Scarface, remake de Titanic et  D’une étoile est née… Refaire en modernisant pour « faire moderne » comme « on fait image », ou tout du moins donner à croire qu’on est moderne, mais sans jamais relever le défi de la modernité.


L’extrait de la déclaration de Poutine pour justifier l’invasion de l’Ukraine qui ouvre le dernier spectacle mis en scène par Ariane Mnouchkine semble être un copier-coller des discours d’Hitler, comme s’il avait été généré (et non pas écrit) par une Intelligence artificielle, par l’IA, non pas à l’aune de l’Ecrit mais des réseaux-sociaux. Poutine qui se comporte comme Hitler envahissant la Tchécoslovaquie pour « réunir au IIIe Reich les peuplades sudètes de langue allemande » justifie son attaque au nom des « peuplades de langue russe (?) vivant dans le Donbass ». Il qualifie les Ukrainiens de Nazis alors que c’est lui qui se comporte comme Hitler. 


Inversion, comme d’un gant retourné, pour donner à croire. La Manif pour tous se déploie comme s’il s’agissait d’une gay pride, dans la forme, car dans le fond il s’agit bien d’homophobie. Retour de la haine festive. Cela aurait dû nous avertir, non ? 


Inversion, ou plutôt conversion, car il s’agit bien de donner à croire, de faire croire, à l’instar des complotistes pour qui leur vérité devient la réalité du moment qu’ils en sont persuadés, leur état d’âme pour raison, le prosélytisme au lieu de la démonstration, la foi au lieu de la dissertation, la conviction pour tout savoir, par la force s’il le faut - et il le faut toujours ( personne ne peut te contredire si tu as pris soin de le faire taire, définitivement)  - sans mise en doute ni mise en perspective des connaissances, sans faire varier l‘angle des perspective.


Lénine s’adressant aux Soviet de Petersburg et sûr de son bon droit.

Trump s’adressant à ses partisans, et sûr de son bon droit.

Poutine s’adressant à ses sujets et sûr de son bon droit.

Hitler s’adressant au peuple allemand et sûr de son bon droit. 

César s’adressant à ses soldats et sûr de son bon droit.

Pompée s’adressant aux sénateurs de Rome et sûr de son bon droit.






Tous ceux qui, dans le spectacle de Mnouchkine, doutent de leur bon droit, sinon par principe du moins par humanité, feront les frais de l’Histoire. Mis à morts. Allez hop du balai ! La foi emporte tout, banalise tout, détruit tout. 


Lénine tue. 

Staline, déporte, assassine, massacre « rééduque ».

Hitler génocide. 


Au Tibet - que les autorités muséales françaises appellent désormais « l’espace himalayen » pour complaire à Pékin - et au Xinjiang, les Chinois ré-unifient, rééduquent dans des camps de concentrations.


Trump va-t-il tuer, déporter, assassiner, chasser, réduire, ré-éduquer, convertir ? 


Pour tous ces dracones convaincre équivaut à convertir, à changer l’autre en faisant disparaître toute sa part d’altérité, en imposant le diktat du pareil au même comme processus. Le propre d’une idéologie totalitaire est de supprimer tout ce qu’elle n’a pas digéré.


Charlemagne pousse les Saxons vaincus dans le lit du fleuve. Comme sur la rampe. Toi, toi, toi, allez hop, à la flotte ! Ceux qui refusent de plonger pour se convertir ont la tête tranchée. plouf ou plouf, telle est la question. Le choix.  A la vérité, c’est à dire au final,  Il importe qu’aucune tête ne dépasse.


Qui se saurait souvenu du peuple juif si Hitler était parvenu à ses fins en exterminant tous les Juifs, jusqu’au dernier, mais aussi ceux tous ceux qui se rappelaient qu’ils avaient existé ? Le génocide des Arméniens serait-il encore présent à notre conscience - à notre savoir - si on ne finissait que par croire la version des autorités turques contestant c’est-à-dire déniant son existence ? Nécessité absolue de conserver les preuves - c’est à dire les ossements des victimes - du génocide perpétré par les khmers rouges au Cambodge. Nécessité absolue de multiplier au Rwanda les monuments rappelant le génocide des Tutsis par les Hutus. A Srebrenica, un monument rappelle le génocide des musulmans de Bosnie - mais en Serbie ? Qui se souvient du génocide au Timor-Oriental ? 


Se souvenir, c’est connaître. Se souvenir est savoir. On n’arrête pas de nous répéter qu’il n’est plus nécessaire aux enfants d’apprendre car les moteurs de recherches sont là pour nous donner l’information quand on en a besoin. Sauf qu’il faut savoir qu’elle existe pour faire le lien. Sauf que les moteurs hiérarchisent la visibilité des données en fonction du nombres de clics et non de la validité des informations jamais vérifiées, mais prises comme données. Moralité, l’IA incorpore des fake news ou met en avant les mensonges des complotistes qui génèrent beaucoup de clics (le populisme est la nouvelle popularité) que et les résultats des revues scientifiques trop ardues à comprendre ( un truc élitiste donc jugé - condamné de facto - sans intérêt). 



Lénine, sûr de son bon droit. Sa mauvaise foi comme bonne foi.

Trump, sûr de son bon droit.  Sa mauvaise foi comme bonne foi.

Poutine, sûr de son bon droit. Sa mauvaise foi comme bonne foi.

Hitler sûr de son bon droit.  Sa mauvaise foi comme bonne foi.


Dans « 1917 » Lénine énonce ses principes - son principe - et  ses préceptes. Certains l’interpellent, l’interrogent d’aucuns même le contredisent - ils osent ? A chaque fois Lénine s’arrête, les laisse parler sans les écouter et poursuit son discours comme si de rien n’était. 


A marche forcée. 

A pas comptés.

Garder le cap.

L’idée fixe.


Le sens de l’histoire.


Tous ceux qui lui ont coupé la parole auront la tête coupée. Après tout, ils ont osé.


Cause.

Conséquence.

Mettre en échec n’est pas faire mat.

Lénine, Staline matent.

Mat. 




Oui, oui, je suis toujours au préambule de l’histoire. A l’extrait du discours de Poutine qui ouvre le spectacle, en préambule, même si en réalité, tout le reste du spectacle « 1917 » est le préambule qui aboutit à cet extrait.


Cause.

Conséquence. 

La trainée de poudre qu’on allume dessine-t-elle pour autant le chemin de l’histoire, la direction en guise de signification ?


Lettre d’Hitler écrite dans les tranchées.

Lettre de Winston Churchill écrite dans les tranchées.

 

Mais je n’en suis pas encore là.

J’écoute Poutine.


Sa dialectique de la confusion fut le ressort quasi existentiel de la langue du IIIe Reich analysée par Victor Klemperer1: préjugés en guise de condamnation, banalités comme déguisements de la pensée, diktat de mots-clés mais pour fermer l’espace de la pensée, ressassement en lieu et place de la recension, diktat de l’émotion « naturelle », rejet de tout discours analytique car susceptible de susciter une critique considérée forcément comme négative. Les discours de Donald Trump appliquent à la lettres les techniques et ressort de la langue du IIIe Reich: pauvreté du vocabulaire et simplification grammaticale jusqu’au simplicisme ( même un élève français de classe de terminale peut comprendre un discours de Trump ), éviction du déclaratif au profit du déclamatoire, disparition de toute différence entre l’oral et l’écrit au profit de la Parole, incarnée par l’Orateur. 


Pour Hitler comme pour Trump il convient d’émouvoir, de surprendre, de séduire, de s’adresser au coeur et au ventre des masses, sans lui demander le moindre effort de compréhension (la démagogie - c’est-à-dire la croyance - oui; la pédagogie - c’est-à-dire la raison - non ). Plus un discours s’adresse à l’intellect, moins il est populaire.  D’où l’utilisation systématique des superlatif pour s’auto-qualifier ( faire en sorte que chacun qui fait corps au groupe se sente supérieur, fort et sûr de son bon droit ). D’où aussi le rejet de tous les concepts abstraits et le souci  de concrétiser la doctrine, en faisant hier de l’antisémitisme le pilier du système nazi et aujourd’hui en accusant les Portoricains de manger les chiens des bonnes familles américaines. Trump et Hitler opposent à la langue de bois des élites (trop précise et trop riche au point d’en apparaître abscons, trop technocratique au point d’en apparaître autocrate, réservée à un certain milieu ), le franc parler des classes populaires pour qui « parler vrai » équivaut à dire la vérité (dans la mesure où toute pensée totalitaire confond la forme et le fond ). A cela s’ajoute un vieux fond d’homophobie. La langue des élites est jugée ampoulée, maniérée… La réthorique populiste va droit au but, sans circonvolutions ni tortiller du cul quitte à chier dans les bottes des autres ( même si Jean-Marie Le Pen affectionnait l‘imparfait du subjonctif mais précisément pour donner à son auditoire l’impression qu’il ne les prenait pas pour de la merde ).  Les provocations d’un Donald Trump s’inscrivent dans cette dialectique.  


Il faut reconnaître que le texte ( et le montage de textes ) d’Hélène Cixous est l’exact contrepied de toute la communication contemporaine, fondée sur le primat de l’émotion opposée à la raison, car perçue comme plus naturelle, immédiate et confortable. Complexe, subtile, ardue, la narration ( le narratif )  impose une certaine concentration, une attention, un effort du spectateur - le rendant du fait acteur de sa propre prise de conscience (on rejoint là l’ambition de Brecht). 


En opposant aussi raison et émotion, en brimant toute possibilité d’émotion de la part du spectateur, de manière radicale, Ariane Mnouchkine ne se risque-t-elle pas de faire le jeu de ceux qui veulent opposer l’émotion à la raison ( jugée trop élitiste parce que construite sur un discours nécessitant un effort de compréhension et de discernement) ? Pour ma part, l’émotion est doit être prise en compte comme une donnée de la raison, une variation (et par uniquement comme une variable). Elle la nourrit et constitue  un autre langage grâce auquel le raisonnement peut se développer, par lequel la raison s’exprime.  


On comprend aussi à son écho le choix de la mise en scène de combiner les procédés de la distanciation brechtienne, comme si le pari d’Ariane Mnouchkine était en fait de réduire tout recours possible à l’émotion - principal vecteur de la communication contemporaine - au nom et au profit de la raison. D’où aussi parfois le caractère démonstratif, qui rompt avec les pseudo vérités toutes faites au prétexte qu’il suffit de les énoncer pour les faire exister. D’où le recours aux livres, ou plutôt au lu. D’où aussi un souci d’objectivité, c’est à dire de présenter les différents points de vue, d’avoir le souci de se placer dans la tête - la grosse tête - de l’autre. L’objectivité théâtrale apparaît dès lors comme la mise en scène des différents objectifs propres à chacun. « 1917 » apparaît dès lors comme la mise en oeuvre d’un raisonnement - les interventions de la metteuse en scène le ponctuent et nous le rappellent, elles imposent aussi le facteur humain, comme être pensant, à l’opposée de la pensée magique algorithmique dont il faudrait rappeler le caractère d’abord artificiel de leur intelligence. C’est assez radical. Et en définitive, ce qui nous avait paru un peu rébarbatif se révèle brillant. 


On est très loin aussi du conformisme ( de la mise en conformité ) généré par les réseaux dits sociaux. Et d’ailleurs, les logorrhées de Mein Kampf font écho aux harcèlements haineux des réseaux sociaux. Car il s’agit du même processus de propagande dans la mesure où le but est bien de propager « la bonne parole » perçue et donc conçue comme l’expression même du Vrai ne pouvants être contesté. « Fake News » accuse Donald Trump dès qu’un média démontre son mensonge, comme naguère on accusait de blasphème tout discours contredisant la Parole biblique. Et effectivement, parfois, de plus en plus souvent, j’ai l’impression d’assister aujourd’hui à ce qui a pu se passer au moment du grand remplacement de la pensée antique par la religion chrétienne, de la démarche philosophique par la mise au pas évangéliques, de la pensée ( ou plutôt des pensées) par le dogme et du pluriel par l’unique.


Cette propagande n’est pas seulement à visée politique, mais aussi commerciale. Les influenceurs, nouvelle version des anciens « hommes sandwichs », font la promotion de produits et de sociétés qui les rémunèrent comme si leur vérité était la vérité. On est d’ailleurs plus dans une dimension sectaire, avec d’un côté du miroir le gourou et à son image tous ceux qui le suivent. La croyance… l’émotion… toujours.


Ici sont les dragons est une décontraction de la croyance. 


Toute culture de la croyance conduit au totalitarisme, car elle refuse par principe, le dialogue et plus encore la contradiction. Parce qu’elle se pose en monstration, elle refuse toute analyse démonstrative. Son Image impose la conversion de tous les regards à son miroir. Et tout ce qui ne lui correspond pas, parce qu’il constitue une menace, doit être banni, détruit, éliminé, anéanti au sens stricte du terme - le néant comme résultat de la négation. Le principe d’identité de la croyance implique le rejet de toute différence (de toute différenciation) - je suis moi parce que j’ai la haine de tous ceux qui ne me ressemble pas - et impose la destruction du principe d’altérité - je suis moi parce que les autres ne doivent plus exister. Dans ce schéma, ma liberté est dès lors menacée dès que s’exprime celle des autres comme Autre. D’où la nécessité de réduire l’une et l’autre - la mienne et celle des autres - à sa plus simple expressivité - quand être libre d’être soi-même équivaut à se soumettre à son quant-à-moi.


Les réseaux sociaux ont joué un rôle majeur dans la transformation de la pensée actuelle et l’accélération d’une conception de l’histoire non plus progressiste mais fondamentalement réactionnaire ( d’ailleurs les plateformes demandent toujours de « réagir » ). Le média accompagne (et propulse) le processus de transformation. Il en est le moteur - la praxis. Dès lors, condamner tel ou tel propos ou interdire tel ou tel site ne sert à rien, si on ne cherche pas à réduire le média lui-même, car c’est bien désormais le moyen qui justifie la fin désormais. Ce pourquoi Elon Musk ne cesse de mettre en « avant la liberté d’expression » ( ou plutôt  sa liberté d’expression) comme bouclier constitutionnelle afin de réduire toutes les attaques visant son réseau X. Mais la réalité est que la liberté d’expression se réduit en peau de chagrin sur les réseaux sociaux, dans la forme comme dans le fond et ce à l’initiative des algorithmes qui vu la masse exponentielles des données à traiter préfèrent tout simplifier, quitte à réduire le niveau d’expression et la pluralité des avis et le pluralisme des propositions. Ils privilégient la posture aux prises de positions - on s’en rend compte en consultant les avis de Google maps. Au point que la posture se substitue aux prises de positions, et ce, même si cette posture est une imposture puisque l’une et l’autre participe du /au même processus, à l’image des poses des « influenceurs », nouveaux hommes-sandwichs  version internet dont le but est moins de convaincre que de donner à croire.


Cet appel / respect « à la liberté d’expression » est un subterfuge et une rhétorique somme toute classique qui rappelle les dénonciations des partis aux idéologies totalitaires et fascistes accusant leurs opposants de vouloir les faire taire, au prétexte et au principe que ceux-ci contestent leur politique  et pire encore les contredise ( mais c’est pourtant cela le jeu de la démocratie ). Car pour eux, la liberté d’expression se réduit à leur simple expression, et prendre la parole à prendre toute la parole. On a entendu la petite rengaine dans la bouche de Mussolini et consorts, d’Hitler et consort, de Staline et consort, et plus récemment d’Erdogan (avant qu’il n’impose son Diktat en Turquie), de Jean-Marie puis Marine Le Pen ou Donald Trump. Cela tient au fait que dans l’imaginaire totalitaire la prise du pouvoir fait corps aux prises de positions. 


Pour les Libertariens, le droit naturel se fonde sur la loi du plus fort et dès lors, qui parle plus haut, plus fort incarne la majorité au prétexte que sa voix domine et étouffe celle des autres. Le coup de force de Trump lançant ses partisans à l’assaut du Capitole  le 6 janvier 2021 parce qu’il considérait avoir remporté les élections présidentielles américaines à l’encontre des résultats sortis des urnes participe de celle logique. Le coup de gueule comme coup de force. La Vérité de Trump se déclare supérieure à la Réalité, même si cette Vérité n’est qu’une croyance sans réalité ni vérité. 


Dans le mode de pensée totalitaire, complotiste et libertarien, la loi du plus fort se substitue à la réalité démocratique ( et c’est ce Diktat qu’Elon Musk veut imposer via son réseau X). Celui qui parle plus fort et au dessus des autres se considèrent comme plus légitime que la majorité silencieuse. Il en va de même des groupes - des groupuscules - minoritaires qui entendent faire résonner leur voix comme s’il s’agissait de la voie unique à suivre, et qui refusent de considérer le choix de la majorité comme légitime. 


Manif pour tous, c’est-à-dire pour imposer leur totalitarisme, et ce contre une très large majorité de Français favorables au mariage des homosexuels. 


Lénine, se déclare « bolchevique » c’est à dire « majoritaire »  en russe, afin de qualifier tous les autres de « mencheviques » c’est-à-dire de « minoritaires » alors qu’il n’avait en réalité qu’une majorité relative et non absolue…


Le 13 juin 313, au moment où l’empereur romain Constantin adresse aux gouverneurs des provinces  les deux fameuses lettres circulaires accordant la liberté de culte aux Chrétiens, connues  plus tard sous le nom d’Edit de Milan,(en fait Constantin ne fait que poursuivre les dispositions édictées par l’Empereur Galère deux ans auparavant, pour se les attribuer), les Chrétiens ne représentent alors que 10% des habitants de l’Empire. Soixante-dix-neuf  ans plus tard, en 392, l’Édit dit de Thessalonique de Théodose Ier impose le Christianisme comme religion d’Etat. On estime à 30 % le nombre de Chrétiens parmi les habitants de l’Empire. Commence alors les persécutions à l’encontre des païens. La date de 392 marque l’unité religieuse décrétée, la conversion forcée, le monothéisme imposé à la totalité ( tout monothéisme est un totalitarisme). Cette date marque aussi la fin de l’Empire romain unifié. L’Occident se dissocie de l’Orient désormais.


En 2024, l’élection de Donald Trump à la présidence américaine marque la victoire des groupuscules sectaires et complotistes portés aux cieux grâce à la propagande des réseaux sociaux, et ce, bien que tous soient minoritaires. La nomination de Robert Kennedy Junior, antivax, au poste de ministre de la Santé est emblématique et symbolique.


Tirer les leçons de l’histoire permet-il d’en changer le cours ?


L’histoire est une bobine de fil entourée selon un ordre aléatoire et sur elle-même. Le sens de l’histoire est autant le fil que l’on tire que la force que l’on met à le tirer - surtout si on rencontre un noeud. Le sens de l’histoire est la stratigraphie de cette boule de fil coupée en deux, ou deux plus deux et caetera. Il faudrait désormais développer une conception quantique de l’histoire. 


Ariane Mnouchkine met en évidence - en exergue - le processus qui conduit à Poutine. Mais nous restons malgré tout spectateur. 


La défaite de la Justice américaine abandonnant les charges et les procès contre Donald Trump est pire que l’élection de celui-ci à la présidence des États-Unis. La démission des procureurs a des allures de quasi suicide.  Les renoncements de la Justice sont des abdications. Annonceraient-ils une fin possible de la démocratie ? 


Mais nous restons malgré tout spectateur.


« 1917 » s’achève par la prise du pouvoir par Lénine et les Bolcheviques.


Et nous en sommes spectateurs.


La suite dans le deuxième volet de la trilogie.


© Sylvain Desmille


NOTE


1.  Cf. Victor Klemperer, LTI Lingua Tertii Imperii: Notizbuch eines Philologen (« Langue du Troisième Reich : carnet d'un philologue »), Leipzig 1947 et Paris 1996 pour la traduction française.





INFOS.


Ici sont les Dragons

Jusqu'au 27 avril 2025


Une création collective du Théâtre du Soleil

dirigée par Ariane Mnouchkine, 

en harmonie avec Hélène Cixous



Première Époque

1917 : La Victoire était entre nos mains



En coproduction avec le TNP - Villeurbanne

Avec le soutien exceptionnel, à l'occasion de la célébration des 60 ans du Théâtre du Soleil, de la Région Île-de-France, du Ministère de la Culture et de la Ville de Paris 


Représentations


du mercredi au vendredi à 19h30

le samedi à 15h

le dimanche à 13h30


(Relâches exceptionnelles le 25 décembre, puis du 1er au 7 janvier inclus).

Durée du spectacle

2h45 avec l'entracte

Prix des places


35 € (Individuels)

25 € (Collectivités, demandeurs d’emploi)

15 € (Étudiants - de 26 ans et scolaires)


Location


Individuels

01 43 74 24 08, tous les jours de 11h à 18h

Collectivités

01 43 74 88 50


***


POST SCRIPTUM

ACTE 1 DE LA RESISTANCE. 


Le 5 octobre 2021, une panne géante a rendu inaccessible Facebook, WhatsApp, Messanger et Instagram et ce au niveau mondial. 


Le 5 mars 2024, Meta connaît à nouveau une panne généralisée des ses applications phares.


A chaque fois, le cours de l’action Meta a plongé. Mais contrairement, dans la réalité, qu’est-ce que cela a changé ? Rien. Les gens n’ont pas pu s’auto-congratuler ni déverser leur haine, ni donner un avis qui n’intéresse qu’eux. Mais sinon, concrètement, rien. La disparition de Meta ou de X n’aurait en fait aucune conséquence sérieuse. 


En fait ils ne génèrent du pire, en majorité.


D’où la propagande que les réseaux déverse pour donner l’impression qu’ils sont indispensables, mais non. On peut très bien vivre sans les réseaux sociaux. Les réseaux ne font que donner au gens le sentiment, la sensation d’exister. Mais se sentir exister est-ce exister ?


Acte 1 de la résistance.  Changer le processus. Interdire les réseaux sociaux et  rendre l’anonymat impossible. Car exister, c’est prendre ses responsabilité. Acte 1 de la résistance. Restaurer l’état de conscience.


Rien n’est inéluctable. SD




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